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La Une CED

Balenciaga, magicien de la dentelle, master of Lace

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mardi, 07 Juillet 2015. , dans La Une CED, Les Dossiers, Documents

 

Dir. Catherine Join-Diéterle, Amalia Descalzo et Sophie Henwood-Nivet, Balenciaga, magicien de la dentelle, master of Lace, préface d’Hubert de Givenchy, bilingue (français/anglais), coédition Cité internationale de la Dentelle et de la Mode, Calais/Somogy éditions d’Art, avril 2015, 128 pages, 150 illustrations, 25,00 €

 

« L’ère moderne est parlante, professait Paul Valéry*. Nos villes sont couvertes de gigantesques écritures, la nuit même est peuplée de lettres de feu. Dès le matin, des feuilles imprimées innombrables sont aux mains de tous. Il suffit de tourner un bouton dans sa chambre pour entendre la voix du monde. Que peut-il résulter de cette grande débauche ? »

Oui, qu’en peut-il résulter ?

Faisons silence.

Pour laisser place à la musique, au miracle de la musique ?

Carnets d’un fou, XXIX, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Lundi, 06 Juillet 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

« La politique dans une œuvre littéraire, c’est un coup de pistolet au milieu d’un concert (…) »

Stendhal, La Chartreuse de Parme

 

« Qu’une administration de droite motivée par une cupidité insatiable, maintenue en place par des mensonges criminels et menée par un crétin imbu de ses privilèges puisse répondre aux idées infantiles que se fait l’Amérique des valeurs morales – comment accepterons-nous une situation aussi grotesque ? Comment parvient-on à se protéger d’une aussi insondable stupidité ? »

Philip Roth, Exit le fantôme

 

# De l’usage des exerga. On peut sans risque démesuré y substituer un mot à un autre… Ainsi, de « l’Amérique » de Philip Roth… À quel autre contrée pourrions-nous penser ?

Autres courants, Philippe Jaffeux

Ecrit par Didier Ayres , le Jeudi, 02 Juillet 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

Autres courants, Philippe Jaffeux, éd. Atelier de l’agneau, 2015, 80 pages, 16 €

Je me retournai ensuite, et ayant

levé les yeux, je vis un livre qui volait.

Et l’ange me dit : Que voyez-vous ?

Je lui dis : Je vois un livre volant,

long de vingt coudées, et large de dix.

Zacharie, V - 1., 2.

Le Livre nombre

Je ne suis parvenu à déchiffrer la prosodie complexe de ce livre que vers la toute fin de ma lecture. Je résume le projet du livre : vingt-six lignes pour soixante-dix pages, équivalentes à 1820 phrases qui occupent un carré géométrique, voilà pour en finir avec la description physique de l’ouvrage. Si j’en crois la quatrième de couverture, le livre a été écrit par une dictée au dictaphone numérique, ce qui est intéressant à plusieurs égards, et notamment par le rapport chiffré de l’écriture – rapport « numérique » –, et aussi pour l’impression de souffle, de prise d’air, qui arrive à construire la phrase de bout en bout.

D1 - Troisième et dernière partie

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Jeudi, 02 Juillet 2015. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

 

Juin est passé. J’ai quitté l’île de Vancouver, Pacifique Nord, et traversé le continent d’ouest en est. En survolant l’Atlantique, je n’ai pas besoin de me pencher vers le hublot pour deviner sous la carlingue l’étendue bombée de l’océan épouser la couleur du ciel et, en son sein, d’autres troupes d’orques. De retour des fjords norvégiens, elles croiseront peut-être la troupe D de Colombie-Britannique au hasard de leur route.

J’ai scruté, durant mon séjour, avec une résignation croissante l’horizon. La troupe D est arrivée comme prévu. Pas Dalva. J’ai voulu imaginer que ses compagnons me chantaient de ne pas être triste, que c’est la vie. La vérité tient toute dans cette banalité, c’est la vie. Tant pis pour ceux qui l’idéalisent. Depuis quand et comment est-elle morte ? On meurt un jour parce qu’il le faut, voilà tout.

Artaud ou la machine de l’être à regarder de traviole (3 et fin)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mercredi, 01 Juillet 2015. , dans La Une CED, Ecriture

 

Antonin Artaud & les Surréalistes

Ce qui signa la rupture entre Artaud et le groupe des surréalistes ne peut s’exprimer autrement que par des mots employés sur le ton d’un constat de fait, sans commentaires. Chacun y portera un jugement relatif, le sien, aligné sur ses propres convictions et son état d’esprit concernant le statut que doit revêtir la Littérature et la portée de cette dernière à ses yeux dans l’exercice et l’expérience du monde extérieur (ce que l’on nomme « la réalité pratique »).

L’éviction d’Artaud du groupe surréaliste eut pour signataires Aragon, Breton, Eluard, Péret, Unik, dans la brochure « Au Grand Jour » parue en mai 1927 et par laquelle étaient rendues publiques les exclusions d’Artaud et de Soupault du groupe surréaliste ainsi que l’adhésion des signataires au parti communiste.

Là où Artaud fut un littéraire forcené individualiste (ndla), les surréalistes furent une constellation gravitant autour de l’Astre-Phare Breton dont le charisme et le talent fédéra un groupe de fidèles partisans d’un même engagement littéraire ancré, à partir de 1927, dans la Révolution communiste.