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Essais

Œuvres complètes 1. Premiers écrits. Règles pour la direction de l’esprit, René Descartes

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Lundi, 05 Décembre 2016. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Gallimard

Œuvres complètes 1. octobre 2016, sous la direction de Jean-Marie Beyssade et Denis Kambouchner, 760 pages, 16,90 € . Ecrivain(s): René Descartes Edition: Gallimard

 

Une publication « complète » à plusieurs titres

Ce tome 1 propose les premiers travaux du philosophe dont on ait gardé la trace, ceux antérieurs à 1629, avant que Descartes n’atteigne les 33 ans. Il retrace l’histoire passionnante de la postérité des écrits cartésiens, histoire parfois rocambolesque.

Descartes consigne ses premières réflexions sur un « petit registre en parchemin » conservé sa vie durant. Recensé dans l’inventaire de Stockholm où il meurt en 1650, ce document est rapatrié à Paris avec d’autres papiers pour restitution à son frère. Mais le bateau transportant la malle les contenant coule dans la Seine ; la malle est repêchée, les précieux feuillets qu’elle contient séchés avant que Leibniz, admirateur tout autant que critique de Descartes, ne copie de larges extraits du registre aujourd’hui perdu, tout comme les copies du philosophe allemand après qu’elles ont été copiées et ainsi de suite.

Du sexisme dans le sport, Béatrice Barbusse

Ecrit par Jean Durry , le Vendredi, 02 Décembre 2016. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Histoire, Anamosa

Du sexisme dans le sport, octobre 2016, 263 pages, 17,90 € . Ecrivain(s): Béatrice Barbusse Edition: Anamosa

 

Le sexisme : « une attitude qui consiste à avoir des comportements discriminants, c’est-à-dire à séparer et distinguer les individus selon leur sexe et à installer une hiérarchie entre les deux sexes ». Dans cette étude aussi intelligente qu’argumentée, Béatrice Barbusse entend combattre le sexisme sportif et […] lutter contre les inégalités et les discriminations qui vont avec ». Ce combat, elle a tous les titres pour le mener : agrégée en Sciences économiques et sociales, maître(sse) de conférences à l’Université Paris-Est Créteil, ainsi que handballeuse de bon niveau, devenue en 2007 présidente d’un Club masculin professionnel, l’U.S. Ivry, et la seule femme dans cette position, de 2008 à 2012, d’où une connaissance intime des préjugés d’incompétence et d’insuffisance, de l’invisibilité dans des assemblées d’hommes, des fines plaisanteries à répétition ; ce qui ne l’a pas empêchée d’accéder à l’heure actuelle à la Présidence du Conseil d’administration du Centre National du Développement du Sport (CNDS), poste stratégique.

L’enfant aux cerises, Jean-Louis Baudry

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Samedi, 26 Novembre 2016. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts, L'Atelier Contemporain

L’enfant aux cerises, novembre 2016, préface et photographies Alain Fleischer, 174 pages, 20 € . Ecrivain(s): Jean-Louis Baudry Edition: L'Atelier Contemporain

 

Le mouvement du livre de Baudry est un faux mouvement. Certes, il débute par deux textes intimes réussis où le sémiologue évoque comment enfant il est devenu « addict » aux images. S’enchaînent ensuite d’autres articles simplement repris et choisis par le théoricien. Il égraine ses goûts artistiques et prouve qu’avec le temps il s’oriente vers un bel art, celui qui s’intègre aux grands systèmes historiques d’appropriation dont l’ancien iconoclaste est devenu un gardien des temples.

Tous les textes montrent une homogénéisation d’un art qui devient la solution imagée et imaginaire des contradictions. Le livre représente le signe de réappropriation des maîtres-penseurs dans un moule dont ils assurent l’hypostase à la fois rationnalisante et spiritualisante. Au refoulement patent du sexuel répond une propension politique. Baudry fait preuve d’un sentiment de propriétaire sur la « chose » artistique. Dans la persistance d’un « je » imperator se déploient des morceaux choisis qui sont les « points de l’esprit » chers à Breton et qui font de chaque option de l’auteur une projection icarienne dans un lieu mental hors contradiction.

Le Bon Usage, Grevisse langue française, 16ème édition, Maurice Grevisse, André Goosse

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 24 Novembre 2016. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Le Bon Usage, Grevisse langue française, 16ème édition, Deboeck supérieur. 1750 pages. 89 € . Ecrivain(s): Maurice Grevisse, André Goosse

 

Comment parler du Grevisse ? Comment parler d’un ouvrage dont la réputation touche au légendaire ? « Le Bon Usage » du français se confond totalement avec ce livre de référence dont il ne viendrait à personne l’idée de contester l’exactitude et la richesse. Peut-être peut-on chercher cette réussite parfaite dans le propos même de cet outil unique. La vocation du Grevisse n’est pas normative, elle est exclusivement – et avec la passion de ses auteurs – descriptive du fait que constitue la langue française, dans son évolution permanente. Le Grevisse c’est le français aujourd’hui, mais dans sa dimension historique, tournée donc vers hier et – déjà – demain.

Dès sa naissance, en 1936, le Grevisse constitue une approche radicalement nouvelle de la langue : c’est la première fois qu’un grammairien de haute volée préfère le fait à la règle, le réel du français et des normes imposées. D’aucuns, très vite, parlèrent d’ouvrage révolutionnaire. Et il est révolutionnaire car il n’édicte pas des règles au nom d’une autorité académique mais accumule les exemples et citations littéraires pour présenter les différents usages, styles et niveaux de la langue française parlée et écrite.

Retour vers David Goodis, Philippe Garnier

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 17 Novembre 2016. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, La Table Ronde

Retour vers David Goodis, octobre 2016, 368 pages, 24,50 € . Ecrivain(s): Philippe Garnier Edition: La Table Ronde

 

« Cette histoire de Goodis avait donc commencé fortuitement ; une commande, pour tout dire. Et lorsque l’idée avait été lancée de Paris, c’est avec certaines réticences que j’avais accepté. J’avais certes déjà fouiné du côté de Cain, Chandler, Burnett et d’autres auteurs de la Série Noire, et une exploration du monde de Goodis paraissait logique à certains. J’en étais moins sûr, et n’osais trop me lancer ».

Trente ans séparent La vie en noir et blanc et Retour vers David Goodis, les deux livres consacrés par Philippe Garnier à l’auteur de Tirez sur le pianiste, La lune dans le caniveau ou encore Cauchemar et L’allumette facile. Des romans noirs publiés en leur temps en France par Marcel Duhamel dans La Série Noire, puis par François Guérif dans la revue Polar et chez Fayard. Philippe Garnier, pour ceux qui l’auraient oublié, c’est l’œil et la voix américaine du magazine Cinéma, Cinémas, de Claude Ventura, Anne Andreu et Michel Boujut, produit et diffusé à la télévision sur Antenne 2, de janvier 1982 à novembre 1991.