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Poésie

Septembre, déjà, Pascal Boulanger

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Samedi, 07 Mars 2015. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Recours au poème Editeur

Septembre, déjà, octobre 2014 . Ecrivain(s): Pascal Boulanger Edition: Recours au poème Editeur

Initialement édité chez Messidor, en 1991, Septembre, déjà, de Pascal Boulanger, est aujourd’hui réédité chez Recours au poème Editeurs, éditions numériques dirigées par Matthieu Baumier et Gwen Garnier-Duguy, « extension du domaine de la poésie » selon les mots de Matthieu Baumier, dont l’enjeu significatif est de proposer une poésie de plus en plus vivante sur un support dynamique pour les poètes, afin de déplacer les frontières de leur visibilité.

Ecriture et pensée, poésie et spiritualité fondent l’œuvre de Pascal Boulanger depuis ces Premiers poèmes qui ouvrent sur le réel de nos parcours humains et fragiles, de l’enfance à l’adolescence, des premières amours à la quête de l’Amour, celui qu’on entrevoit peut-être dans la figure des Dieux « de passage » quand « on contemple leur voile blanc dans la nuit » ou celle d’un Christ rédempteur « Alliance, quand il marche sur l’eau ».

Alors qu’on touche au réel et peut-être même à une expérience intime, se déploient en douceur toutes les images de la douleur, du « fracas de la mer qu’on égorge » aux « oiseaux comme des cathédrales » ; le poète, témoin toujours de « ces écumes de tendresse » qui unissent le ciel et la mer dans une musicalité des émotions surgis de la mémoire la plus lointaine.

L’églantier fleurit et autres poèmes, Anna Akhmatova

Ecrit par Marc Ossorguine , le Samedi, 21 Février 2015. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Russie

L’églantier fleurit et autres poèmes, édition bilingue La Dogana, traduit du russe par Marion Graf et José-Flore Tappy . Ecrivain(s): Anna Akhmatova

 

De la poétesse Anna Akhmatova (1889-1966), on connaît en général Requiem, dans la traduction de Paul Valet qu’ont publié et réédité les éditions de Minuit. La Dogana nous offre l’occasion de redécouvrir Requiem dans une autre traduction, due à Marion Graf et José-Flore Tappy, mais surtout de découvrir d’autres facettes de l’œuvre de la poétesse russe dans une belle édition bilingue.

Dès les premières pages, nous découvrons des textes où se mêlent inextricablement la joie et la tristesse, les regrets et les espoirs, les amours enflammés et craintifs, presque désespérés mais d’un lyrisme toujours retenu, puissant et sans emphase. S’il est toujours difficile de rendre compte de ce qui peut nous toucher dans la lecture de la poésie, ou plutôt des poèmes, il semble que cela devienne encore plus difficile avec cette œuvre-là, au delà même du fait que la traduction ne peut nous donner qu’une vague idée de ce que la langue originale recèle. L’oscillation, le balancement et l’alliance entre les contraires ne peut sans doute se mesurer et s’apprécier qu’à la lecture du texte lui-même, restituant toute l’ambivalence et la complexité des sentiments humains, dans un lyrisme empreint d’une certaine austérité.

Danse sur le territoire, Amorce de la parole, Gwen Garnier-Duguy

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Vendredi, 13 Février 2015. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Recours au poème Editeur

Danse sur le territoire, Amorce de la parole, préface de Michel Host, décembre 2014, 52 pages, 6 € . Ecrivain(s): Gwen Garnier-Duguy Edition: Recours au poème Editeur

 

Ce recueil a fait l’objet d’une première édition aux éditions de l’Atlantique en 2011, dépôt légal décembre 2014, Couverture Sophie Cure, Illustrations et développement du ebook : studio Ultragramme

 

Choisir dans ce monde qui hésite sans cesse entre tremblements et désastre cette « parole qui allume des constellations dans la nuit ». C’est à cela qu’appelle le poète ici.

Hymne à la vie, chant d’amour et de foi en l’avenir de l’homme, qui va à l’encontre de bien des discours pessimistes ambiants de notre époque, la poésie de Gwen Garnier-Duguy révèle que par nos mots et par ceux du poète, la parole peut se faire puissante et souffler sur nos âmes cette joie que l’homme détient au plus profond de lui et qui se fécondera inévitablement.

Une fenêtre sur la mer/Une Anthologie de la poésie corse actuelle, coordonnée par Angèle Paoli

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Mercredi, 04 Février 2015. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Recours au poème Editeur

Une fenêtre sur la mer/Une Anthologie de la poésie corse actuelle, Anthologie bilingue (corse/français), décembre 2014, 150 p. 8,00 € (formats disponibles epub, mobi, pdf) . Ecrivain(s): Angèle Paoli Edition: Recours au poème Editeur

 

Ce sont pas moins de vingt poètes, hommes et femmes nés ou originaires de l’île de beauté qu’a réunis Angèle Paoli dans cette belle anthologie de poètes corses publiée chez Recours au poème Editeurs.

Certains ont écrit directement dans cette langue qu’ils possèdent parfaitement, ainsi pour Alanu di Meglio, Ghjacumu Thiers, Ghjacumu Fusina, Patrizia Gattaceca, Lucia Santucci, Pasquale Ottavi, F.M Durazzo, Stefanu Cesari et Antoine Graziani ; d’autres écrivant en français comme Marianne Costa, Hélène Sanguinetti, J.F Agostini, Marcel Migozzi, Angèle Paoli elle-même, se sont prêtés volontiers à une traduction de leurs textes, participant ainsi à une expérience collective fondée sur l’amitié et l’amour de leur île et de cette langue si particulière. J’ai pris un grand plaisir à me plonger dans cette anthologie et à retrouver une langue qui m’est un peu familière aussi, ayant eu cette possibilité, l’année du bac, de l’étudier, ce qui me permettait de retrouver mes racines siciliennes et sardes.

Alphabet de A à M, Philippe Jaffeux

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 02 Février 2015. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Passage d'encres

Alphabet de A à M, 2014, 350 pages, 30 € . Ecrivain(s): Philippe Jaffeux Edition: Passage d'encres

 

Un poète sur la place des nombres (2)

Étant davantage entrée dans le labyrinthe d’Alphabet, j’aimerais ici exprimer certaines impressions de lecture (« On s’exprime à partir de ce qui nous imprime », écrit Jean-Luc Godard).

Tout d’abord pourquoi ce titre ? Le poète ferait-il place davantage ici aux nombres, privilégiant ceux-ci par rapport aux lettres ? N’oublions pas que son outil de travail est l’ordinateur, pour lequel les lettres sont des nombres. Les 15 lettres d’Alphabet ont été construites grâce à un flux électrique. Lettres de conversion à partir de nombres créateurs d’un monde incréé, lettres plutôt que mots, produisant – comme le flux énergétique produit l’électricité- une écriture nouvelle, imprévisible.

S’ensuit de cette place incontournable occupée par les nombres comme une magie de cet alphabet de l’électricité. Alphabet d’avant l’écriture de « la lettre » puisque proposant par le flux électrique des lettres perçues avant tout comme des images et des nombres ; Alphabet cosmique puisque brassant le monde à hauteur d’une humanité débarrassée de son pesant d’ego, porté et traversé par la force d’une énergie telle qu’elle peut se diffuser dans des forces électromagnétiques, cosmiques, voire divines.