Poésie savante
Le recueil de Daniel Kay prend un risque inconscient de faire du poème une idée. Mais la poésie est poreuse parfois et laisse s’installer en elle des matières altérantes. Ici, au contraire, cette porosité reste accueillante à la culture savante, culture qui sort tout à fait des sentiers battus de la scolastique. Le poème évoque, représente, fait occurrence de fins et raffinés points d’appui, sans oublier un peu d’ironie, des propos plus légers, restant sans cesse avec ce qu’il y a de haut dans la littérature.
J’aimerais aussi dessiner cet ouvrage d’un schéma en étoile. Tout d’abord au sujet des voies prises par le poème, qui nous relient à nous-mêmes comme dans la position de l’étoile de mer du yoga. De plus, au sens strict de la composition d’un ciel, comme par exemple le ciel de la Voie Lactée. Ainsi, ce Tombeau de Daniel Kay revêt l’aspect d’une étoile supplémentaire au ciel Lacté. On y croise tant de si grandes pléiades : Saint Jérôme, La Bible, Borges, Proust, etc., que l’émerveillement se poursuit dans le livre en une sorte de porte céleste au milieu de tant d’éminences spirituelles.