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La Une CED

Trois poèmes du Montreur d’ombres (partie Bornands), par Clément G. Second

Ecrit par Clément G. Second , le Lundi, 12 Octobre 2015. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

Les diamants engourdis que le sommeil détient

sont des sursis de braise appointée sous la cendre

en deçà des regards consumés de rencontres

que le souffle des nuits ne sait qu’inassouvir

Si parfois des oiseaux ayant vent de lisières

de feu nomadisant vers les replats du ciel

y tracent des bonheurs sans jamais de légende,

une enfance étrangère aux semblants s’en éloigne

sur des sentiers rouleurs de silex et de nombres,

le désir pour monture affamée de lointains,

le dos tourné aux pans de phrases sporadiques

figés dans la splendeur captieuse des matins

Peinture, art du temps ?

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 10 Octobre 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

à propos de Admirable tremblement du temps, de Gaëtan Picon, éd. L’atelier contemporain, 2015, 25 €

 

S’il fallait résumer la quête esthétique de Gaëtan Picon, c’est bien son obsessionnelle recherche pour l’amont du geste créateur qu’il s’agirait de désigner.

Agnès Callu

 

Avant de livrer mon impression sur ce très beau livre de Gaëtan Picon que publie l’éditeur strasbourgeois L’atelier contemporain, je voudrais dire que le sujet de cette dissertation savante sur le temps et la peinture me touche particulièrement, car je suis très proche du monde des peintres et je vois dans ce livre une pertinence de l’analyse in vivo, si je puis dire. D’ailleurs, en parlant de cette lecture avec un peintre qui va vers la vieillesse et qui se demande ce qui lui reste à produire, j’ai compris d’autant mieux la justesse du propos.

Pour Roland Barthes

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 09 Octobre 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Lettre à Roland Barthes, Jean-Marie Schaeffer, éd. Thierry Marchaisse, septembre 2015, 128 pages, 14,90 €

Pour Roland Barthes, Chantal Thomas, Fiction & Cie, Seuil, mai 2015, 144 pages, 13 €

 

« Ma lettre sera donc – est déjà – un exercice quelque peu autobiographique. Vos ouvrages ont rythmé ma vie – comme celles d’innombrables autres personnes de ma génération – entre la fin de mon adolescence et la fin de votre vie : je vous ai lu, ou plutôt dévoré, au fur et à mesure de la sortie de vos ouvrages », Lettre à Roland Barthes.

« Oui, nous voulions nous vouer à une vie d’intellectuel et donc en grande partie immobile, sans perdre pour autant le contact avec nos corps ; nous voulions qu’un rythme de danse habite, dans l’invisible, nos poses les plus méditatives », Pour Roland Barthes.

Rencontre avec Boualem Sansal, « 2084. La fin du monde »

Ecrit par Nadia Agsous , le Jeudi, 08 Octobre 2015. , dans La Une CED, Les Dossiers, Etudes

 

Après Le Village de l’Allemand et Rue Darwin, Boualem Sansal, écrivain algérien, revient sur la scène littéraire avec un septième roman intitulé 2084. Cette fiction qui prend la forme d’une dystopie met en scène un empire totalitaire, l’Abistan, le « pays des croyants où Yölah, Dieu, a élu et délégué Abi pour l’assister dans la colossale tâche de gouverner le peuple des croyants ». Récemment, les éditions Gallimard ont publié dans leur collection Quarto une série de six romans publiés entre 1999 et 2011. 2084 figure sur la liste de plusieurs Prix : Goncourt, Renaudot et Médicis.

 

Dans votre roman, vous projetez vos lecteurs dans un univers qui a sombré dans le totalitarisme religieux. Vous décrivez l’Abistan comme un empire absolument terrifiant. Qu’est-ce que l’Abistan ?

Bertrand Russell, penser avec et au-delà des mathématiques Épisode 2 : De l’amour des mathématiques à La conquête du bonheur

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Mercredi, 07 Octobre 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Dans la très abondante bibliographie de Russell, des ouvrages probablement jugés mineurs par certains universitaires apparaissent rarement. Ce ne sont ni des traités de mathématiques ni des essais de philosophie analytique. Parce qu’ils semblent impossibles à classer, ces textes sont repoussés comme des divagations dans une carrière sérieuse. Tel est le cas de La Conquête du bonheur que Russell publie en 1930 lorsqu’il a 50 ans. C’est dans ce livre aux accents parfois autobiographiques qu’il raconte brièvement comment les mathématiques l’ont sauvé du suicide. Dans ce bref traité se révèle un philosophe original et attachant comme savaient l’être de grandes figures de l’Antiquité, au premier rang desquelles Socrate. Mais Russell est un penseur de son temps ; scrutant les mutations politiques, économiques et sociales résultant du triomphe de l’âge industriel, il propose une philosophie du bonheur adaptée à une époque où le mécanisme a libéré les hommes des travaux les plus pénibles mais aussi engendré des maux inattendus.