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Récits

Stefan Zweig en La Pléiade Gallimard

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 16 Mai 2013. , dans Récits, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Langue allemande, Roman, Nouvelles, La Pléiade Gallimard

Stefan Zweig, Romans, nouvelles et récits. Avril 2013. 2 tomes. Prix de lancement 116 € (130 € après le 31 août 2013) . Ecrivain(s): Stefan Zweig Edition: La Pléiade Gallimard

 

L’arrivée en La Pléiade d’une œuvre est en soi, toujours, un événement. Pour le lecteur français, francophone, c’est une sorte de consécration éditoriale suprême d’un auteur et de ses œuvres. La publication de Stefan Zweig constitue donc un événement, et à plus d’un titre. Toute l’œuvre est là, bien sûr, mais aussi et surtout, dans son cas, la dernière demeure en fin de compte de celui qui n’en avait plus vraiment depuis l’exil et qui, en choisissant la disparition physique, disait au monde que son œuvre était son dernier refuge. Ecoutons à ce propos Jean-Pierre Lefebvre dans sa superbe préface :

« Il n’avait pas déserté le monde, (…) Il avait seulement fait « sécession », lui aussi. Non pas dans la rumeur dorée d’une architecture nouvelle fortement imprégnée de ses héritages, ni dans un repli religieux, mais dans le jardin d’un monde de demain, pour mettre un terme à la fuite infinie, et se replier avec armes et bagages dans la seule vie de ce qu’il avait écrit. »

Vice, Hervé Guibert

Ecrit par Arnaud Genon , le Vendredi, 10 Mai 2013. , dans Récits, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Biographie, Gallimard

. Ecrivain(s): Hervé Guibert Edition: Gallimard

 

 

Vice occupe une place particulière dans l’économie générale de l’œuvre d’Hervé Guibert. Publié pour la première fois en 1991 aux Editions Jacques Bertoin, il a été écrit à la fin des années 1970, peu de temps après La Mort propagande, son premier livre. Il est aussi contemporain de Suzanne et Louise, le roman-photo que l’écrivain consacra à ses deux grand-tantes.

En ce sens, comme le remarque justement Thomas Simonet dans sa note préliminaire, il témoigne des « préoccupations d’écrivain et de photographe de l’auteur à cette période ».

L’ouvrage est constitué de trois parties.

Légèrement seul, Daniel de Roulet

Ecrit par Lionel Bedin , le Lundi, 06 Mai 2013. , dans Récits, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Phébus

Légèrement seul, Sur les traces de Gall, avril 2013, 12 € . Ecrivain(s): Daniel de Roulet Edition: Phébus

 

Ce qui fascine Daniel de Roulet c’est l’écoulement du temps. « J’aime me mettre dans la position d’un ancien (…) essayer de retrouver ce qu’il voyait pour le mettre en rapport avec ce que je vois ». Que pouvaient bien voir, dire, penser, des moines partis d’Irlande quatorze siècles plus tôt ? Et qu’est-ce qui a bien pu les décider à traverser l’Europe et fonder des monastères ? Pour le savoir, rendez-vous à Saint-Coulomb, à 9h15… « La plage où Gall et une dizaine de moines sont censés avoir débarqué ».

Daniel de Roulet est un marcheur solitaire, on le savait déjà. « Je marche sur des routes qui relient un point à un autre, c’est obstiné, je sais. Ni promeneur ni randonneur. Ça me vient de la course à pied ». Il le confirme ici, avec de longues journées de marche et de solitude. Et des soirées, aussi. Comme ici dans « le seul restaurant ouvert ce soir : un turc où j’arrose mon kebab de calvados ». Mais ces moments de solitude, en marchant ou à l’étape, sont propices à l’émergence, à l’affleurement de souvenirs et réflexions. Sur le voyage, par exemple. Gall ne voyageait pas avec une carte de crédit, le « nécessaire » du voyageur d’aujourd’hui par rapport au pèlerin de VIe siècle, qui emportait « l’essentiel » – en fait souvent tout ce qu’il possédait – : quelques livres et des vêtements. « Pèlerins du XXIe siècle, nous sommes des imposteurs, ce que nous appelons l’essentiel n’est que le nécessaire ».

Remonter la Marne, Jean-Paul Kauffmann

, le Lundi, 29 Avril 2013. , dans Récits, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Fayard

Remonter la Marne, mars 2013, 265 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): Jean-Paul Kauffmann Edition: Fayard

 

Qu’y a-t-il de commun entre la passion du Saint-Emilion, l’arôme du cigare et l’idée baroque de remonter la Marne à pied de son embouchure jusqu’à sa source ? Jean-Paul Kauffmann !

Car cet honnête homme s’est mis en tête de suivre, à pied, la berge sur les quelque 500 kilomètres que compte cette rivière.

Enfin un livre né sous la plume d’un véritable écrivain, qui a du style, le sens de l’observation et qui se fiche pas mal de la mode.

Amie lectrice, ami lecteur, tu ne le sais pas mais la Marne recèle bien des trésors et bien des mystères. L’auteur nous en dévoile quelques uns. Ce n’est pas la Marne qui se jette dans la Seine mais la Seine qui se jette dans la Marne.

La Marne, du latin matrona, c’est la seule rivière de France qui pourrait briguer le titre de fleuve.

Juliette ou le chemin des immortelles, Tristan Cabral

Ecrit par Michel Host , le Mardi, 23 Avril 2013. , dans Récits, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Le Cherche-Midi

Juliette ou le chemin des immortelles, Couverture Laetitia Queste, janvier 2013, 108 p. 13 € . Ecrivain(s): Tristan Cabral Edition: Le Cherche-Midi

 

Une lecture est une aventure personnelle, sinon « à quoi bon ? »

Michel Host

 

Sur la couverture de ce récit, une photo que l’on reconnaît pour l’avoir déjà vue à l’occasion d’articles et de livres sur l’Épuration. Elle fut prise à Montélimar, dans la Drôme, le 29 août 1944. Photo émouvante, attristante, cruelle, et d’une certaine façon répugnante. Une jeune femme belle, élégante en sa robe d’été, et qui durant l’Occupation « fréquenta » des soldats allemands, est tondue en pleine rue. C’est son châtiment : humiliation publique, défiguration. Certes, ailleurs peut-être on l’eût massacrée. Répugnante pourtant cette vision de mains expertes – des mains de coiffeur, semble-t-il –, s’activant sur la tête de cette femme, une autre main lui tenant le menton levé…