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Récits

Une vie brève, Michèle Audin

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Samedi, 16 Février 2013. , dans Récits, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Gallimard

Une vie brève. Gallimard/L’arbalète. Décembre 2012. 182 p. 17,90 € . Ecrivain(s): Michèle Audin Edition: Gallimard

 

L’écueil – les écueils -  étaient de taille. Ecrire à propos de Maurice Audin ça s’est beaucoup fait. Livres, études, articles, manifestes, et même plaques de noms de rues ou de places, d’un côté et de l’autre de la Méditerranée. Maurice Audin est de ceux qui peuplent le martyrologe, particulièrement effroyable, du XXème siècle. Jeune mathématicien, torturé, assassiné à Alger en l’été 1957 par l’armée française. Pas une armée de nervis à la solde d’une dictature, non, de l’armée de la République Française.

Le nom de Maurice Audin a donc basculé à jamais dans l’ordre du symbolique : martyr, héros, figure de l’histoire sombre de la Guerre d’Algérie. Le défi de Michèle Audin est double : comment écrire autrement sur Maurice Audin ? Sur l’homme – il a vécu « une vie brève » mais une vie tout de même – sur le père, car Michèle est bien la fille de cet homme.

Les données sont posées d’entrée (Michèle Audin est mathématicienne !) :

Une quête infinie, Mary Johnson

Ecrit par Cathy Garcia , le Jeudi, 14 Février 2013. , dans Récits, Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Robert Laffont

Une quête infinie, 18 février 2013, traduit de l’anglais (USA) Marianne Reiner, 480 p. 22 € . Ecrivain(s): Mary Johnson Edition: Robert Laffont

 

Sous-titré « Auprès de Mère Teresa, mon itinéraire entre passion et désillusion », Une quête infinie est un captivant témoignage. Mary Johnson y raconte, avec une impressionnante franchise, son parcours de nonne catholique.

Cela commence un jour de 1975, où elle tombe sur une photo de Mère Teresa à la une du Time. Subjuguée par le personnage, elle prend alors, du haut de ses 17 ans, une importante décision vers laquelle convergeaient alors tout son être et ses plus profondes aspirations. Elle ne pouvait imaginer plus belle vie que celle qui se consacre entièrement à apporter soutien et compassion aux plus démunis de ce monde.

Aucun membre de sa famille ne put la décourager d’arrêter ainsi ses études, pour se retrouver dix-huit mois plus tard dans un couvent du sud du Bronx, face à Mère Teresa, qui lui dit en accrochant un crucifix sur sa chemise : « Reçois le symbole de ton époux crucifié. Porte sa lumière et son amour dans les demeures des pauvres partout où tu te rendras ».

La Méridienne : Saint-Malo Bamako, Marc Roger

Ecrit par Lionel Bedin , le Samedi, 02 Février 2013. , dans Récits, Les Livres, Recensions, La Une Livres

La Méridienne : Saint-Malo Bamako, Éditions Folies d’encre & Merle moqueur, 2012, 18 € . Ecrivain(s): Marc Roger

Bamako (Mali). Il y a une cinquantaine d’années un homme apprend par le tam-tam qu’il est père, et se rend à la maternité pour la naissance de son fils, Marc, à qui ce passage dans cette partie du monde donnera le goût de lire, peut-être en souvenir des lectures « à l’ombre tutélaire des baobabs ». Saint-Malo (France) le 31 mai 2009. Face au Grand Bé, Marc Roger et « Babel (…) un âne commun de type grand noir » partent sur les routes. Destination : Bamako. Via l’Espagne, le Maroc, le Sénégal. De pays en pays, de ville en ville. Pour voyager, écouter, noter, mais aussi pour dire, lire, raconter. « Lorsque l’oralité et l’écriture seront complices, je m’incarnerai en griot blanc ». En route !

 

Voyager

La Méridienne est un récit de voyage. On y lira toutes les joies et les vicissitudes de la randonnée. Gites et salles de repos diverses accueillent l’équipage. À défaut : nuit à la belle étoile. La route, parfois « morceau de route heureuse », parfois euphorique – l’ivresse du marcheur –, parfois difficile (conditions météo, solitude, aléas de la géographie, fatigue, déprime, belles ou mauvaises surprises…) est ponctuée de rencontres, d’anecdotes, émaillée de souvenirs et de digressions. On quitte souvent le chemin bien tracé (quatre ans de préparation) pour bifurquer, pour divaguer.

La route bleue, Kenneth White

Ecrit par Lionel Bedin , le Jeudi, 24 Janvier 2013. , dans Récits, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Iles britanniques, Le Mot et le Reste

La Route bleue, janvier 2013, 160 p. 17 € . Ecrivain(s): Kenneth White Edition: Le Mot et le Reste

 

« De toute façon, je voulais sortir, aller là-haut et voir ».

Dans La Route Bleue, récit de voyage, journal de bord, livre d’une aventure intérieure, le Labrador existe d’abord dans le souvenir de Kenneth White, par les images d’un livre d’enfance. Puis, et peut-être depuis toujours : l’envie d’aller voir. « C’est un endroit, non ? Et si c’est un endroit, ça veut dire qu’on peut y aller, il me semble ». Soit. Partons.

« Je quitte la ville de Québec. Route 175 Nord. J’aime cette pure notation mathématique placée entre deux mots lourds de sens. Le calculable et l’incalculable ». Partons pour découvrir qu’ici comme ailleurs, la civilisation, avec ses Livres et ses codes, est capable de changer le nom d’un lac. Peut-être ce lac avait-il été nommé le lac des Vagues bleues par des gens qui le connaissaient bien. Et puis des missionnaires sont passés par là. Le lac est devenu le lac Saint Jean. « Rien à voir avec la réalité perçue dans toute sa beauté ». Les missionnaires ont toujours été les ennemis des nomades, rappelle K. White. Qui poursuit sa route avec ses compagnons fantômes : Coleridge, Thoreau, Melville, Bashô, Jacques Cartier et les explorateurs du XVIème siècle. Avec également les indiens et ceux qui se donnent le nom algonkin d’Innut, les êtres humains.

Les forêts du Maine, Henry David Thoreau

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 17 Janvier 2013. , dans Récits, Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Rivages poche

Les forêts du Maine, Henry David Thoreau. Trad. de l'anglais (USA) et présenté par Thierry Gillyboeuf. septembre 2012. 216 p. 8,65 € . Ecrivain(s): Henry David Thoreau Edition: Rivages poche

 

Si écologistes, panthéistes et autres adorateurs de la nature se réclament depuis toujours de Henry David Thoreau, il en est qui pourraient le faire de toute évidence mais qui n’en ont pas eu l’occasion, ce sont les romantiques européens. Remarquez l’inverse est tout aussi vrai. Thoreau partage assurément des sources d’inspiration littéraire avec le vaste courant romantique, de Rousseau à Goethe, à Hugo – avec un arrêt important du côté de chez Chateaubriand. Des pages entières du Génie du christianisme – toutes celles qui concernent les forêts du Nouveau-Monde – évoquent Thoreau à s’y méprendre. Qu’on en juge :

« La rivière qui coulait à mes pieds, tour à tour se perdait dans les bois, tour à tour reparaissait toute brillante des constellations de la nuit, qu'elle répétait dans son sein. Dans une vaste prairie, de l'autre côté de cette rivière, la clarté de la lune dormait sans mouvement, sur les gazons. Des bouleaux agités par les brises, et dispersés çà et là dans la savane, formaient des îles d'ombres flottantes, sur une mer immobile de lumière. Auprès, tout était silence et repos, hors la chute de quelques feuilles, le passage brusque d'un vent subit, les gémissements rares et interrompus de la hulotte ; »