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Critiques

La Vie simple, Pour soi et pour les autres, Carlo Ossola (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Mercredi, 04 Septembre 2024. , dans Critiques, Les Livres, Essais, La Une Livres, Italie, Les Belles Lettres

La Vie simple, Pour soi et pour les autres, Carlo Ossola, Les Belles-Lettres, 2023, trad. italien, Lucien d’Azay, Olivier Chiquet, 140 pages, 11,50 € Edition: Les Belles Lettres

 

Qu’est-ce qu’une vie simple ? Sitôt la question formulée, on devine que la réponse sera complexe ou, en tous cas, pas aussi succincte et directe qu’on pourrait s’y attendre. Mais cette question s’est toujours posée, de savoir comment user au mieux de ce bref intervalle de vie (« Nous ne disposons que d’un instant de soleil, un instant précieux et béni », écrivait Irwin D. Yalom) qui nous est accordé entre un néant et – et quoi ? Seules les religions ont prétendu répondre à cette dernière interrogation.

Depuis que la mode est apparue aux États-Unis, les ouvrages de développement personnel abondent et qui voudrait en constituer une collection exhaustive remplirait vite une maison de bonne taille. Il est à peine besoin de souligner leur caractère répétitif, leur désespérante horizontalité et le fait que leur succès accompagne fort bien des sociétés où la consommation d’antidépresseurs et de psychotropes divers atteint des records, et ce, dès le plus jeune âge.

Le Chevalier aux épines I, Le tournoi des preux, Jean-Philippe Jaworski (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 03 Septembre 2024. , dans Critiques, Les Livres, Science-fiction, La Une Livres, Fantastique, Folio (Gallimard)

Le Chevalier aux épines I, Le tournoi des preux, Jean-Philippe Jaworski, Folio, mai 2024, 736 pages, 11,70 € Edition: Folio (Gallimard)

 

Il convient d’être honnête : non, bien qu’il ait reçu le prix Elkabin.net, le premier tome du Chevalier aux épines, la nouvelle incursion de Jean-Philippe Jaworski dans le Vieux Royaume, n’a pas convaincu, voire a lassé. De toute façon, on sait qu’un prix n’oblige en rien à l’adhésion – ce même prix avait couronné Deniers jours d’un monde oublié de Chris Vuklisevic, et ce roman avait agacé bien plus que plu. Mais là, il s’agit de Jaworski, dont l’œuvre a été célébrée à deux reprises en ces pages, et la déception est d’autant plus grande.

Tâchons d’expliquer pourquoi Le Tournoi des preux est tombé des mains. L’histoire est celle d’un chevalier, Ædan de Vaumacel, qui aurait dû se présenter comme champion de la duchesse Audéarde de Bromael, accusée d’adultère, mais en a été empêché. Il réapparaît un an après le procès, alors qu’elle est emprisonnée, désireux de restaurer son honneur et celui de la dame, emprisonnée. À cela se mêlent une histoire d’enfants de gueux enlevés et des tensions politiques au sein du duché de Bromael. Tout est donc en place pour un roman épique.

Un jour plus loin dans le jour, Thierry Pérémarti (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 02 Septembre 2024. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Poésie, Carnets du dessert de lune

Un jour plus loin dans le jour, Thierry Pérémarti, éditions Les Carnets du Dessert de Lune, janvier 2024, 60 pages, 7 € Edition: Carnets du dessert de lune

 

Une écriture du flux… celui du souffle existentiel tout à son épure, parcourt ce recueil de Thierry Pérémarti publié aux éditions des Carnets du Dessert de Lune. Écriture du flux au sens où l’onde d’un mouvement semble porter et entraîner ici l’écriture du poète en marche vers l’inconnu au contact des aléas (« l’aléa de l’air / qui veut et va »). Comme un appel d’air parcourt le canevas de chaque poème composé au maximum de 32 mots et de 5 strophes, contrainte formelle dont le cadre augmente la profondeur des paysages entrevus par le lecteur et l’Infini du souffle poétique. « Frayer l’espace / et marchant sur le fil », le poète se tient et tient en équilibre ses mots « rameutant sentences, néant / sous tension », maintenant la mesure entre la contrainte qui emprisonne et l’appel au vif pour sortir du jour « irrespiré » (irrespirable : l’écriture a eu lieu lors du confinement de la crise sanitaire), afin de s’en extraire sans trébucher.

Ténèbres, Thomas Bernhard (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 30 Août 2024. , dans Critiques, Les Livres, Essais, La Une Livres, Anthologie, Editions Maurice Nadeau

Ténèbres, Thomas Bernhard, Maurice Nadeau Poche, juin 2024, trad. Claude Porcell, Jean De Meur, 131 pages, 9,90 € . Ecrivain(s): Thomas Bernhard Edition: Editions Maurice Nadeau

 

La Maison Maurice Nadeau réédite en sa Collection Poche cette compilation de discours et d’entretiens de Thomas Bernhard publiée initialement chez le même éditeur le premier octobre 1986. L’ensemble réunit cinq discours, une auto-interview, un long entretien avec le journaliste autrichien André Müller (1946-2011) et une Chronologie réalisée par Claude Porcell.

* Le Froid augmente la clarté (1965)

Dans cette allocution prononcée à l’occasion de la remise du Prix de Littérature de la Ville Libre de Brême, Bernhard oppose l’univers enchanté des Musiciens de Brême, ce conte local rendu célèbre par les frères Grimm, à ce qu’est devenue, selon lui, l’Europe qui « il y a cinquante ans encore […] était un vrai conte de fée » :

Dominique suivi de Épectases de Sollers, Stéphane Barsacq (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 29 Août 2024. , dans Critiques, Les Livres, Essais, La Une Livres

Dominique suivi de Épectases de Sollers, Stéphane Barsacq, Éditions Le Clos Jouve, mai 2024, 116 pages, 19 € . Ecrivain(s): Stéphane Barsacq

 

« Par elle-même, elle avait gardé une fraîcheur très remarquable. Elle irradiait de vie et de beauté » (Portrait d’une femme).

Une carte de Dominique à l’encre bleue : « Cher Stéphane, Heureuse de vous avoir vu, plus byzantin que jamais, c’est-à-dire très beau, comme je vous l’ai déjà dit. Et j’ai toujours raison » (Page de journal, 12 décembre 1999).

« Sollers était au cœur du pouvoir, cependant qu’il s’en tenait en retrait, par une liberté réelle. Comme Claudel, il n’a pas voulu être maudit pour réussir, il a voulu réussir quitte à être maudit » (Sur Sollers).

« Ce qui intéresse Sollers au fond ? L’élégance des êtres. Leur faculté à la joie. L’élan de la nuance du plaisir qui les détermine » (Hommage).