Sur La vérité vingt-quatre fois d’Archibald Ney
L’essai et premier livre d’Archibald Ney, La vérité vingt-quatre fois, dont le titre renvoie, en la détournant, à une phrase fameuse de Godard placée en épigraphe (« La photographie, c’est la vérité, et le cinéma, c’est vingt-quatre fois la vérité par seconde »), repose sur un principe simple et stimulant : choisir vingt-quatre scènes marquantes tirées de vingt-quatre films et expliquer en quoi elles ont été importantes pour l’auteur, en quoi elles ont changé sa vie ou du moins l’ont embellie et revivifiée.
Archibald Ney ne prend pas ici la pose d’un cinéphile professionnel et c’est tant mieux si l’on pense avec Gilles Deleuze que les philosophes et les écrivains sont les mieux qualifiés pour parler des films qu’ils ont aimés (mais Archibald Ney est bien un cinéphile puisqu’il cherche à nous transmettre une succession d’engouements) et en dire ce qu’un spécialiste, justement, avec son jargon, n’aurait pas dit.