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Recensions

Merlin, ou Le Manuscrit Sauvé Du feu, Françoise Lefèvre, Merlin Brenot (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 01 Octobre 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman, Jacques Flament Editions

Merlin, ou Le Manuscrit Sauvé Du feu, Françoise Lefèvre, Merlin Brenot, Éditions Jacques Flament, août 2024, 176 pages, 18 € Edition: Jacques Flament Editions

 

Un livre à deux voix. Celle du petit-fils, accompagnée de celle de sa grand-mère, Oma.

Mort à trente ans, après un parcours douloureux, marqué par le suicide de son père, Merlin a écrit sa vie en un récit qui nous est présenté par Françoise Lefèvre, qui l’a encouragé à écrire et qui l’a aidé aujourd’hui à éditer, au-delà de sa mort, ce récit de vie, poignant et vrai.

Merlin : 1993-2023. Bipolaire, être marqué par le destin, jusqu’à la perte de tout contrôle, hypersensible, meurtri par les traitements et les séjours psychiatriques, Merlin a écrit dans les années 2010-2012 l’essentiel des pages que nous découvrons dans le partage, et l’effroi.

Le jeune homme, sans ambages ni afféterie, se raconte dans le cristal brut de ses émotions.

L’amour est un exil, Denis Donikian (par Guy Donikian)

Ecrit par Guy Donikian , le Mercredi, 25 Septembre 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres

L’amour est un exil, Denis Donikian, Editions Actuel Art, 2024, 515 pages

 

Protéiforme, polymorphe, sont les termes qui s’imposent d’emblée à la lecture de la nouvelle parution de Denis Donikian, « Ce livre fou de tous les extrêmes », écrit-il par ailleurs à propos de ce livre. Avant tout, c’est une écriture, des écritures pourrait-on dire, qu’on reconnaît aisément quand Donikian manie l’oxymore, la contradiction et surtout le paradoxe, ces constants va et vient comme pour ne pas se laisser enfermer dans une affirmation, quelle qu’elle soit. Ces figures de style, ces jeux de mots (il aurait écrit maux…) sont vraisemblablement la concrétude que vit chaque exilé, fût-il de la deuxième génération. Donikian est né en France, durant la seconde guerre mondiale de parents rescapés du génocide. S’il n’a pas connu l’exil, il en a, en revanche intériorisé les conditions par la double culture dont il est dépositaire.

Aphorismes, poèmes, textes littéraires, argumentaires bourrés de contradictions comme pour éveiller le lecteur assagi, l’électriser et le parachuter dans l’inconfort de questionnements qui disent essentiellement l’absurdité de vivre et le cadeau inestimable qu’offre pourtant la vie.

Le Harki de Meriem, Mehdi Charef (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 24 Septembre 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres

Le Harki de Meriem, Mehdi Charef, éditions Hors D’Atteinte, mars 2024, 224 pages, 16 €

 

Le romancier et cinéaste Charef maintient la mémoire des siens, des gens de son pays. Après deux volumes – très beaux, très émouvants –, consacrés à l’histoire de sa mère et de son père (La Cité de mon père, et La Lumière de ma mère), il en consacre un tout entier au sort des harkis, Algériens au service de l’occupant français, haïs des Algériens lors de la guerre d’indépendance, haïs des Français qui vont les voir arriver en France après les accords d’Evian.

Le livre de Charef se concentre sur le personnage d’Azzedine, militaire pour les Français, sous les ordres de Masson. Il a épousé Meriem qui a été répudiée par son premier mari.

Le livre commence par l’histoire de leur fils Selim, brillant étudiant, tué lors d’une querelle avec des Arabes.

La Disparition de Josef Mengele, Olivier Guez (par Stéphane Bret)

Ecrit par Stéphane Bret , le Vendredi, 20 Septembre 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman, Le Livre de Poche

La Disparition de Josef Mengele, Olivier Guez, Le livre de poche . Ecrivain(s): Olivier Guez Edition: Le Livre de Poche

 

Jusqu’où peut aller la vérité romanesque ? Doit-elle se substituer à la vérité historique, se superposer à cette dernière, ou limiter sa prétention à un rôle second ? Olivier Guez, dans La Disparition de Josef Mengele, apporte une réponse qui sera précieuse à tous ses potentiels lecteurs que nous espérons très nombreux : il franchit cet obstacle parfaitement en narrant la vie de Joseph Mengele durant l’après-guerre en Amérique Latine par l’imaginaire, bien sûr ; mais aussi en s’adossant à une solide documentation historique et livresque.

Ce qui frappe tout d’abord à la lecture de ce texte, c’est le souci constant de mise en perspective d’Olivier Guez concernant la situation de l’après-guerre. Ainsi décrit-il les lieux de Buenos Aires que Mengele fréquente : « Depuis quelques jours, il arpente Buenos Aires. La colossale avenue du 9 juillet et son obélisque ; Corrientes, ses cabarets et ses librairies ; le gratte-ciel Barolo et les cafés Art nouveau de l’avenue de Mai ».

Mirouault les murs seuls nous écrivent, Serge Prioul (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Jeudi, 19 Septembre 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Poésie

Mirouault les murs seuls nous écrivent, Serge Prioul, Editions La Plume de Léonie, mai 2024, 90 pages, 10 €

 

Né à Fougères en 1955, Serge Prioul a travaillé dans le textile et a deux passions, la pierre et le poème. Poète-maçon, maçon-poète, il s’inscrit dans les pas fervents du « manœuvre » que fut le grand poète Thierry Metz.

A l’occasion de travaux de maçonnerie à Mirouault, le poète a alterné les ciseaux et la truelle, la plume et le ciment, la taille et la pierre, l’écriture des murs et celle des mots.

Sans un mot de trop, comme une pierre s’enchâsse, le poème déroule sa fatigue, sa précision d’orfèvre, le coup d’œil de l’artisan, la griffe du poète.

Pas de graisse entre les mots. Pas de surplus de colle ou de ciment entre les pierres. L’esthétique de notre poète sent l’économie et la justesse. Au fil des travaux, les poèmes viennent, le soir après travail, ou durant la journée, sur un bord de bétonneuse.