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Ecriture

52.dimanche (XXXVII)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 16 Novembre 2013. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

réel

le réel en sa représentation

n’est-ce pas là à quoi va toute tentative pour écrire ou décrire ?

oui, décrire fabrique du réel où, en quelque sorte, la réalité se défait et se refait dans le langage

fusion dans le corps de la langue du corps de la chose

produire de l’effet de réel avec un peu de vision, que sais-je, le cercle rouge de l’abat-jour de la lampe ou le reflet d’argent qui se jette depuis l’huis de la ruelle

est-ce suffisant pour motiver cette lettre dans son ensemble ?

52.dimanche (XXXVI)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 09 Novembre 2013. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

le clair et l’obscur

obscurité, pensée ici comme ce qui disparaît, ce qui est retiré, ce qui n’est pas la partie claire, la partie visible, la densité de la littérature

cela, d’ailleurs, revient à modifier sa propre personne, car c’est en cherchant dans l’épaisseur – donc dans l’obscurité – que l’on trouve quoi dire – et qu’on laisse là sa personne, sa dépouille parfois

donc, le clair, l’apparent, le visible, le su

l’obscur, la profondeur, l’ambiguïté, la peur, l’angoisse

écrire se formule entre ces deux extrémités, car la lumière n’existe pas sans l’ombre, et il faut dire clairement l’ombre pour ce qu’elle est, et taire parfois ce que l’on comprend de la lumière ; d’où cette double nature

52.dimanche (XXXV)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 26 Octobre 2013. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

la substance

ce beau mot de « substance » me vient d’une lecture d’un traité de peinture du 17ème siècle

on y apprend Cora, la première peintre de l’antiquité, et d’autres figures, et ici ou là, il y a vraiment des merveilles

permettez-moi ainsi de prendre le train de sa dissertation sur la question de la couleur, qui semble, en son livre, être une limite, la limite où aboutit la substance

d’ailleurs, les couleurs me préoccupent beaucoup personnellement

par exemple le sang, cette humeur humide, prend la couleur rouge à l’instant où il quitte la peau et vient éclairer la pâleur de l’épiderme ou sa noirceur, par son éclat purpurin et violent

52.dimanche (XXXIV)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 19 Octobre 2013. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

la pensée

que dire de ce sujet, la pensée ?

sinon, à redire qu’elle agit par flux continu et par intervalles comme l’eau dans les cornues des sciences physiques

ce qui me va et me fait rêver – au sens figuré –, c’est la possibilité de discontinuité, de bris, de cassure

j’écrivais un jour le mot « cessure » qui n’existe pas évidemment, mais qui est intéressant parce qu’il résume assez cette question, puisqu’il est à la fois cesser et couper ; telle est ma pensée

d’ailleurs, tout rationnel n’est pas éloigné pour saisir cette discontinuité, les phénomènes de rupture, rupture mais flux

52.dimanche (XXXIII)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 12 Octobre 2013. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

le différé

cette chaude journée d’été me trouve peu à l’écoute, distrait, ensommeillé comme on l’est parfois par les jours d’orage

ce qui me peine d’ailleurs, ce n’est non pas le fil de la plume mais la difficulté architecturale d’imaginer la lettre dans son ensemble

si la question se pose à moi depuis longtemps (et se pose pour beaucoup), à savoir si le texte n’est pas construit par avance – sur le mode occidental – ou déjà imaginé et donc simplement à restituer – sur le mode oriental –, il reste la nécessité de différer, de gérer le moment de l’écart, de disposer de l’intervalle

en un sens c’est une espèce de procrastination, donc une conduite à deux attitudes opposées

tout d’abord, la confiance en soi, car l’on sait que l’on ne gardera pas tout et que ce qui est mal fait disparaîtra dans la version définitive