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Ecriture

52.dimanche (XL)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 07 Décembre 2013. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

entre-deux ou comment ce moment indéterminé contient la forme et l’idée de la chose

c’est aller se brûler, disons, à cet instant-là, à ce moment extraordinaire où cela fait fusion et devance la chose finie, accomplie

ainsi, pourquoi au moment où l’on écrit en avançant dans le blanc de la page comme en une surface de neige, nuitamment, monde merveilleux de l’inconnu de soi, pourquoi donc cette fusion, cet avant là ?

je dirais l’endroit où c’est la fuite, l’instant où entrent en contact trois éléments distincts, éléments terre à terre, comme l’arquebuse, tension de la corde, coup, et cœur de la cible – même si cette opération est sans doute plus compliquée, cela revient à cela

c’est-à-dire, chercher dans le petit matin comme aujourd’hui, dans le silence d’ailleurs, le haut du ciel – qui n’est jamais de fait ni haut ni bas, mais circulaire – et essayer de réduire cette force, cette violence, à une étrange confiance dans la capacité d’envelopper du langage

52.dimanche (XXXIX)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 30 Novembre 2013. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

le corps

quelle place, à quel degré, où et comment ?

un corps clos, fermé, sans continuation

ce corps-là, seul, est celui qui existe, en vérité

un corps non écrit, invalide, impropre à rester au milieu de la page ?

car écrire, de toute évidence, au contraire peut-être de la peinture, évacue, fait disparaître, anéantit, défait ce que le corps produit comme élocution, humeurs, au profit de quelque chose d’inorganique

forme de présence qui s’efface mais qui cependant ne disparaît pas, mais se constitue comme éclipse, comme un discours qui s’interpose

Celle-là est gratuite

Ecrit par Sylvain Gau-Gervais , le Lundi, 25 Novembre 2013. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

 

 

 

Sonnez les mirlitons !…

« Bah ! barouf populaire !

– Ah ! oui, est-ce ringard ?

Avec tout quart de ton

Mais qui n’en a pas l’air !

Vous cent fois nasillard ! »

52.dimanche (XXXVIII)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 23 Novembre 2013. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

anxiété

sujet fort difficile

surtout, si l’on considère cette idée dans son aspect vertical, l’anxiété comme un brisement

une façon personnelle, un exercice de l’anxiété, de cette sorte de proximité que l’on a par exemple avec les créatures chtoniennes, qui sont des merveilles d’inquiétude et de mélancolie

je pense aux brouillons de Leopardi, intéressant cette question

oui, une force dure et savante dans l’angoisse à laquelle je crois

le sentiment de l’angoisse, ce qui ne renvoie à rien

l’anxiété qui est juste une fleur ardente et rouge sans matière, sans chose

52.dimanche (XXXVII)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 16 Novembre 2013. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

réel

le réel en sa représentation

n’est-ce pas là à quoi va toute tentative pour écrire ou décrire ?

oui, décrire fabrique du réel où, en quelque sorte, la réalité se défait et se refait dans le langage

fusion dans le corps de la langue du corps de la chose

produire de l’effet de réel avec un peu de vision, que sais-je, le cercle rouge de l’abat-jour de la lampe ou le reflet d’argent qui se jette depuis l’huis de la ruelle

est-ce suffisant pour motiver cette lettre dans son ensemble ?