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La Une CED

Trois poèmes tirés de PÉRIPLE (suite de sept)

Ecrit par Clément G. Second , le Mardi, 08 Avril 2014. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

 

 

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Corps de poème au mauvais sang qui vire à l’encre

La mer partout la mer érodant à l’extrême

Sauf les yeux diamantins assidus aux percées

La brèche ici ailleurs déjà envisagée

Que l’attardé d’un front acquis aux déferlantes

Faisant place à celui ou cela qui s’en vient

Devienne en se défiant de trop pesants mélanges

Pour Farid Bessayeh

Ecrit par Kamel Daoud , le Lundi, 07 Avril 2014. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

« Je n’aime pas rendre hommage, me dit-il. C’est comme enterrer deux fois quelqu’un. Mais je ne sais pas que dire. Il était l’un des rares enseignants qui m’offrait la littérature en spectacle et donnait au mot l’émotion que l’université tuait en moi. Il aimait Julien Gracq, Ernest Jünger et d’autres qui avaient fait de l’attente un spectacle de la condition humaine et j’aimais cette vision qui n’était passivité mais défi. L’homme est-il au-delà ou en deçà de l’image que je me faisais de lui ? Je ne sais pas. Certains le trouvaient ridicule et d’autres un peu excessif ». Puis il se tut.

J’étais à côté, je ne disais rien, moi aussi. Le deuil des autres est une gêne.

Il y avait du vent sur la ville mais le ciel était si bleu qu’on se disait qu’il était vivant finalement. Tendu par le souffle retenu vers une sorte d’incandescence.

Il répétait « l’enfance est l’âge d’or des questions. Et c’est de réponses qu’on meurt ». Ce n’était pas de lui. Mais dans ma tête, il était l’auteur de cette sentence dramatique. Bon. « Que dire d’autre ? », m’interrogea-t-il.

Histoire du débarquement en Normandie, des origines à la libération de Paris 1941-1944, Olivier Wieviorka

Ecrit par Vincent Robin , le Samedi, 05 Avril 2014. , dans La Une CED, Les Dossiers, Etudes

 

Histoire du débarquement en Normandie, des origines à la libération de Paris 1941-1944, Olivier Wieviorka, Ed. Seuil-Ministère de la Défense, mars 2014, 416 pages, 39 €

 

Complétés d’illustrations, certains traités historiques font parfois peau neuve et entament ainsi une heureuse seconde vie. Les photos ou graphiques associés aux récits confortent en effet bien des fois la sagacité, la vérité et la persuasion des propos tenus. Ces compléments déjouent en outre souvent les abstractions de l’écrit grâce à des figurations ou représentations ainsi livrées directement. Au sein de plus détaillés sujets d’histoire, les choix et les dosages de ces insertions iconographiques détiennent alors un rôle complémentaire de précision et d’authentification, gages majeurs d’intérêt et de potentielle fascination.

Rue Quincampoix

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mercredi, 02 Avril 2014. , dans La Une CED, Les Dossiers, Etudes

 

Arrêtons-nous une fois encore à la galerie Polad-Hardouin pour une exposition de groupe de trois jeunes femmes. Nous retenons tout spécifiquement Ayako David-Kawauchi et le titre énigmatique de ses pièces : Livre à vivre. L’artiste d’origine japonaise fait place nette avec du dessin brut, aux exécutions stylisées à l’aide du fusain et de la pierre noire sur papier. Or, il s’agit bien de tranches de vies modestes, découpées dans l’imaginaire d’une jeune fille interrogative.

Le carton d’invitation nous montre d’ailleurs une fillette emmitouflée dans son col roulé, la bouche cachée et de grands yeux légèrement bridés, ouverts, étonnés et fiévreux. La figure poupine, brune, un peu disgracieuse d’une fillette, ou malade, ou frileuse, surgissant d’un halo brumeux, d’une vieille photographie noire et blanche, entraîne à l’interrogation. Repousse les limites de l’enfance, de l’autobiographie dans une vision un peu cauchemardesque.

Ibn Khaldoun : la Kabylie, la femme, le couscous et le burnous !

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 01 Avril 2014. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

 

Souffles. In "Liberté" (Algérie)

 

En réponse à une question relevant des frontières du pays des Berbères avec brio, Ibn Khaldoun (1332-1406) a dit : la contrée des Berbères débute là où les hommes portent le burnous et s’arrête là où les gens ne mangent pas du couscous. Ce propos parvenant d’un savant de la taille d’Ibn Khaldoun nous rappelle la place déterminante qu’occupent l’art vestimentaire et l’art culinaire dans la définition de l’identité d’un peuple. Le costume est une langue. L’habillement n’est pas neutre. Tout est codifié, significatif et porteur de messages.