CHAPITRE II
Le lendemain matin, c’était le début des grandes vacances. Rose, qui avait mal dormi, se leva tard. Pourtant, il n’y avait personne dans la cuisine, et elle monta à la chambre de sa mère. Celle-ci n’était pas encore levée, mais quand elle s’approcha, elle rencontra ses yeux grand ouverts, avec ce regard fixe que Rose avait appris à détester. Elle allait la secouer par l’épaule, elle s’apprêtait à crier de colère, mais soudain une chose étrange se passa.
C’était la même chambre, les mêmes meubles, mais tout était différent. La commode était un peu plus brillante sous le soleil du matin, les rideaux pas tout à fait de la même couleur. Il n’y avait plus de papier peint au mur. Il y avait un napperon de dentelle sur la commode, et dessus, dans un cadre d’argent, une vieille photo en noir et blanc d’une petite fille en robe claire, avec des anglaises.