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Les Chroniques

Luz ou le temps sauvage, Elsa Osorio (par Jeanne Ferron-Veillard)

Ecrit par Jeanne Ferron-Veillard , le Jeudi, 04 Décembre 2025. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

Luz ou le temps sauvage, Elsa Osorio, éditions METAILIE, 2000 pour la traduction française, traduit de l’espagnol (Argentine) par François Gaudry, 472 pages.

 

Triptyque, du grec triptykhos qui signifie à trois couches. À l’Antiquité, un ensemble de trois tablettes réunies au moyen de charnières et dont la face intérieure était garnie d’une couche de cire sur laquelle on écrivait avec un stylet. Au Moyen-Âge, les triptyques ornaient les retables des églises (sujets religieux). Selon la définition du dictionnaire Le Robert, les triptyques sont des peintures ou des sculptures composées d’un panneau médian et de deux volets mobiles pouvant se rabattre sur la partie centrale. Également des œuvres littéraires, en trois tableaux ou récits. Ou encore des documents douaniers en trois feuillets. Plus généralement, une façon de transmettre une narration en trois phases, de créer une séquence ou de montrer différents éléments d’un même sujet, en divisant une œuvre en trois ou en combinant trois œuvres en une seule.

À l'aube d'un paradis occasionnel, Valéry Molet (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Mercredi, 03 Décembre 2025. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

À l'aube d'un paradis occasionnel, Valéry Molet - Editions Nouvelle Marge, 284 pages, 2025, 22€

 

"Outre le ressentiment qu'Hugues avait pu observer chez ses parents, eux-mêmes militants, outre l'atonie intellectuelle qui circonvenait tout appareillage spirituel, les révolutionnaires étaient dépourvus d'attrait psychologique, c'était même là leur trait dominant. Ils vivaient la vie à plat, sans aucun des obstacles mentaux qui conduisent un homme à édifier des maladies remarquables qu'il chevauchera durant son existence afin d'en rendre supportables les contours" (p.84)

 

L'histoire est simple : un étudiant français (Hugues) débarque dans une université moscovite pendant la Perestroïka, à la fois poussé et repoussé là par ses parents. On saura peu ce qu'on lui y enseigne, comme ce qu'il décide de mettre en œuvre ou ce qui se passe vraiment dans le pays, mais on saura à peu près tout sur ce qu'il pense de la vie, de l'Histoire et de ses camarades de chambrée et de virée, car penser, il sait faire :

Ex-Madame Paul Verlaine, Mémoires de ma vie (par Gilles Cervera)

Ecrit par Gilles Cervera , le Mardi, 02 Décembre 2025. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

Ex-Madame Paul Verlaine, Mémoires de ma vie, Ernest Flammarion, éditeur, éd 1935.

 

De Madame-Ex à l’autofictionneuse Mathilde

 

Le livre sort en 1935, édité par Ernest Flammarion.

Il est jauni car pas tout jeune. Son feuillet est épais, ayant été découpé par d’autres mains que le lecteur signant cet article.

Le livre est bien vivant. Trouvé sur un stand de bouquiniste et-dédicacé par le préfacier à l’oublié critique littéraire Jean-Jacques Brousson.

L’auteure en est-elle une ? Oui, parce qu’elle écrit. Publiée aux bons soins d’Ernest et sûrement attendue au tournant, scrutée de près, toisée de haut.
Une autrice donc, et, peut-on le dire ainsi, sans son nom propre ? Serait-ce une autofiction sans auteure ?

Philip Guston, L’ironie de l’histoire (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 01 Décembre 2025. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

Philip Guston. L’ironie de l’histoire, dir. Didier Ottinger, corédaction Agnès Desarthe, Joanne Snrech, présentation Cécile Debray, éd. Gallimard/Musée Picasso-Paris, 224 p., 196 illus., 2025, 39€

Au sujet de l’exposition Philip Guston le Musée Picasso-Paris et Gallimard publient un catalogue retraçant une grande partie de l’œuvre dessinée et peinte, allant de reproductions des grandes peintures murales jusqu’aux dernières années du peintre et de sa production figurative.

Philip Guston, né Goldstein (1913-1980) voit le jour au Canada. En 1923 son père se suicide, et l’on suppose l’impact sur l’artiste enfant. Il est lecteur de bandes-dessinées et sa mère l’inscrit à une école de dessin par correspondance. Puis, sa formation se poursuit à la Manual Arts Hight School de Los Angeles où il a pour coreligionnaire Jackson Pollock. Il développe un intérêt pour le cinéma et le muralisme, est impressionné par la peinture de Max Beckmann. Se marie avec Musa McKim, muraliste. Guston est successivement professeur d’art dans les universités d’Iowa, de l’université de Washington à Saint Louis, à Boston… souvent pour de courtes périodes. Il est parfois inspiré par l’horreur de l’holocauste (et l’on pourrait transférer cette peur à son obsédant questionnement sur le Ku Klux Klan). Il voyage en Europe (où il rencontre peut-être la peinture de de Chirico), dessine beaucoup ; fréquente les poètes et les écrivains. L’artiste passe une bonne partie de sa vie à Woodstock où il rencontre Philip Roth (rencontre importante pour les deux hommes).

Livre plein pour maison vide (par Gilles Cervera)

Ecrit par Gilles Cervera , le Mardi, 25 Novembre 2025. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

Laurent Mauvignier La maison vide éd de Minuit 744 pp 25 €

 

Un chef d’œuvre ! Oui. N’ayons pas peur du mot. Comme on le dit pour les Compagnons du Tour de France.

Laurent Mauvignier aura écrit, créé, modelé, sculpté, formé, dessiné, chantourné son chef d’œuvre.

Au moins quinze œuvres précèdent le chef d’œuvre comme autant d’étapes belles et puissantes, pas sublimes ! Loin d’eux, Ceux d’à côté, Tout mon amour, Seuls, Le lien, Dans la foule, Histoire de la nuit. La narration de quelques titres vaut déjà synopsis, non ? Ou voyage !

La maison vide n’est plus à défendre.

Le livre roule tout seul. Tout indique que les signaux de vente prouvent qu’il se lit de bouches lectrices à oreilles lectrices. Tout porte au Prix et c’est justice ! Tant ce livre est épais, balzacien, proustien, durassien (première époque), ou peut-être claudesimonien !