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La Une CED

De la routine des pleureuses anti-Occident, par Kamel Daoud

Ecrit par Kamel Daoud , le Mercredi, 23 Septembre 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

Toute une semaine à regarder la photo de l’enfant Aylan naufragé et à lire les vastes commentaires que cette tragédie a provoqués. Toute une semaine à retrouver, sous une forme ou une autre, ce topique de la pensée «arabe» contemporaine : le plaidoyer anti-Occident. Un vieux serpent de la pensée assise, un cliché, une habitude, une facilité. Les commentaires qui inculpent l’Occident pour le meurtre de l’enfant kurde, sont tous les mêmes et procèdent tous de la même myopie : il est supposé que l’Occident doit incarner la morale universelle, il est nié à l’Occident son statut d’incarnation de la morale universelle, mais il est reproché à l’Occident de ne pas être la morale universelle attendue.

Donc pour la mort du petit Aylan, on procède de même : la pleurnicherie anti-Occident. On s’indigne, on reproche à l’Occident (curieusement réduit à une géographie qui exclue du crime syrien la Russie et la Chine et l’Iran et l’Arabie) d’avoir provoqué la ruine de la Syrie, d’avoir manipulé un pays entier et d’avoir provoqué des exodes et, donc, la mort de cet enfant devenu symbole. Dans la liste des chefs d’inculpation, on ne parle pas de Bachar qui a préféré tué un pays que d’accepter l’alternance, premier auteur du crime contre la Syrie. Il est supposé que la démocratie est un couteau et que la main du couteau est l’Occident. Exclus de ce procès suranné nos élites, notre colonisabilité, nos échecs, nos lâchetés et notre responsabilité dans ce que nous sommes et ce que nous devenons.

Ce qui n’existe plus, ce qui n’existe pas, Jean-Paul Gavard-Perret

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Vendredi, 18 Septembre 2015. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles

 

Temps 1

Mots de sables pour recouvrir les traces. Feu follet se centuplant tandis que le corps fiente sa texture. Partir de Cythère en si terre. Kilomètres d’obsolètes proses dans le cortex, image dans le baba. Ruisseau ou colombin c’est selon – suivant la manière d’envisager la mixtion.

Histrion, histrion. Il aurait pu écrire sous un autre nom. Pipelet de Satan Trismégiste aurait fait l’affaire. Ou cyclope idem. Ne s’en est pas privé. Du moins tant que faire se pouvait. Scribe mi-mystificateur en son besoin de fuir mais demeurant fixé.

Les mots qui le nourrissent encore dans le « truisme » se perdent dans ma porcherie en hommage posthume à Pasolini. L’écrivain se voûte toujours – le tout est de savoir sous quel type d’arche.

Le soi, le monde, l’être, la vie à propos de Intelligence du corps, d’Ingrid Auriol

Ecrit par Didier Ayres , le Jeudi, 17 Septembre 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Intelligence du corps, Ingrid Auriol, éd. du Cerf, coll. La Nuit surveillée, 2013, 288 pages, 25 €

 

[…] le penseur accomplirait dans les mots et avec les idées une manière de « danse spirituelle », une danse de contemplatif qui, sans remuer le moindre orteil, adopterait le pas de l’interrogation et soutiendrait l’effort et l’exercice appropriés.

 

C’est de cette manière, comme un lecteur contemplatif, que j’ai lu ce livre intéressant où Ingrid Auriol s’essaye à l’élaboration d’une phénoménologie ontologique du corps. L’auteure, en faisant de fréquentes citations à Heidegger, souligne ce que le philosophe allemand a apporté au champ de la pensée et pour ce qui concerne ce livre, une réflexion sur le corps. Cependant, j’ai procédé – comme je l’ai fait pour ma lecture de Heidegger justement – comme un poète, et non comme un scientifique.

Quelques questions à Marc Pautrel

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 16 Septembre 2015. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

La Cause Littéraire : Marc Pautrel vous semblez aimer les petits livres, comme vos deux précédents romans, « Polaire » et « Orpheline », votre dernier opus « Ozu » est un court roman, bref et vif, dans tous ces cas c’est un choix littéraire ?

 

Marc Pautrel : La brièveté, c’est plus un état de fait qu’un choix. J’aimerais écrire des romans plus longs, mais il semble que le format court soit ma meilleure forme d’expression. Pendant l’écriture, quand je relis mon premier jet du texte, à chaque fois je coupe tous les passages moins intenses, les moments où rien n’arrive, tout ce qui obscurcit la compréhension et disperse le lecteur. Je resserre toujours, je cherche à procurer des émotions intenses et donc il faut que je sois précis, efficace, que j’aille à l’essentiel, mais évidemment, à force de couper des passages, à la fin il ne reste plus que 80 pages de texte.

« Topographie et Histoire Générale d’Alger » - Rencontre avec la nouvelle traductrice

Ecrit par Nadia Agsous , le Mardi, 15 Septembre 2015. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

Topographie et Histoire Générale d’Alger, Les Editions du Menhir, mars 2015, traduction et présentation de Fred Romano, 19,90 €

 

L’actrice, écrivaine et journaliste Fred Romano, vient de traduire et de publier une version inédite de l’ouvrage intitulé Topographie et Histoire Générale d’Alger qu’elle attribue à Miguel de Cervantès et non à Diego de Haedo comme cela a été précisé dans la version de 1870 (1).

 

Rencontre avec la traductrice de cette nouvelle version :

 

Vous venez de publier une nouvelle version de « Topographie et Histoire Générale d’Alger ». Qu’est-ce qui distingue votre livre de la version de 1870 ?