Identification

La Une CED

Entretien avec Luc Baba, mené par Didier Smal

Ecrit par Didier Smal , le Jeudi, 10 Mars 2016. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

Pour le lecteur qui vous découvre avec « Elephant Island », que faut-il savoir de votre passé littéraire ?

 

Rien. Il ne faut rien savoir. J’écris depuis l’âge de sept ans. Mon passé est littéraire, mon présent aussi. Mon nom est une marque, un logo. Ceux qui aiment Elephant Island s’informeront sur ce qui existe d’autre dans la même marque, et se feront une idée.

 

Existe-t-il un auteur ou un roman dont vous puissiez dire qu’il vous a donné, si pas l’envie, du moins l’impulsion pour à votre tour vous exprimer par la plume ?

 

Certains auteurs et certains livres me confortent dans le bonheur des mots, Giono, Gaudé, Gascar, Jules Vallès (L’enfant), etc. Mais ce sont les pouvoirs magiques de la langue et des mots eux-mêmes qui m’ont emmené sur la terre des romans, dans le sillage de rencontres humaines, de l’invraisemblable humanité, des pages de destin déguisées en hasards.

Mes petites guerres de libération, par Kamel Daoud

Ecrit par Kamel Daoud , le Mercredi, 09 Mars 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Kamel Daoud, notre ami et chroniqueur depuis la création de la Cause Littéraire (5 ans déjà !), nous adresse ici un salut en forme de bilan personnel, avant d'aller vers de vastes horizons littéraires, où nous le suivrons pas à pas. Nous continuerons aussi à publier des chroniques signées de lui, un choix de textes allant de mai 2009 à aujourd'hui. Nous nous tenons fermement à ses côtés !

 

En règle générale, je n’aime pas parler à la première personne. Le « je » est un abus. Encore plus chez un journaliste. Cela me gêne comme une carapace ou un maquillage. Cela me rappelle ces egos démesurés qui croissent chez les « engagés », les militants, les intellectuels ou chez les bavards. Ecrire est une exigence de la lucidité et cela impose de s’effacer. Au « je », je préfère l’artifice de « chroniqueur ». Un statut d’administrateur de la métaphore. Cela me permet d’écrire tout en gambadant, libre, derrière les mots. Cela donne de l’importance à l’Autre. Laisser courir un vent. Ouvrir une fenêtre sur une poignée de main. Ecouter et rester un peu immobile pour voir surgir l’inattendu dans le buisson des verbes. Exprimer des idées sans les alourdir par son propre ego.

Ouverture, par Alix Lerman Enriquez

Ecrit par Alix Lerman Enriquez , le Mercredi, 09 Mars 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 


C’est le matin : bleu de cobalt devant moi.

J’ouvre mes paupières sur le monde.

Je vois la mer presque rouge qui me regarde

et le soleil rouge qui l’éclabousse,

 

comme une orange sanguine

écrasée sur le ciel

sur cette surface d’huile si lisse, si lourde.

Le Bigre bang, les Mystères de la Création, Alain Kewes, Marilyse Leroux

Ecrit par Michel Host , le Lundi, 07 Mars 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Le Bigre bang, les Mystères de la Création, Alain Kewes, Marilyse Leroux, éd. Gros textes, coll. Les Tilleuls du Square, décembre 2015, 100 pages, 10 € (http://grostextes.over-blog.com/)

 

Rions, ça nous changera !

« On découvrira… que le grand ballet des planètes et des galaxies n’a peut-être pas tourné au rythme harmonieux de la valse mais à celui plus imprévisible de la rumba. Que Dieu lui-même n’est peut-être pas celui qu’on croit », Avant-propos au Bigre Bang.

Créer le monde est un travail mystérieux – Pourquoi le faire ? Et comment fait-on ? – mystérieux, oui, et très compliqué. Qui en douterait ? Pas les auteurs de ces récits en tout cas. Un nouvelliste, une poétesse… La parité requise par la pensée bien ordonnée est respectée et l’on est assuré au moins de deux angles d’attaque complémentaires. Auraient-ils joué à Dieu le Père et au Saint-Esprit ? Sous une présidence laïque, c’est peu probable. De fait, pour leur nouvelle Révélation, ils ont alterné leurs rôles de temps en temps, de lieu en lieu ? Au lecteur d’en juger l’effet.

Nuruddin Farah… le miroir brisé de la Somalie

Ecrit par Mélanie Talcott , le Samedi, 05 Mars 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Nous n’avons souvent de la Somalie que la vision effarée et indifférente de sécheresses et de famines inévitables, de corps efflanqués vêtus de regards désemparés ou suppliants et de la mort qui en recueille les derniers râles silencieux tandis que la communauté internationale, une fois de plus, s’en émeut et se mobilise. Nous n’en connaissons que la rumeur violente, celle de Mogadiscio où les enfants jouent à la guerre et broutent du qat, tout comme ces adultes qui la font ailleurs encore et toujours, tirent sur un joint avant de tirer un coup assassin avec leur fusil d’assaut et leur sexe. Nous n’en avons souvent qu’une approximation géographique, quelque part là-bas en Afrique, terre d’ethnies, de clans et de tribus vindicatives et vengeresses, terre de razzias et de kidnappings islamisés, terre aussi de camps de réfugiés, devenus à force de longue patience blasée villes artificielles de baraques, de tôles, de carton, de corruption, de débrouille et de tous les maux, où agonisent lentement et durablement des milliers d’êtres humains sans identité. La Corne de l’Afrique est corne d’abondance de malheur et surtout d’oubli. Comment pourrait-il alors nous venir à l’idée qu’un Somalien puisse être écrivain ?