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Les Chroniques

Ajours, Un rêve autobiographique, Gérard Titus-Carmel (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 27 Septembre 2021. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

Ajours, Un rêve autobiographique, Gérard Titus-Carmel, L’Atelier Contemporain, septembre 2021, 750 pages, 25 €

 

 

Continuité/Discontinuité

Ce n’est que vers la fin de ma lecture de cet ouvrage volumineux – puisqu’il résume les années d’enfance de Gérard Titus-Carmel, jusqu’à la rencontre avec Joan, en 1970 – que j’ai trouvé un point d’appui solide dans le cadre de ce fameux dessin dans le tapis d’Henry James, c’est-à-dire l’arrière-fond, l’essence d’un texte. De plus, j’ai partagé mon temps à lire les 750 pages de cet opus, traversant cette autobiographie où logiquement les faits s’accumulent. Et comme le dit bien le titre, ce rêve autobiographique nous conduit d’ombres en lumières, là où se jettent les étincellements de la mémoire comme dans un rêve, le rêve de l’auteur en son rêve, un mirage.

Une douleur Blanche, Jean-Luc Marty (par Pierrette Epsztein)

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Vendredi, 24 Septembre 2021. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

Une douleur Blanche, Jean-Luc Marty, Julliard, octobre 2020, 180 pages, 18 €

 

Il existe des romans qu’on lit avec enthousiasme et qui vous transportent bien loin de votre quotidien. C’est le cas d’Une douleur blanche de Jean-Luc Marty paru en 2020 aux éditions Julliard. L’auteur déroule son roman comme un scénario de film. Celui-ci nous parle d’aventures, de retrouvailles mais surtout d’un voyage intérieur.

Cet ouvrage relate le retour du fils au pays natal après une très longue absence. Suite à la mort du père, il est parti très loin pour oublier et s’oublier. Il revient sur son lieu de naissance, un petit port de pêche voué à la disparition. Un évènement l’y oblige. Il apprend la maladie de sa mère qu’il retrouvera dans « une maison de convalescence » où son médecin l’a placée – joli nom pour un centre de soins palliatifs. Sur le trajet du retour, une femme mystérieuse, jaillie de la nuit, errant sur une route déserte, sera l’occasion d’une rencontre insolite. L’énigme de cette créature anonyme venue de nulle part comme une apparition hors normes taraudera le protagoniste mais éveille aussi la curiosité du lecteur. Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Que cherche-t-elle ? Ces deux personnages n’auront de cesse de découvrir un secret qui liera cette créature au héros de cette odyssée comme à un double.

Le Ring du Poète, Ramiro Oviedo (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 23 Septembre 2021. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED, Poésie

Le Ring du Poète, Ramiro Oviedo, Éditions La Chouette Imprévue, Coll. Meteor, juin 2021, 92 pages, 12 €

 

Et si la vie du poète était un combat sur le ring avec ses gants de boxe s’armant aujourd’hui contre « la Bestia Covid » comme l’appelle le poète Ramiro Oviedo, et que son uppercut extrême ne serait pas celui « qu’on essaye d’esquiver » mais celui lancé direct par ses « mots comme des bras musclés », par ses poings chauffés par la main résistante de la poésie ? Le « boxeur-poète » met sans coup férir « son grain de rage / sur le ring et dans la vie » dans cet opus de combat pour la PoéVie publié aux éditions de La Chouette Imprévue, maison d’édition associative des forêts livresques de Picardie. Ça cogne, ça percute, ça « up-percute » ! « Approchez, approchez, ici ça va saigner ! », nous avertit d’entrée « l’annonceur du ring ». Rappelons que cet opus a été initialement l’objet d’une performance où l’annonceur du ring présentait le boxeur et où à chaque son de cloche il lui posait une question. « Les douze rounds intenses, aux coups inépuisables, contiennent les réponses ».

Poésie complète, 1980-2020, Jacques Guigou (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Mercredi, 22 Septembre 2021. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED, Poésie

Poésie complète, 1980-2020, Jacques Guigou, Editions L’Impliqué, septembre 2021, 712 pages, 25 €

 

« D’abord ces sables piétinés

puis la mer

la mer et sa constellation d’éclats

puis les oscillations

de ces coquilles qui se font

de ces fossiles qui se défont

puis l’ancien phare

désinvolte autant que serein

soudain sur le quai

le coup de patte de ce qui n’apparaît pas » (p.634)

Hommage à Roland Jaccard (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mardi, 21 Septembre 2021. , dans Les Chroniques, La Une CED

 

Roland Jaccard a mis fin à ses jours le lundi 20 septembre 2021 au matin. Ses amis, ses lecteurs attentifs, ne seront pas surpris, même s’ils penseront, à raison, qu’il aurait pu attendre encore quelques années et quelques livres avant d’en finir avec ce monde.

Nous avions, j’avais, rendez-vous ces derniers temps, un fois par an, avec un nouveau livre, des livres toujours brillants, piquants, drôles, lumineux, dernier en date : « On ne se remet jamais d’une enfance heureuse » (Editions de l’Aire) et cette même année Serge Safran publia son Journal, celui du Monde d’avant (1983-1988), qui est et restera comme l’un des grands livres de cette année fatale.

Roland Jaccard fut donc chroniqueur dans un journal du soir, il y parlait psychanalyse  et littérature, éditeur de talent aux Presses Universitaires de France, où il y dirigea la collection Perspectives critique, il publia notamment des livres de Marcel Conche – Temps et destin, André Comte-Sponville – Petit traité des grandes vertus, Serge Doubrovsky – Autobiographiques : de Corneille à Sartre, Gilles Deleuze – Proust et les signes, Stéphan Zweig, Barry Paris – Louise Brooks, et ses propres petits livres – La tentation nihiliste, le catalogue de la collection quand il y œuvrait est étourdissant.