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La Une CED

Théographie de Mouchette de Robert Bresson, 1967

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 21 Février 2012. , dans La Une CED, Ecriture


Mère (marmonnant). Sans moi, que deviendront-ils. Ça me tient

jusqu'au milieu de la poitrine..., on dirait qu'en dedans c'est de la pierre.


Peut-être, cette première phrase de la Mère à l'église, qui sont les premiers mots du film, résume le projet global de l'oeuvre. Tout y est. C'est-à-dire l'importance d'une présence au milieu du réel, comme une caméra par exemple, et les deux questions de la chair et de Dieu, si vous voulez bien me suivre jusqu'à cette limite. Car, pour faire entendre un sens au-delà des simples faits que relate le film, il n'est besoin que d'une ligne, pour moi, ici, et au prix même de cette espèce de néologisqme bien pratique en ce cas, avec le vocable "théographie". Les critiques de cinéma sont bien sûr plus habilités à discourir, et il y a sans doute des hardiesses que je me suis permises, sans, je l'espère, me trouver pour cela en défaut. Mais, c'est le projet de théographie qui m'est venu à l'esprit dès que j'ai ouvert le scénario du film.

Entretiens avec Jean-Paul Michel. Premier entretien (1)

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Lundi, 20 Février 2012. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

« Les livres sont le pain des vivants et des morts »

 

Jean-Paul Michel est le directeur des éditions William Blake and co.

 

Matthieu Gosztola : J’aimerais que l’on commence, si vous en êtes d’accord, par le questionnaire de Proust, avec, bien sûr, la possibilité d’ignorer certaines questions ; ajoutées : des cases vides pour que vous puissiez inscrire vos propres questions, à vous posées.


Le principal trait de mon caractère


Une émotivité excessive, que je dois contrebattre, chaque jour, par la règle et par l’art.


La qualité que je préfère chez un homme

Le scrupule.

Carnets d'un fou - XV

Ecrit par Michel Host , le Samedi, 18 Février 2012. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Le 10 février 2012


Rétrospectivité / Prospectivité / Objectivité / Subjectivité / Invectivité / Perspectivité / Salubrité

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"[...] le visage de l'imposteur, de celui qui, pour subsister, cherche à plaire à l'insignifiance."

Martin Melkonian, Le Clairparlant

 

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Entretien avec Serge Scotto à propos de "Qui veut égorger Astrid la truie ?"

Ecrit par Nadia Agsous , le Vendredi, 17 Février 2012. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

Les mésaventures d’Astrid, la jeune, belle et naïve truie en quête d’émancipation et d’une vie pour soi. Monsieur Girafe, le fonctionnaire qui se retrouve entre les mains de l’ange de la vengeance. Jeanne d’Arc, « la Sainte guerrière, fille aînée de l’Eglise » qui offre aux spectateurs un magnifique numéro de résurrection. Et enfin, l’incroyable histoire du « pleurnicheur » qui devient Aldebert 1er.

Quatre histoires racontées sous un mode satirique, dans un style au langage riche en tournures qui suscitent le rire. Des personnages représentés par des hommes et des animaux décrits dans des situations comiques, drôles, insolites, incroyables, embarrassantes, déconcertantes. Un univers et des actions tournés en dérision.

Cette représentation satirique d’un monde mis à nu subtilement par Serge Scotto à travers son recueil de nouvelles, Qui veut égorger Astrid la truie, publié aux éditions du Littéraire, n’a pas de visée moralisatrice. Bien au contraire, elle doit être appréhendée comme une série de farces dont l’objectif est de procurer du plaisir et d’attirer la complicité des lecteurs/trices dans le but de les inciter à se questionner sur le monde dans lequel ils/elles vivent.

A travers l’entretien qui suit, Serge Scotto, l’auteur et l’illustrateur de Qui veut égorger Astrid la truienous propose de nous immerger dans l’univers parfois déluré voire pléthorique de ces quatre histoires qui captent notre attention, suscitent notre sympathie et éveillent nos consciences :

Entretien avec Pierre Vinclair (2). l'animal danse

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mardi, 14 Février 2012. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

Entretien avec Pierre Vinclair, à l’occasion de la parution de Kojiki (avec Yukako Matsui) au corridor bleu (240 p., 22 €), seconde partie


Matthieu Gosztola : Le « chamanisme pop » est une formule qui me semble correspondre particulièrement à ton travail poétique.


Pierre Vinclair : Oui, j’ai un côté Beach boys ! Plus sérieusement, je travaille en effet beaucoup le rythme, j’essaie de trouver dans les phrases des ritournelles d’où s’échappent les figures dont je parlais tout à l’heure – je cherche la transmission narcotique du sens. Musique pop : les « refrains niais » et les « rythmes naïfs » qu’a redécouvert Rimbaud, et qu’on retrouve au fond dans toutes les « poésies premières ». Mais aussi Pop art : de l’ironie, une forme de déconstruction critique de la « société de consommation du sens ». Enfin, en laissant cette fois à « pop » son sens de « populaire », ce qui m’intéresse dans l’épopée, c’est précisément cette articulation entre le sacré et la communauté que peut définir l’expression « chamanisme pop », ou pour le dire autrement, que le sacré soit précisément ce qui soit en partage, et en jeu dans le remaniement perpétuel des versions du même poème, par différents aèdes, en fonction de la communauté à laquelle ils s’adressent.