Identification

Ecriture

Jusqu’à son vol d’oiseau b

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mardi, 27 Janvier 2015. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

 

 

C’est un opéra (Lulu de Berg)*

Et pourtant le silence

À la fin de l’acte I

 

Et pourtant s’affirme

Dans l’absolu perturbé

Du silence

La douce et inquiète et débordée

Nudité du geste

Le Jardin de derrière (8) - Où les enfants arrivent à la maison

Ecrit par Ivanne Rialland , le Samedi, 24 Janvier 2015. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

À 10 heures, Georges prit la voiture pour aller chercher Pierre et Louise à la gare. Ils passaient tous deux par ce qu’avec leur mère Georges appelait une crise d’adolescence raisonnable. Louise, à 13 ans, ne se séparait pas depuis le mois d’avril de ses lunettes de soleil à gros verres de mouche qui, posées sur sa tête, retenaient en arrière ses cheveux châtains égayés d’une mèche bleue. Elle portait ce jour-là un débardeur gris laissant apparaître les bretelles de son soutien-gorge fluo. Son slim bleu foncé accentuait la rondeur de ses cuisses dont son frère adorait se moquer. Elle arborait des converses beiges signées au marqueur par ses copines, qui lui faisaient les pieds légèrement en canard. On l’entendait venir de loin grâce à la quincaillerie qu’elle portait au cou et aux poignets. Son frère, la mèche longue, devant l’œil, affectait le style rocker, tee-shirt déchiré, troué çà et là de façon suspecte, décoré à la bombe d’un grand A, jean usé flottant aux hanches, heureusement retenu par une ceinture de cuir. Il portait au doigt une grosse bague en argent terni, et aux pieds des converses noires flambant neuves qui accentuaient l’allongement démesuré de ses pieds.

Exercice de littérodicée

Ecrit par Sylvain Gau-Gervais , le Jeudi, 22 Janvier 2015. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

 

 

Littérodicée,

aporie surannée

qui a de l’avenir (dans le retournement :

Parousie des Vermillons Martyrs Flambloyants ?) :

toujours triompheront, multifides, les porcs…

las ! leur ordure est pour la plupart inodore !

– qui mènent en troupeau à la glandée leurs gens –

dont le Brelan cré de Terribles Blattes sort

du Cré Bide.

Legs de l’insuffisant

Ecrit par Clément G. Second , le Jeudi, 22 Janvier 2015. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

 

 

 

 

Si mal se souvenir – c’est dire qu’on y pense

aux ancêtres enfouis nouveau-renés de soi

Il y a tant d’espace entre des bras ballants

tant de démolitions sans traces de parages

et de matins giflés d’un revers de lumière

tant de fois qu’à la longue un héritier les sent

remuer comme en lui qui les croyait de cendre

Le Jardin de derrière (7) - Où l’Association prend de l’importance. Les tunnels aussi

Ecrit par Ivanne Rialland , le Mercredi, 14 Janvier 2015. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

Le mercredi matin, Georges fit un saut chez le notaire à L’Isle-sur-Serein. L’ancien propriétaire l’avait déjà appelé, visiblement inquiété par son coup de fil. Le notaire était assez jeune et ne savait rien de cette histoire de buses. Il se demandait mollement si cela pouvait être considéré comme un vice caché, mais Georges le rassura : les buses, la salle de bain, tout lui allait très bien. Il ne demandait rien, n’attendait rien. Il avait juste trouvé cela curieux.

– En tout cas, maintenant, ce sont vos buses, avait conclu le notaire en le raccompagnant à la porte. Georges en éprouva une étrange allégresse.

Kevin et Julien arrivèrent avec la camionnette à 14 heures très précises, une fille avec eux, un peu plus jeune, l’air timide. Georges les envoya au grenier où il avait trié la veille ce qu’il voulait jeter et ce qui pouvait encore resservir. Les jeunes, en passant, lançaient des regards curieux sur le séjour, la cuisine, les travaux en cours. Refusant l’aide de Georges, ils gravissaient puis dévalaient d’un pas léger l’escalier de devant et l’échelle menant au grenier, chargés de vieux cartons, d’une chaise cassée, portant à deux une malle au fond rongé par la rouille.