Identification

Recensions

Marthe, roman, Les Sœurs Vatard, Joris-Karl Huysmans (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 28 Novembre 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman, Folio (Gallimard)

Marthe, roman, Les Sœurs Vatard, Huysmans, Folio Classique, octobre 2024, 544 pages, 9,40 € . Ecrivain(s): Joris-Karl Huysmans Edition: Folio (Gallimard)

 

Cette réédition est présentée, établie, préfacée et annotée par Francesca Guglielmi. La somme des deux romans est suivie d’une Chronologie détaillée, rédigée par Francesca Guglielmi et André Guyaux, d’une intéressante notice sur la genèse et la réception des deux ouvrages, et d’une importante et précieuse bibliographie.

 

Marthe

C’est « l’histoire d’une fille », terme ici socialement méprisant désignant au 19ème siècle une femme aux mœurs légères.

Oublie les femmes, Maurice, Florent Jaga (par Olivia Guérin)

Ecrit par Olivia Guérin , le Mercredi, 27 Novembre 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman

Oublie les femmes, Maurice, Florent Jaga, Editions Quadrature, 2019, 115 pages, 16 €

 

Florent Jaga ou l’amour vache

Chez Florent Jaga, l’amour n’est pas une sinécure. Dans les couples qui sont au cœur du recueil Oublie les femmes, Maurice, ça se chamaille, ça se déteste, ça se méprise, ça s’étripe, ça cherche de temps à autre à se zigouiller. Et parfois – parfois seulement –, ça se rabiboche.

Les quatorze nouvelles qui forment ce recueil constituent au premier chef une galerie de portraits contemporains d’une agréable causticité. On y croise, entre autres, des filles exhibitionnistes, des pin-up, une belle brochette de frustrés, des voyeurs, un pompier tueur en série, un prêtre amoureux d’une effrontée, et surtout beaucoup de couples déglingués qui se dédaignent ou s’indiffèrent.

Dégaine, Manon Godet (par Parme Ceriset)

Ecrit par Parme Ceriset , le Mercredi, 27 Novembre 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman, Editions du Cygne

Dégaine, Manon Godet, Editions du Cygne, mai 2024, 158 pages, 16 € Edition: Editions du Cygne

 

« Dégaine », voilà un titre qui interpelle, jaillit du langage comme une arme tranchante prête à décimer les rages pourrissantes, à chasser la nuit.

L’auteure écrit pour ne pas « finir dans un trou de mémoire », « ne pas devenir ce trou », pour construire, exorciser ce qui la hante, évincer la peur du noir. Elle sait relater avec force et pudeur la douleur des femmes blessées, en donnant vie à des personnages féminins, qui selon ses propres mots, « sont comme moi ».

Et puis il y a la résilience, rendue possible par « la métamorphose vers le “je” », les instants où l’on fait « hurler la vie », où on l’irrigue, où l’on se distancie d’un passé trop dur :

« Ça n’a pas à être réel si je ne le veux pas », dit la narratrice, offrant un écho en miroir aux mots de Boris Vian : « Cette histoire est vraie puisque que je l’ai inventée ».

Julienne, Scholastique Mukasonga (par Gilles Cervera)

Ecrit par Gilles Cervera , le Mardi, 26 Novembre 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Afrique, Roman, Gallimard

Julienne, Scholastique Mukasonga, Gallimard, Coll. Blanche, mars 2024, 218 pages, 20,50 € . Ecrivain(s): Scholastique Mukasonga Edition: Gallimard

 

Néonatalécriture

Le livre de Julienne a été long à venir au monde. Écrire et accoucher s’apparentent. Nous comprenons à la toute fin du livre que Scholastique Mukasonga a pris du temps pour sortir d’elle cette chair des mots, ce viscère qui après tout a peut-être plus de puissance vitale que n’importe quel enfant à naître. Il est peut-être, c’est un homme qui écrit donc quelques précautions sont à prendre pour le lire, une chair du livre qu’adosse l’éternité quand chaque enfant qui naît, non.

Lire Julienne paru dans la Blanche de Gallimard ouvre à cette lecture d’Afrique et singulièrement nous renvoie entre Rwanda et Burundi. C’est entre les deux pays que Scholastique Mukasonga écrit, sur cette frontière que sont les lignes de son ventre, de son encre, de ses vies.

Celui qui voulait tout faire très très bien, Alexis Jenni, Zafouko Yamamoto (par Ivanne Rialland)

Ecrit par Ivanne Rialland , le Mercredi, 20 Novembre 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Jeunesse

Celui qui voulait tout faire très très bien, Alexis Jenni, Zafouko Yamamoto, Éditions Paulsen, octobre 2024, 48 pages, 18 € . Ecrivain(s): Alexis Jenni

 

Celui qui voulait tout faire très très bien inaugure, avec Celle qui savait se débrouiller toute seule, une collection d’albums jeunesse consacrée à des vies inspirantes. Leur auteur, le romancier Alexis Jenni, décline ainsi pour le jeune public sa veine biographique. L’explorateur polaire Fridtjof Nansen dont cet album retrace l’existence a d’ailleurs été un an plus tôt le sujet d’une biographie publiée par Alexis Jenni chez Paulsen, Le Passeport de Monsieur Nansen (2022). Alexis Jenni y interroge le parcours assez énigmatique du Norvégien : sportif, scientifique, explorateur, il devient ambassadeur à l’indépendance de son pays et invente, dans les années 1920, un passeport qui a permis aux réfugiés et apatrides créés par l’éclatement des empires de passer les frontières et de trouver un asile. La biographie part ainsi du dialogue entre l’auteur et une Arménienne centenaire qui lui montre « lépapié » grâce auxquels ses parents ont pu s’installer en France.