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Ecriture

Comment créer un dictateur dans une fabrique arabo-musulmane ? (par Amin Zaoui)

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 08 Février 2022. , dans Ecriture, La Une CED

Mode d’emploi et recette gratuits et incontestables ! Le dictateur est-il la fabrication de son peuple qui, à son tour, est la création de ce dernier ? Se conçoit-il lui-même ou bien est-il conçu ? Comment fabriquer un dictateur arabo-musulman ? Il y a une recette magique pour faire d’un rien ou presque un dictateur exemplaire dans un pays arabo-musulman.

Il faut savoir qu’en politique, on ne naît pas dictateur on le devient. Dans le monde arabo-musulman les peuples créent le dictateur et l’aiment, le vénèrent. Lui, en contrepartie, ne leur offre que de la haine.

Dans la société arabo-musulmane, la fabrication d’un dictateur est plus facile que celle d’un génie ou d’un juste. La création des dictateurs est une tradition ancestrale, une culture politique séculaire. Toutes les conditions sont prêtes et favorables pour que germe le grain/dictateur dans une société arabo-musulmane. Toutes les ères sont propices ; divine, temporelle et culturelle. Pour concevoir un dictateur il faut une société où règne l’ignorance. L’ignorance est le terreau pour la semence/dictateur. Et ce facteur est bien présent dans la société arabo-musulmane. L’analphabétisme scolaire et l’analphabétisme culturel sont rayonnants !

Célébration du chemin, Jean de Breyne (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Mercredi, 15 Décembre 2021. , dans Ecriture, Les Livres, La Une CED

Célébration du chemin, Jean de Breyne, Propos Deux éditeur, juillet 2021, 74 pages, 13 €

Gratitude à l’homme de Rustrel

Célébrer ton chemin,

Sans âme à rendre au bout,

Sans Juge du demain,

Te tient-il, Jean, debout,

Ce bois mort dans la main ?

 

Le dernier des voyages

Sait-il quand il commence ?

Admettons qu’à son âge,

Bien peu n’en nous dispense :

Bien peu reste à la rage !

Trente-neuf tankas rouges (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 13 Septembre 2021. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

(…) et rouge comme ce dont je ne parviens

pas à me souvenir

Je dirai que je suis tombé.

Roland Dubillard, Limoges/Poitiers

Réalisé grâce au soutien de la région Nouvelle-Aquitaine

 

1. Telle la nuit

Qui reste mon habitation

Au-dehors la lumière

 

Un demi-cercle

Pauvre comme le sommeil.

Ad libitum (3/3) (par Isabelle Morino)

Ecrit par Isabelle Morino , le Mardi, 07 Septembre 2021. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

Quelques instants plus tard, le téléphone me prévenait : Nina venait d’être emportée sur une civière par les pompiers. Ils étaient en route pour l’hôpital, elle serait aux urgences dans une dizaine de minutes. Je restai interdit.

C’était le même coup de fil de Philippe, celui d’il y avait quelques heures, celui que j’avais reçu en plein boulevard Suchet. Sauf que j’étais chez moi. Je me précipitai à la Salpêtrière. On défibrillait son cœur. Mais cette fois, il se stabilisa et Nina resta en convalescence quelque temps, avant de quitter l’hôpital pour venir s’installer chez moi.

Aujourd’hui, Nina est à la maison. Hier aussi. Elle y est tous les jours. Son état lui interdit l’agitation, les mouvements de foule dans le métro. Son cœur est stable, mais il l’est par le truchement des pilules qu’elle avale à chaque repas. Elle doit consigner sa fréquence cardiaque et son pouls dans un journal, tous les jours. Elle est souvent prise d’étourdissements, elle a des chutes de tension inattendues. Je suis le seul à savoir combien son cœur est fragile. Elle a dû arrêter le travail et elle remplit régulièrement des papiers administratifs pour continuer à percevoir un salaire qui a diminué de moitié. La dépression la tient prisonnière des murs : elle ne sort que pour aller voir son médecin, poster ses arrêts maladie et récupérer de nouvelles plaquettes de bétabloquants et d’anti-dépresseurs. Parfois, vaincue, elle se les fait livrer.

Ad libitum (2/3) (par Isabelle Morino)

Ecrit par Isabelle Morino , le Mardi, 31 Août 2021. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

Les jours suivants, rien ne changea. Je restai cet être invisible aux yeux des femmes de la rue, du supermarché, du bureau. Mais un concours de circonstances m’amena à remplacer le meneur de cadence d’un groupe des femmes du club et c’est ainsi que je rencontrai Nina. Très vite, elle sembla enchantée d’être écoutée, conseillée, encouragée par mes soins. J’avais l’impression d’avoir du charme et de la présence à ses côtés. Je la faisais rire aux entraînements, elle gérait son souffle de mieux en mieux dans l’effort, pouvait parler, me raconter sa semaine, ses projets. En automne, sa rupture amoureuse me livra à l’hypocrisie la plus crue : plaindre en exultant intérieurement. Plus tard, elle m’invita au troquet du coin, en rando, au théâtre, et même un jour jusqu’au point renversant de sa cambrure, dans une étreinte intense qui se répèterait. Je n’avais jamais été aussi heureux. Posséder son corps, habiter sa chair et sa vie, rien ne pouvait surpasser l’intensité de ce désir assouvi. Je comprenais aussi que la lampe avait rempli sa promesse. Je remerciais André secrètement et concentrais mon énergie à aimer Nina, combler Nina, m’emplir d’elle avec une force quasi sismique, conscient de la faveur extraordinaire dont je jouissais. Ce stock de joie nous accompagnait dans nos progrès sportifs. Nous pouvions envisager ensemble nous frotter aux compétitions du printemps.