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Ecriture

Carnets d'un fou - X

Ecrit par Michel Host , le Jeudi, 16 Juin 2011. , dans Ecriture, Ecrits suivis, Chroniques Ecritures Dossiers, La Une CED


Michel Host

Le 4 juin 2011


Rétrospectivité / Prospectivité / Objectivité / Subjectivité / Invectivité / Perspectivité / Salubrité


« C’est si mystérieux la mort d’un petit chien! […] Ce n’est pas une voix qui se tait, c’est un silence vide qui succède au silence d’une perpétuelle présence. »

Julien Green, Journal, 13 oct. 1926


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"Souffles" 3. Le roi des ciseaux ...

Ecrit par Amin Zaoui , le Samedi, 04 Juin 2011. , dans Ecriture, Les Chroniques, Nouvelles, Chroniques Ecritures Dossiers, Chroniques régulières, La Une CED

... coiffure, circoncision, parfum, politique et poste restante

 

Le coiffeur a abandonné le village ! S'asseoir sur ce siège-là rembourré avec ses deux accoudoirs de bois fut, pour moi, un moment sans pair. Assis, pour la première fois, sur ce trône royal qui pivotait sur un ressort, j'avais un sentiment de crainte. La musique des ciseaux, qui chuchotaient à mes oreilles, me donnait ravissement et bonheur. Tak-tak-tak, quelle belle mélodie ! Et ce parfum ! Un parfum qui n'avait pas de nom. Le coiffeur de notre village était un homme amusant avec de longues moustaches bien tenues, huilées et peignées vers le haut. Toujours tournées vers le ciel ! Une serviette claire sur son épaule et un sourire permanent sur les lèvres. Dans son petit local, un espace d'à peine trois mètres de large sur quatre mètres de profondeur, il avait installé deux longs bancs sur lesquels une douzaine de gens étaient en permanence amassés. Serrés ! Ils étaient composés de vieux et de moins vieux. Le coiffeur parlait. Il parlait sans arrêt ! Il ne faisait que parler et faire danser ses ciseaux autour de ma tête. Les hommes l'écoutaient. Eux aussi parlaient, commentaient et se taisaient. Ici on se parlait. Assis sur le trône royal entouré de tout ce monde qui discourait, je n'arrivais pas à comprendre tout ce qui se racontait. Je regardais les centaines de photos collées anarchiquement sur le mur peint en bleu.

L'Arbre aux secrets -6

Ecrit par Ivanne Rialland , le Jeudi, 26 Mai 2011. , dans Ecriture, Ecrits suivis, Chroniques Ecritures Dossiers, La Une CED

Chapitre 7

L’Arbre aux secrets, Chapitre VII

 


– … Ils sont en bas… Chut !

– Chut !

– Pas de bruit !

– Pas de bruit !

– Chut…

Le sorcier, la sorcière de la forêt !

– Chut !

– Pas de bruit !

Ils sont en bas !

Carnets d'un fou - IX

Ecrit par Michel Host , le Mercredi, 11 Mai 2011. , dans Ecriture, Ecrits suivis, Chroniques Ecritures Dossiers, La Une CED

CARNETS D’UN FOU

par Michel HOST

IX.

Le 7 mai 2011

Rétrospectivité / Prospectivité / Objectivité / Subjectivité / Invectivité / Perspectivité / Salubrité

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« Toute idée de norme est devenue plus ou moins honteuse. La langue n’a pas à être normative, d’ailleurs on sait depuis Barthes qu’elle est fasciste, et la « culture bourgeoise » n’est qu’une manière de se distinguer, elle n’a aucun droit à s’imposer. Dès lors, plus de pédagogie, plus d’apprentissage. L’idée même que l’on puisse « s’élever » intellectuellement a quelque chose de suspect. Un professeur n’a plus à apporter à un élève du savoir ou du savoir-faire, mais à faire en sorte qu’il s’exprime. »

Pierre Jourde, Le langage cool, Atelier du roman, n°63, sept.2010

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l'Arbre aux secrets -5

Ecrit par Ivanne Rialland , le Dimanche, 24 Avril 2011. , dans Ecriture, Ecrits suivis, Chroniques Ecritures Dossiers, La Une CED

Chapitre VI


Rose revint le lendemain à la clairière, et le surlendemain. Mais pas de Victor. L’état de sa mère n’empirait pas. Il ne s’améliorait pas non plus. Quelquefois, elle restait prostrée des heures entières. Quelquefois elle chantonnait. Elle sortit même un peu dans le jardin. Un soir, elle prit de l’encre, du papier, un pinceau fin et se mit à dessiner comme avant. Comme avant. Cela paraissait si lointain à Rose. Mais avant, c’était quoi ? Il y a quelques jours, quelques semaines. Ou il n’y avait pas de « avant ». Le mal venait de plus loin. Toujours, le petit garçon grimaçant dessiné à l’encre de chine s’était caché sous les couleurs vives. Les cauchemars des nuits sous les rêves des jours. Sa mère avait vécu avec, jour après jour, repassant au petit pinceau en jaune, en vert et en rouge les feuillages sombres, les troncs noirs. Le renard caché dans la forêt, avec sa langue rouge, qui, tout à coup, pointait les oreilles et ne voulait plus rentrer dans son terrier.