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Roman

Une disparition inquiétante, Dror Mishani

Ecrit par Victoire NGuyen , le Vendredi, 23 Mai 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Bassin méditerranéen, Seuil

Une disparition inquiétante, traduit de l’Hébreu par Laurence Sendrowicz, mars 2014, 321 pages, 21 € . Ecrivain(s): Dror Mishani Edition: Seuil

 

Le mystère autour d’Ofer Sharabi


Il est mercredi soir et le commandant Avraham Avraham vient de passer une rude journée. Il voudrait rentrer chez lui. Cependant, une mère l’attend dans son bureau. Madame Sharabi vient avertir la police de la disparition de son fils Ofer Sharabi. Elle est inquiète car son fils ne s’est pas rendu à l’école ce matin et il n’est toujours pas rentré à la maison. Le commandant, patient, l’écoute et observe cette mère fatiguée et qui semble être de surcroît une femme résignée. Pour la calmer, il la presse de rentrer chez elle tout en la rassurant : « (…) la probabilité qu’il soit arrivé quelque chose de grave à votre fils est infime (…) Votre fils rentrera à la maison dans une, deux ou trois heures, au pire demain matin, je vous le garantis ».

Dualed, Elsie Chapman

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mercredi, 21 Mai 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Canada anglophone

Dualed, Toi ou ton Double… un seul pourra survivre, trad. Maud Ortalda Lumen édition, mars 2014, 15 € . Ecrivain(s): Elsie Chapman

 

Dès la première phrase – J’ai enterré presque tous ceux que j’aime – le lecteur comprend qu’il va être plongé dans un autre monde, annoncé de visu par la première de couverture au genre Survival/Dystopie. L’héroïne-narratrice n’a que quinze ans… Un premier thriller frénétique (ndle) signé de l’écrivaine canadienne ayant vécu en Colombie-Britannique et vivant aujourd’hui à Tokyo, Elsie Chapman.

Un compte à rebours s’amorce dès les premières pages. West Grayer dont les parents, un frère et une sœur pour les plus proches, sont morts inaccomplis, doit elle aussi relever le défi face à son Alt (son Alter Ego) – défi à vie/à mort.

Avant d’atteindre son vingtième anniversaire, chaque citoyen de la ville fortifiée de Kersch doit éliminer son alter ego, un jumeau génétiquement identique, élevé dans une autre famille. Le compte à rebours se déclenche un beau matin, et chacun a trente jours pour affronter son autre moi.

Après minuit, Irmgard Keun

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mardi, 20 Mai 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue allemande, Belfond

Après minuit, traduit de l’allemand par Georges Berthier, préfacé par Éric-Emmanuel Schmitt, mai 2014, 216 pages, 17 € . Ecrivain(s): Irmgard Keun Edition: Belfond

 

De la table voisine, quelques S.S. regardent de notre côté et disent « Prosit ». Je ne sais pas bien si leur Prosit s’adresse à Gerti ou au Führer. Peut-être qu’ils ont trop bu et que leur Prosit s’adresse au monde entier – moins les Juifs, les Russes, les communistes, les Français et autres gens de même sorte (p.29).

Suzon a dix-neuf ans et vit à Francfort depuis un an, entourée d’amis de son âge avec lesquels elle partage des moments d’insouciance. La ville est en ébullition pour accueillir Hitler. Suzon raconte… Après minuit prend les accents d’un journal intime pour décrire, au fil de scénettes piochées dans le quotidien de cette jeune fille ainsi que dans ses souvenirs, l’Allemagne après la prise du pouvoir par Hitler. L’odieuse mécanique qui va broyer plus de 60 millions de personnes, est scrutée de l’intérieur sous le regard parfois naïf, souvent ironique et finalement terriblement anxieux de Suzon.

Un ciel rouge, le matin, Paul Lynch

Ecrit par Victoire NGuyen , le Lundi, 19 Mai 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Albin Michel

Un ciel rouge, le matin, mars 2014, traduit de l’Anglais (Irlande) par Marina Boraso, 283 pages, 20 € . Ecrivain(s): Paul Lynch Edition: Albin Michel

 

Course poursuite à travers le vaste monde


Le talent de conteur de Paul Lynch happe le lecteur dès la première page du roman et laisse entrevoir une intrigue sombre et sûrement funeste pour ses personnages. Mais attardons-nous un instant sur sa prose poétique torturée : « D’abord il n’y a que du noir dans le ciel, et ensuite vient le sang, la brèche de lumière matinale à l’extrémité du monde. Cette rougeur qui se répand fait pâlir la clarté des étoiles, les collines émergent de l’ombre et les nuages prennent consistance. La première averse de la journée descend d’un ciel taciturne et tire une mélodie de la terre ». On devine aisément toute la poésie résultant des chuintantes, des sifflantes et des sonorités dures ou gutturales de la langue anglaise dans cette description présageant une matinée hors du commun…

Nageur de rivière, Jim Harrison

Ecrit par Victoire NGuyen , le Samedi, 17 Mai 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Flammarion

Nageur de rivière, traduit de l’américain par Brice Matthieussent, mars 2014, 257 pages, 19,90 € . Ecrivain(s): Jim Harrison Edition: Flammarion

 

 

Le sacre de la nature

Le nouveau récit du maestro est composé de deux textes, Au pays du sans-pareil et Nageur de rivière. Ce dernier donnera le titre à l’ouvrage. Dans les deux récits, Jim Harrison met en scène deux hommes à des âges différents de la vie. Clive, qui a la soixantaine, est décrit comme un critique, expert en peinture, conférencier et professeur. Clive a arrêté de peindre et l’auteur le considère comme un artiste raté en proie aux malheurs et à l’incompréhension de son temps :

« A soixante ans, il vivait en célibataire depuis vingt ans, mais son divorce était toujours la rupture la plus douloureuse de son existence. Il avait ensuite perdu le feu sacré, du moins le crut-il alors, et il renonça à peindre pour devenir professeur d’histoire de l’art, courtier, expert, homme à tout faire du monde de la culture. En fait, il avait laissé le temps brouiller les cartes… »