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La Une Livres

Bawab – Un héros de trop, François Momal (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 05 Septembre 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman

Bawab – Un héros de trop, François Momal, Editeur Erick Bonnier 2025) 180 pages, 16 euros

Revoilà le bawab de qui on a partagé les petites misères, les bonheurs simples, les réflexions philosophiques de bon sens dans un précédent roman de François Momal intitulé  « Le banc de la victoire », paru en 2020 chez Maurice Nadeau, et recensé dans notre magazine en janvier 2021 avec cet exergue :

Ce plaisant roman de société qui fait irrésistiblement penser à celui d’Alaa El-Aswany, L’Immeuble Yacoubian, a pour décor, lui aussi, un immeuble de cette ville du Caire, vivante, grouillante, turbulente, où se côtoient luxe affiché et misère visible, où s’exprime l’exubérance du paraître et où se refoulent les frustrations du mal-être, où fonctionne à l’époque du récit un réseau occulte mais efficace d’espions à la solde du pouvoir. Le personnage central, Tarek, est un bawab, c’est-à-dire un de ces gardiens d’immeuble devant qui et par l’intermédiaire de qui on ne peut éviter de passer lorsqu’on rend visite à des relations dans les grandes villes d’Afrique du Nord.

La marchande d’oublies, Pierre Jourde (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 04 Septembre 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Gallimard

La marchande d’oublies – Pierre Jourde – Gallimard – 25 euros – 656 p. - 2025

 

« La lune a fait son apparition entre les nuages, enveloppée de vapeurs changeantes, pleine et rouge, gonflée de sang, gibbeuse, soufflée de cicatrices comme un organe malade. Personne d’autre que moi ne levait les yeux vers elle. Enfant, la lune qui se levait m’attirait à la fenêtre, je savais qu’elle serait là, elle m’avait appelé silencieusement. »

Les voyages physiques et mentaux forment le roman, comme ils forment la jeunesse, et les oublies ces petits gaufres en forme de cornet forment et hantent ce roman, ces charmantes douceurs qui fondent dans la bouche : l’oublie fait plaisir et fait mourir, lit-on dans cet étourdissant roman ; ces oublies à l’image de la madeleine de La Recherche, mettent en lumière ce que l’on pourrait appeler le miracle de la fiction romanesque. La marchande d’oublies est une œuvre éblouissante, foisonnante, au verbe altier, qui s’appuie sur deux personnages, un frère et une sœur, Alastair et Thalia, d’une famille de clowns anglais, friande de spectacles macabres, une famille du cirque, avec ses jalousies, et ses rancœurs.

L'Accueil du jour, Gérard Bocholier (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mercredi, 03 Septembre 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Poésie

L'Accueil du jour, Gérard Bocholier, Ad Solem, 2025, 116 p., 17 euros . Ecrivain(s): Gérard Bocholier

 

Le poète tisse autour de la nature et de l'amour de très brefs poèmes denses, que le coeur coud au "fil d'or" d'une tendresse explorée, non feinte, toute pétrie de pudeur.

Accueillir le jour, le brin de paille, "les tilleuls couverts de rouille", "le noir des grappes" : c'est faire une déclaration d'amour au plus menu des choses comme "grains d'espérance" ou un "souffle qui pardonne".

Nombre de questions vrillent cette poésie comme s'il fallait creuser encore plus loin dans l'expérience du sensible :

"Serait-ce un signe

En ce mystère

De ta venue

Dans le couchant ?"

Contredanses macabres (Synopscènes) Patryck Froissart (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux , le Mardi, 02 Septembre 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Poésie

Contredanses macabres (Synopscènes) Patryck Froissart poèmes éditions Constellations (2025,121 pages, 13 euros) . Ecrivain(s): Patryck Froissart

 

Patryck Froissart fait parler un « Dieu-Verbe » suggérant une « démarche de salubrité mentale ». Son ton me rappelle un peu celui du poète Jacques Demaude qui était lui un croyant alors que Patryck s’en prend plutôt aux « dieux inouïs ».

Entre ses mots gronde une sourde colère : « Sang innocent sourd de l’écran/L’insane atteint l’ultime cran/Le feu le froid l’affre la guerre/ Il y a tant et tant à faire ».

En parallèle le poète pose régulièrement la question inhérente aux rêves enfouis : « Ô Mère où sont les fées les sylvains les follets ? Où se sont envolés les elfes désolés ? ».

Nul constat sans intention : « Dans tous les cahiers d’écoliers/ Démystifions les médaillés ». Pas un mot de trop ; tout est pesé en prônant parfois la pureté des origines : « J’aspire aux errements des déserts impubères/ Aux vierges vibrations des oasis berbères ».

Aimez Gil, Shane Haddad (par Gilles Cervera)

Ecrit par Gilles Cervera , le Lundi, 01 Septembre 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, P.O.L

Aimez Gil, Shane Haddad, POL, 365 p, 21 € Edition: P.O.L

 

Lire sans modération

Des livres sont lus quand ils sortent. Avec une impatience incroyable. D’autres, mais pourquoi attend-on ? Ils sont là, dans le stock du libraire, on sait qu’ils sont à lire, seront lus, ou déjà achetés, ils trônent en table de nuit, mais on prend le temps, pourquoi prend-on ce temps ? Avec quels nerfs joue-t-on ? On peut aimer ce temps incroyable du suspens, le temps magique de la rencontre remise à plus tard.

Maintenant.

On vient d’être tellement bouleversé.

Shane Haddad et son Aimez Gil nous a conquis