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De la simplicité !, Henry David Thoreau

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Vendredi, 05 Mai 2017. , dans USA, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Folio (Gallimard)

De la simplicité !, avril 2017, trad. américain Louis Fabulet, 112 pages, 3,50 € . Ecrivain(s): Henry David Thoreau Edition: Folio (Gallimard)

 

A l’occasion de la commémoration du bicentenaire de la naissance de Thoreau, né le 12 juillet 1817, Gallimard réédite dans la collection Folios Sagesse, sous le titre De la simplicité !, des morceaux choisis de Walden ou la vie dans les bois, tirés de l’ouvrage précédemment publié dans la collection L’Imaginaire.

Thoreau se livre ici à un vibrant plaidoyer en faveur d’une vie simple et rustique, dans laquelle l’homme dépense en argent et en énergie juste ce qu’il gagne ou ce dont il a besoin. Pourquoi accumuler les richesses, nous dit Thoreau, alors qu’il est si simple d’avoir juste de quoi vivre ?

« Qui donc les a faits serfs du sol ? Pourquoi leur faudrait-il manger leurs soixante acres, quand l’homme est condamné à ne manger que son picotin d’ordure ? »

En effet, nous nous créons des obligations de productivité qui nous rendent la vie dure et la folie des grandeurs nous rend déprimés.

Novembre, Joséphine Johnson

Ecrit par Stéphane Bret , le Vendredi, 05 Mai 2017. , dans USA, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Belfond

Novembre, mars 2017, 204 pages, 14 € . Ecrivain(s): Joséphine Johnson Edition: Belfond

 

Les éditions Belfond publient dans leurs collections Vintage d’anciens romans. Novembre, de Josephine Johnson, est de ceux-là. Il s’inscrit dans le droit fil des romans de la Grande dépression tels que Les raisins de la colère de Steinbeck, ou Le petit arpent du bon Dieu, d’Erskine Caldwell. Ce dernier, décrivant la vie de petits blancs dans le deep south américain, peut se relier à Novembre.

C’est le sort d’une famille de fermiers, les Haldmarne, qui viennent s’installer dans une ferme du middle West, déjà hypothéquée et dont l’exploitation est très difficile, les rendements sont bas, le sol ingrat, la main-d’œuvre rare et trop chère pour le patriarche, Arnold Haldmarne, père taciturne, s’extériorisant peu, et dur à la tâche. Ses trois filles, Margot, Kerrin et Merle l’aident du mieux qu’elles peuvent dans l’exploitation de la ferme. Mais cette famille qui vient d’échapper à la dureté retrouve la cruauté de l’existence dans ses nouvelles terres : « Nous quittions un monde mal agencé et embrouillé, qui maugréait contre lui-même, pour arriver dans un monde non moins dur (…) mais qui tout au moins lui donnait quelque chose en retour ».

Pour saluer la parution de Jack London dans la Pléiade (2) - Bonnes feuilles

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Samedi, 29 Avril 2017. , dans USA, Les Livres, La Une Livres, Roman, La Pléiade Gallimard

Oeuvres Jack London, 110 €, deux tomes . Ecrivain(s): Jack London Edition: La Pléiade Gallimard

 

Pour comprendre en quoi Jack London est un grand écrivain, il suffit, sans nulle glose, vêtement ici inutile, de relire la fin de son chef-d’œuvre Martin Eden, dans l’impeccable traduction de Philippe Jaworski insérée dans le deuxième tome de cette édition des Romans, récits et nouvelles.

 

« Il éteignit la lumière dans sa cabine, afin de pouvoir opérer en toute sécurité, et se glissa à travers le hublot, les pieds devant. Comme ses épaules ne passaient pas par l’ouverture, il dut recommencer en plaquant un bras contre son côté. Un mouvement de roulis du bateau l’aida, et il se retrouva au-dessus des flots, accroché au hublot par les mains. Quand ses pieds touchèrent l’eau, il se laissa tomber. Il était dans une mousse d’écume. Le flanc du Mariposa fila devant lui comme un mur sombre percé ici et là de hublots éclairés. Ce paquebot allait sûrement battre tous les records de vitesse. Sans presque s’en apercevoir, il se retrouva à l’arrière, nageant calmement dans une eau mousseuse et crépitante.

Fin de ronde, Stephen King

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Vendredi, 28 Avril 2017. , dans USA, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Albin Michel

Fin de ronde, février 2017, trad. anglais (USA) Océane Bies, Nadine Gassie, 430 pages, 22,50 € . Ecrivain(s): Stephen King Edition: Albin Michel

 

Ce dernier volet de la trilogie de King (après Mr Mercedes et Carnets noirs), qui inocule la tension au goutte à goutte dans les veines du lecteur, est comme un hommage au roman noir américain et à James Cain.

L’intrigue démarre lentement, avec – de façon un peu étonnante – de nombreuses références en notes de bas de page : le nom d’émissions radiophoniques ou télévisuelles, des titres d’ouvrages ou de revues bien connus aux Etats-Unis, des extraits de textes, des paroles de chansons. Ces notes de bas de page apportent un « effet de réel », un ancrage dans l’Amérique de la classe moyenne urbaine, une Amérique qui apprécie une certaine sorte de biens culturels. Ainsi, on se souvient ou on apprend que Mildred Ratched est l’autoritaire infirmière-chef de Vol au-dessus d’un nid de coucou, roman de Ken Kesey paru en 1962 et adapté du cinéma par Milos Forman en 1975, qu’un des romans de science-fiction de Robert A. Heinlein s’intitule en anglais La Lune est une maîtresse sans pitié, que l’Esprit des Noëls à Venir avait dit ses quatre vérités à Ebenezer Scrooge dans Christmas Carols de Charles Dickens, que Bob Dylan chante une chanson à propos du vent et que Snidely Whiplash est le personnage du méchant dans le dessin animé Dudley Do-Right of the Mounties.

La guerre invisible, Drew Chapman

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mardi, 25 Avril 2017. , dans USA, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Albin Michel

La guerre invisible, février 2017, trad. Frédéric Grellier, 510 pages, 23,90 € . Ecrivain(s): Drew Chapman Edition: Albin Michel

 

Écrire un roman policier peut s’apparenter à la technique du tressage ou du tissage. Comme on noue ou l’on entrecroise des fils ou des cordelettes pour réaliser un motif, on se sert des différents éléments d’une affaire ou des personnages comme des brins de matière que l’on attache ou que l’on entrelace. Au fur et à mesure de ces opérations, apparaissent, comme un canevas, les différents tableaux de l’histoire. Dans La guerre invisible chaque brin, chaque évènement constitue un chapitre. Ces derniers sont plutôt courts ; ainsi l’ensemble est bâti de telle sorte que, malgré sa complexité, l’histoire se lit bien et vous tient en haleine.

Le héros de Chapman, Garett Reilly, est un trader de vingt-six ans très brillant analyste, mais amoral et antimilitariste, travaillant sur le marché obligataire, chez Jenkins & Altshuler à New-York, sous le regard indulgent et protecteur de son boss Avery Bernstein.