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Recensions

Les chiens de guerre, Frederick Forsyth (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mercredi, 27 Mars 2024. , dans Recensions, Les Livres, Polars, La Une Livres, Folio (Gallimard)

Les chiens de guerre, Frederick Forsyth, Folio Policier, 2023, trad. anglais, Claude et Anny Mourthé, 624 pages, 11,50 € Edition: Folio (Gallimard)

 

L’action se déroule dans un pays africain qui n’existe pas mais que l’on peut imaginer aisément le Zangaro. Le pays est dominé par de hautes montagnes aux ressources minières importantes. Il est par ailleurs traversé par le fleuve Zangaro. À la tête de cet Etat, le Président Jean Kimba, un mégalomane fou à lier, retranché dans son palais, entouré d’une garde personnelle imposante, composée de la presque totalité des défenses militaires du pays, gouverne d’une main de fer. La population qui se chiffre à 220.000 habitants se compose essentiellement de deux ethnies rivales ancestrales, les Vindus et les Cajas, soit respectivement 190.000 individus contre 30.000. Le désamour des uns pour les autres est savamment entretenu, pour la paix de tous. Cependant, c’est sans compter sur la présence, pour le moment très discrète, de puissances occidentales et russes. L’économie est fondée sur une agriculture de subsistance à base d’igname et de manioc. Il n’y a pas d’industrie, et les exportations de bananes et de café sont au point mort. Les enfants souffrent de malnutrition. On se déplace essentiellement sur le fleuve, il n’y a pratiquement pas de route.

Parachever un génocide, Mustafa Kemal et l’élimination des rescapés arméniens et grecs (1918-1922), Raymond Kévorkian (par Guy Donikian)

Ecrit par Guy Donikian , le Lundi, 25 Mars 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Histoire, Odile Jacob

Parachever un génocide, Mustafa Kemal et l’élimination des rescapés arméniens et grecs (1918-1922), Raymond Kévorkian, Ed. Odile Jacob, août 2023, 412 pages, 30 € Edition: Odile Jacob

Raymond Kévorkian, historien, propose ici de montrer, scientifiquement, que la Turquie « moderne », celle de Mustafa Kemal, s’inscrit dans le droit fil de la Turquie du CUP (Comité Union et Progrès), au sein duquel les Jeunes Turcs nationalistes mirent en œuvre le génocide des Arméniens en 1915. Mustafa Kemal est très souvent présenté comme « un héros progressiste et laïque et le père de la Turquie moderne ».

C’est en se fondant sur une documentation très détaillée que Raymond Kévorkian nous permet de répondre aux deux questions concernant la région :

– « La République turque s’est elle fondée sur le génocide perpétré durant et après la première guerre mondiale ?

– La Turquie contemporaine porte-t-elle encore et toujours les stigmates de ces violences extrêmes ? ».

Nuit Sauvage et Ardente, Parme Ceriset (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 21 Mars 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Poésie, Editions du Cygne

Nuit Sauvage et Ardente, Parme Ceriset, Editions du Cygne, janvier 2024, 100 pages, 10 € . Ecrivain(s): Parme Ceriset Edition: Editions du Cygne

 

Une femme qui marche, qui court, qui vole, solitaire, qui va droit devant, dans la nuit, dans le vent, dans les champs, dans la brume, dans l’eau des ruisseaux, dans les rues « où fourmillaient jadis le sens de la fête, la joie scintillante en pépites, la liberté des êtres », qui va, indomptée, sous des pluies de lave et de cendre, dans le flou du présent dans lequel elle est en mouvement et dans le trouble tumulte des souvenirs douloureux d’un passé tout récent, dans l’espace et dans le temps d’un décor torturé, chaotique, et dans l’atmosphère lourde, apocalyptique, de la fin d’un monde dévasté par les guerres.

Tel semble être le courant narratif de près des cent compositions poétiques constituant ce recueil.

Poésie fluide, libre, comme celle qui va, sans entrave, toutes chaînes rompues, qui traverse.

Qui fuit.

Train de nuit, Karine Guiton, Clémence Monnet (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 21 Mars 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Jeunesse

Train de nuit, Karine Guiton, Clémence Monnet, Éditions L'Étagère du bas, janvier 2024, 32 pages, 15 €

 

Rêver éveillée

Karine Guiton (née en 1973 en Vendée et résidant à Toulouse), a écrit le texte de ce bel album jeunesse, Train de nuit, que Clémence Monnet (diplômée de l’Institut d’Arts Visuels d’Orléans, vivant à Dourdan) a joliment imagé. L’album, très maniable pour les plus jeunes, au format de 21,5x25,5 cm, comporte un grand nombre d’illustrations pleine page, créant des scènes complètes assujetties à l’histoire, et des tableaux tous différents.

Karine Guiton et Clémence Monnet nous embarquent dans un voyage en compagnie de Zélie, qui rêve éveillée dans l’obscurité d’un train de nuit. Pendant que tous les adultes sommeillent lors de leur départ en vacances, Zélie va vivre une aventure des plus palpitantes ! Telle Alice des Merveilles, la petite fille va découvrir et rencontrer un monde secret et irréel dans la voiture-bar du wagon.

Panorama, Lilia Hassaine (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mercredi, 20 Mars 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman, Gallimard

Panorama, Lilia Hassaine, Gallimard, Coll. Blanche, 2023, 240 pages, 20 € Edition: Gallimard

 

Livre d’enquête, ce troisième roman de l’auteure nous plonge dans les années 2050.

Hélène, commissaire à la retraite, est amenée à enquêter sur une triple disparition : un couple et leur enfant.

Or, les disparitions sont devenues rarissimes parce que la société française est à plus d’un sens transparente. Les maisons, les bâtiments publics sont sans cesse traversés du regard : leur matériau de construction essentiel est le verre. Rien n’échappe à la « vigilance » des voisins et autorités. Les habitants, répartis en quartiers plus ou moins riches, se surveillent et les mœurs et coutumes se sont adaptés.

Comme toutes les maisons-vivariums la maison des Royer-Dumas est un bloc translucide, de plain-pied, aux pièces séparées par des cloisons de verre. L’hiver, les baies vitrées conservent la chaleur du soleil. L’été, les toits deviennent opaques et s’ouvrent à la fraîcheur de la nuit (p.32).