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Ecriture

Artaud ou « la machine de l’être à regarder de traviole » Quel fut / quel est le style d’Antonin Artaud ?

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mercredi, 03 Juin 2015. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

Son style n’est pas :

– Tric Trac du Ciel, recueil de poèmes édité en mai 1923 c/o Kahnweiler éditeur.

Ce « petit livre de vers en effet ne me représente en aucune façon », écrit Artaud en 1946.

Ne le représente pas effectivement parce que ces vers « ont un petit air désuet d’une littérature à la (…), farces d’un style qui n’en est pas un » – un style « comme celui d’un dandy qui ferait glacer ses manchettes, n’ayant plus pour col de chemise que le tronc d’un guillotiné ».

Autrement dit le style d’un écrivain (écri-vain ?) qui de façon imagée n’aurait plus sa tête – puisque « guillotiné », non pas « décapité » mais « guillotiné » c’est-à-dire dont on a coupé la tête / la liberté d’esprit – au sens figuré un écri-vain qui n’aurait plus la pleine possession de son esprit.

Le Jardin de derrière (24 & FIN) Où il n’y a pas de fumée sans feu

Ecrit par Ivanne Rialland , le Lundi, 01 Juin 2015. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

Georges et Hélène étaient accoudés sur le balcon, regardant le ciel de juillet se foncer insensiblement, laissant apparaître les premières étoiles. Un peu plus d’un an s’était écoulé. Hélène s’était installée à l’automne dans la maison et passait deux ou trois jours par semaine à Paris. Louise et Pierre allaient au collège-lycée d’Avallon. Pierre ne voyait plus Tristan ni aucun membre de son groupe. Il en avait fondé un autre, avec qui il répétait ce soir-là dans une grange d’un village voisin. Louise fréquentait toujours les deux enfants du jardinier, avec qui elle était en ce moment même dans la grange, à regarder des DVD des Experts. Avec Camille Martineau, elle avait trouvé un job d’été à la pépinière qui avait enfin ouvert ses portes dans la ZAC. Elles y espionnaient Julien, qui rempotait des géraniums en rêvant à sa future moto tandis que la petite Jeanne distribuait en douce dans les rayons des tracts anti-avortement.

Georges et Hélène respiraient tranquillement l’air tiède du crépuscule. En tendant bien l’oreille, on aurait peut-être entendu le ronronnement de la turbine enterrée sous le pré, et peut-être encore le gloussement d’une poule en train de rêver, dans le poulailler tout neuf que Georges avait installé au printemps.

Le Jardin de derrière (23) Où la Chaussas prend les choses en main

Ecrit par Ivanne Rialland , le Mardi, 19 Mai 2015. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

En surface, Louis rejoignait Kevin et Julien. Il jeta un bref coup d’œil à la trappe, puis se dirigea vers l’église, suivi des deux amis rouges de dépit et de colère.

De leur côté, Louise et Camille parvenaient, tout essoufflées, à la grange, se glissaient dans l’appentis et, de là, par le tunnel, arrivaient jusqu’à l’abri anti-aérien du moulin du bas.

Georges avait pensé attendre là que les choses se tassent. Il s’avéra aussitôt qu’il ne serait pas assez grand pour eux sept. Il hésitait devant la porte ouverte lorsqu’il perçut une sorte de grincement. Il crut d’abord avoir mal entendu. Il fit taire Pierre qui commençait déjà à grommeler, et il tendit l’oreille. Le grincement se renouvela. Il lui sembla percevoir un souffle d’air frais sur son visage. Il eut une bouffée d’angoisse. En hâte, il poussa Noé et Isabelle dans l’abri, avec Louise et Camille, et leur ordonna de s’enfermer. Il entraîna les deux autres dans la salle de commande et commença à tourner fébrilement les manettes sous les yeux d’abord éberlués de Pierre et de Tristan. Ils entendirent alors des pas dans le tunnel, des chuchotements. Ils devinrent pâles. Georges actionnait des leviers, tournait des roues dentées, sans parvenir à fermer la porte séparant les vieux tunnels de la zone du moulin. Un instant, il vit même avec effroi la porte de l’abri s’ouvrir.

Trois sonnets des Oiseaux, par Clément G. Second

Ecrit par Clément G. Second , le Mercredi, 13 Mai 2015. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

(Mélaniques, Journal diffracté, 1984-2015)

 

Part du départ


Insistant le cours

Du vent sous les portes

Les matinées tortes

Les guide le jour

 

L’oreille aux parcours

Que l’oiseau rapporte

Le silence escorte

Un secret discours

Ah ! ma gauche

Ecrit par Sylvain Gau-Gervais , le Mardi, 12 Mai 2015. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

 

 

 

 

À ma gauche (je suis dans le sens de la marche),

Tolérance est prônée, Ouverture et Respect

(respect de qui, de quoi, je suis bien circonspect…),

grands discours à l’appui, etc. Mais l’arche

entre mots et pratique, entre parler et faire :

où donc ? Métissage – mais pour les autres, allons !

(prêt à mettre le prix pour s’agréger au loin)