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La Une CED

Paul Micio, Les Collections de Monsieur, frère de Louis XIV

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Vendredi, 28 Août 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Paul Micio, Les Collections de Monsieur, frère de Louis XIV, Orfèvrerie et objets d’art des Orléans sous l’Ancien Régime, Somogy éditions d’art, 2014, 360 pages, 24 x 32 cm, 59,00 €

 

Voici – et c’est heureux – la première étude approfondie existant sur les collections de Monsieur, frère du roi Louis XIV, et sur celles de sa famille, collections qui sont assurément les plus marquantes et les plus variées de l’Ancien Régime, hormis, bien sûr, celles de la Couronne.

La famille d’Orléans a apporté son concours à la réalisation de ce magnifique ouvrage, ayant permis à Paul Micio l’accès à ses archives privées. Micio a consacré plus de dix années de recherches à ces archives, consultant inventaires après décès, journaux, correspondances, factures, comptes…, l’esprit devenu flamme réchauffant d’un chaud halo, et invisiblement y déposant son voile, et fervemment y déposant son trouble, les verres superposés d’une lanterne (arrachée à quelque lieu profondément enfoui dans les Mille et une nuits) : celle du corps ainsi rendu transparent par la passion qui l’a comme resculpté, et en a changé la matière (pouvoir de la passion), – et cela a conduit Micio en France, en Espagne, en Angleterre.

Carnets d’un fou – XXX, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Jeudi, 27 Août 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Juillet 2015

 

D’un voleur : – Nous étions amis. Il me connaissait comme ma poche.

Jules Renard, Journal, 1903

 

On vient de me voler. – Que je plains ton malheur !

– Tous mes vers manuscrits ! – Que je plains le voleur !

Le Brun-Pindare (1729-1807), Dialogue entre un pauvre poète et l’auteur

A propos de Dans l’œil du dragon, Jean-Claude Walter

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 25 Août 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

Dans l’œil du dragon, Jean-Claude Walter, Arfuyen, juin 2015, 128 pages, 13 €

Enfance, pays, poésie

Je voudrais remercier avant toute chose Gérard Pfister de m’avoir fait connaître la littérature de Jean-Claude Walter, car j’ai aimé me retrouver dans les textes de la maturité d’un écrivain qui réfléchit depuis très longtemps à ce qui doit rester, doit se quintessencier. Donc cet âge de l’écrivain qui se resserre sur des phénomènes simples, sur des thèmes comme l’enfance, le pays – sans doute l’Alsace – ou la poésie. Cette simplicité n’est pas à mon sens un handicap, mais une forme de vérité sur les choses, et l’intérêt pour ces thèmes très restreints, simplicité apparente bien sûr car les sujets sont difficiles, n’a pas cessé de me captiver tout au long de ces courts textes de prose que réunit l’ouvrage.

Mais citons :

Je chante un lieu réel et imaginaire qui allume ses lumières, l’espérance, et notre liberté. Avec le concours de quelques porte-parole… L’abeille bleue et son nectar. Le vieux bourrin complice. Les chuchotis des sapins. Le soleil pisteur… L’école première et ses « leçons de choses », la lèvre inaccessible de la maîtresse… La carrière de granit d’où extraire tous ces mots. La requête de ce qui bouge, fulmine, et nous enivre de sa beauté… Comète du silence. Sainte chimère.

Petit bréviaire du parfait féministe, Jean-Joseph Renaud

Ecrit par Michel Host , le Jeudi, 20 Août 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Petit bréviaire du parfait féministe Ou comment répondre une bonne fois pour toutes aux arguments misogynes, Jean-Joseph Renaud, éd. Autrement, janvier 2015, postface de Jean-Baptiste Coursaud, illustrations de Pénélope Bagieu, 139 pages, 10,50 € (www.autrement.com)

 

Continuons le Combat !

 

Mais la question posée par le contempteur, « Alors qui donc raccommodera les chaussettes ?… Et décrassera les enfants ?… », fait singulièrement écho à la désormais fameuse et toujours aussi peu reluisante boutade attribuée à Laurent Fabius, au moment où Ségolène Royal annonçait son intention de se présenter à l’élection présidentielle : « Qui va garder les gosses ? »

Jean-Baptiste Coursaud, Postface

Le ciel de Lisbonne, par Kamel Daoud

Ecrit par Kamel Daoud , le Lundi, 17 Août 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Le ciel de Lisbonne est la mer ininterrompue. Vaste avec ses avions et ses plages. L’air est chaud sur les murs ouverts vers le fleuve Tage. Le corps est un banc public, assis face à une perspective de verdures et d’arbres qui ont la généalogie de l’humanité entière, tellement ils sont hauts. Le monde est beau, une œuvre d’art juchée sur la pointe d’une épingle. Puis, soudain, le bruit de vaisselle cassée dans la tête : l’actualité algérienne. Laquelle ? Celle de ce rat qu’on a fait parler dans une radio et qui a appelé à ma mort, encore, et à l’ouverture d’une ambassade de Daech, ici, chez nous.

Le pire n’est pas le rat cependant, mais la peste, la lâcheté. Car l’idée, la tentation était d’écrire une chronique avec un insultant. Contre ceux qui laissent faire ce rat, le laissent parler et dire. Car, si l’on se souvient bien, on a fermé une TV l’année dernière parce qu’elle a osé le crime de lèse-majesté contre Bouteflika, on a menacé une autre pour une émission satirique insolente, on a viré des journalistes du service public pour délit d’insoumission, on a exilé Abdellah Benaouda aux USA pour avoir demandé, dans une TV proche du Cercle, des chiffres sur le chèque « We are the world » version 4ème mandat, mais ici, on ne dit rien ou si peu ou pas avec la même vigueur ni avec la même sévérité.