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La Une CED

La Mère Michel a lu (5) la beauté et la douleur des combats de Peter Englund

Ecrit par Michel Host , le Jeudi, 22 Décembre 2011. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques Ecritures Dossiers, Chroniques régulières

La beauté et la douleur des combats de Peter Englund

Une nouvelle histoire de la Première Guerre mondiale. Traduit du suédois par Rémi Cassaigne, éd. Denoël, 2011 [Titre original : Stridens Skönhet och Sorg, Éd. Atlantis, Stockholm], 556 pp., avec illustrations photographiques, 27 €


LA GUERRE N’EST PAS UN ART D’AGRÉMENT


« Les expériences personnelles de ce qu’on appelle la guerre sont au mieux l’évocation au réveil des souvenirs d’un rêve confus et ahurissant, îles perdues dans le brouillard des mers. Quelques incidents personnels se détachent un peu plus clairement, tirant leur clarté de la chaleur de la chose vécue. Puis même les incidents comportant le plus grand danger deviennent banals, jusqu’à ce que les jours semblent s’écouler sans rien de notable que la proximité constante de la mort ».

Edward Mousley, artilleur.

Retour à la Rue Darwin, entretien avec Boualem Sansal

Ecrit par Nadia Agsous , le Vendredi, 16 Décembre 2011. , dans La Une CED, Les Dossiers, Chroniques Ecritures Dossiers, Entretiens

Autour de "Rue Darwin"


À la mort de sa mère, Yazid dit Yaz, le personnage principal du dernier roman de l’écrivain algérien Boualem Sansal, se lance dans une quête de ses origines familiales. D’évènement en événement. De découverte en découverte. De rebondissement en rebondissement, Yaz émerge comme un précieux témoin qui nous livre, dans une écriture de l’aveu et de la confession, son histoire personnelle qui vient faire écho à l’histoire de son pays.

À travers l’interview qui suit, Boualem Sansal raconte, dans un langage franc et sincère, ses débuts d’écrivain, son histoire familiale et celle de Yazid, le protagoniste de son roman.

Boualem Sansal a reçu le Prix de la paix des libraires allemands, lors de la Foire du livre de Francfort, le 16 octobre 2011.


Entretien avec Boualem Sansal :

Comment devenir écrivain ?

Ecrit par Amin Zaoui , le Jeudi, 15 Décembre 2011. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques Ecritures Dossiers, Chroniques régulières

"Souffles" in "Liberté"

 

“Les tyrans savent qu’il y a dans l’œuvre d’art une force d’émancipation qui n’est mystérieuse que pour qui n’en n’ont pas le culte ; chaque grande œuvre rend plus admirable et plus riche la force humaine, voilà tout son secret."

(Albert Camus, extrait du discours de Suède)


Les écoles de formation d’écrivains me font rire. Comme celles pour la formation des peintres. Les ateliers d’écriture, à mes yeux, ressemblent à un cirque dont les numéros des comédiens sont ratés ! Dans l’écrivain cohabitent le feu et l’eau, l’ange et le démon. Ils sont frères. Ils tètent au même sein ! Le même lait qui n’a pas uniquement cette couleur : Blanche. Il est aussi noir, vert, rouge… il peut être aussi sans couleur ! Y a-t-il une recette magique pour devenir écrivain ? Un grand écrivain à l’image de Tolstoï, Haruki Murakami, Mohamed Dib ou Naguib Mahfouz ! Peut-on découvrir une ordonnance pour devenir un bon écrivain, comme celle d’un  dermatologue pour combattre la gale ou la démangeaison ?

L'Autre

Ecrit par Kamel Daoud , le Dimanche, 04 Décembre 2011. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles, Chroniques Ecritures Dossiers


L'Autre, j'en ressentais le creux, la trace creuse en moi, le besoin de me mouvoir vers lui, la calcination quand il me brûla ou l'endroit endolori par son arrachement. Brusquement, je me suis senti en déséquilibre, sans l'autre, un peu chancelant dans mon humanité, bref et sans direction dans l'espace quand ce n'est pas une direction vers un visage, tournant dans l'affolement ou en orbite autour d'une énigme. L'Autre n'était pas ma moitié mais mon véritable moi. J'y allais dans toutes les directions, j'y venais, j'en revenais. Tout s'expliquait par mes gestes vers ce centre inachevé quand il n'est pas totalement voulu. Le désir, l'offrande faite au ciel, le sacrifice, l'invention du feu pour deux mains et pas pour une seule, la sexualité qui en était le cri et l'art qui en est le soupir, ou le sens de toutes les rivières du monde qui en sont la confession, la narration, le récit qui vient et s'en va.


Tout était supposition de l'autre, trace de son pas, son bruit dans la nuit ou le jour pas encore déplié du futur. L'autre était mariage, noces, brûlure, feu, flamme, pollen, approches et pattes en fourrure de l'animal prudent qui approche pendant que toute la forêt le regarde avec bienveillance.

Comment peut-on écrire dans une langue autre que celle de notre maman ?

Ecrit par Amin Zaoui , le Lundi, 28 Novembre 2011. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques Ecritures Dossiers, Chroniques régulières

Chroniques "Souffles" in "Liberté"

Pourquoi est-ce que j’imagine l’Algérie au pluriel : Algéries ? Tout simplement parce qu’elle est capable de parler les langues des oiseaux. Peut-être, parce qu’elle est le pays qui a donné le premier romancier dans l’histoire de la littérature universelle, le Berbère Apulée de Madaure (né vers 125), auteur de L’âne d’or. Parce qu’elle est le pays qui a enfanté saint Augustin (354-430), fils de Souk Ahras (Taghaste) auteur de La Cité de Dieu. Et peut-être parce qu’elle est aussi la terre qui a engendré Si Mohand Ou M’hand (1840-1905), “Amokrane Achchouaâra”, le prince des poètes, Rimbaud Imazighen. Et parce qu’elle est, également, le sol qui a enfanté Kateb Yacine, auteur de Nedjma. Parce que c’est aussi le pays qui a donné le poète Moufdi Zakaria, poète de Qassaman, l’hymne national, décédé en exil chassé par le pouvoir de Boumediene. De tamazight au latin, de l’arabe au français aux dialectes algériens, des mémoires, des textes et des imaginaires consciemment ou inconsciemment traversent l’Algérie puis s’installent dans l’écriture d’aujourd’hui. Dans toutes ces langues des oiseaux, nous sommes propriétaires, locataires, voyageurs, casseurs et joueurs.