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Les Livres

Ada ou l’Ardeur (Ada or Ardor, 1969), Vladimir Nabokov (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 23 Novembre 2023. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman, Folio (Gallimard), En Vitrine

Ada ou l’Ardeur (Ada or Ardor, 1969), Vladimir Nabokov, Folio, trad. américain, Gilles Chahine, 756 pages . Ecrivain(s): Vladimir Nabokov Edition: Folio (Gallimard)

 

Ada ou l’Ardeur est assurément le plus grand roman de Vladimir Nabokov, celui qui déploie tout son génie de l’architecture narrative, toute sa dextérité linguistique et tous ses thèmes favoris. Au-delà même, Ada est probablement le plus grand roman de la littérature amoureuse occidentale contemporaine. L’écriture de Nabokov y est, plus que jamais, éblouissante, englobant le récit dans une phrase à la fois complexe et évidente, conçue dans le moindre détail comme un long poème en prose où assonances et allitérations composent une sonate brillante.

Van se trouva, de façon encore vague et distraite, aux prises avec la science qui devait être plus tard le souci obsédant de son âge mûr : les problèmes du temps et de l’espace, l’espace contre le temps, l’espace distordu par le temps, le temps vu comme espace et l’espace comme le temps, l’espace, enfin, rompant avec le temps dans le triomphe ultime et tragique de la réflexion humaine : « Je meurs, donc je suis ».

À pied d’œuvre, Franck Courtès (par Gilles Cervera)

Ecrit par Gilles Cervera , le Jeudi, 23 Novembre 2023. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Récits, Gallimard

À pied d’œuvre, Franck Courtès, Gallimard, août 2023, 192 pages, 18,50 € Edition: Gallimard

 

 

Le choix de soi de Franck Courtès

À pied d’œuvre publié à la Nrf devait s’appeler Manoeuvre. Ça collait mieux. La Nrf avait déjà dans ce catalogue un livre sous ce beau titre.

Un brain-storming plus tard, Courtès a son titre !

Courtès est bel et bien le manœuvre qui se tape les étages, descend les charges, braque ses ménisques, abîme ses mains. En sang ses mains et à l’œuvre. Courtès est de ces prolétaires du stylo dont l’âme vole entre parts d’ange et d’encre.

La Clef, La Confession impudique, Junichirô Tanizaki (par Patryck Froissart)

, le Jeudi, 23 Novembre 2023. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Japon

La Clef, La Confession impudique, Junichirô Tanizaki, Gallimard, Folio, 2022, trad. japonais, Anne Bayard-Sakai, 196 pages

 

Qui se joue de qui dans ce chassé-croisé d’une passionnante et croissante malignité entre quatre protagonistes, dans cette mascarade érotico-tragique dont les étapes licencieuses sont mises en scènes tantôt complémentaires tantôt contradictoires, tantôt faussement inavouées, tantôt feintement désavouées, dans le journal intime que tiennent simultanément et prétendument secrètement, tout en se répondant implicitement et indirectement, les deux personnages principaux ?

Le démiurge initial, professeur d’université, a pour femme, a priori « vertueuse », Ikuko, attachée, par son éducation, par son appartenance sociale, aux valeurs morales bourgeoises japonaises traditionnelles. Leur fille Toshiko est virtuellement promise à épouser M. Kimura, un personnage tout autant respectable que les membres de cette honorable famille que son statut de prétendant autorise à fréquenter régulièrement.

HONNEURS 2023 de La Cause Littéraire

, le Mercredi, 22 Novembre 2023. , dans Les Livres, La Une Livres

Les Honneurs 2023 de La Cause Littéraire ont été décernés à :

 

- En catégorie Roman Français : Croix de cendre, Antoine Sénanque (Grasset) ET Sur la terre des vivants, Déborah Lévy-Bertherat (Rivages)


- En catégorie roman étranger : Les Naufragés du Wager, David Grann (Ed. du Sous-Sol. Traduction Johan-Frederik Hel Guedj)


- En catégorie recueil poétique : Contrepoints, Lucien Noullez (Ed. de Corlevour)

Derniers jours d’un monde oublié, Chris Vuklisevic (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mercredi, 22 Novembre 2023. , dans Les Livres, Critiques, Science-fiction, La Une Livres, Roman, Folio (Gallimard)

Derniers jours d’un monde oublié, Chris Vuklisevic, Folio SF, mai 2023, 368 pages, 9,20 € Edition: Folio (Gallimard)

 

Chris Vuklisevic a été l’heureuse élue d’un concours organisé pour célébrer les vingt ans de la Collection Folio SF, et Derniers jours d’un monde oublié est son premier roman publié. Malheureusement, le ramage ne vaut pas le plumage et l’on ressort de ces quelque trois cents pages déçu pour dire le moins. La raison en est très simple, de cette déception : Vuklisevic ne parvient pas à trancher parmi ses idées et l’univers narratif qu’elle a créé pèche par une incohérence perturbante pour dire le moins, sans parler d’un goût prononcé pour la cruauté voire le sordide à tout le moins désolant. Expliquons.

Durant trois cents années, l’île-royaume de Sheltel a été isolée du reste du monde, suite à un événement non décrit appelé la « Grande Nuit », et elle est soudain redécouverte, involontairement, par un navire pirate dont l’équipage assoiffé, quasi déshydraté, débarque en ces lieux où l’eau est sévèrement rationnée – ceci explique le titre.