Identification

USA

C, Tom McCarthy

Ecrit par Yann Suty , le Mardi, 09 Octobre 2012. , dans USA, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, L'Olivier (Seuil), La rentrée littéraire

C (C), trad. de l’anglais par Thierry Decottignies, 23 août 2012, 430 p. 24 € . Ecrivain(s): Tom McCarthy Edition: L'Olivier (Seuil)

 

La quatrième de couverture de C, le nouveau roman de Tom McCarthy, est alléchante au possible :

« Qu’est-ce que C ?

C comme Serge Carrefax. Comme le cyanure avec lequel se suicide Sophie, sa sœur bien-aimée. Comme la cocaïne dont il abuse.

Mais aussi C comme communication. Car Serge, né au début du XXe siècle, en même temps que la télégraphie sans fil, et élevé dans un institut pour sourds, est plongé depuis sa naissance dans un monde étrange et poétique de signaux qu’il ne peut déchiffrer.

Lorsque la guerre de 1914 éclate, c’est la fin de l’idylle. Opérateur radio à bord d’un aéroplane, capturé puis interné en Allemagne, toujours à la recherche de la voix perdue des morts, il participe à l’expédition de Lord Carnavon, l’égyptologue qui, pour avoir violé la tombe de Toutankhamon, mourut, dit-on, de la « malédiction du pharaon ».

L'expérience Oregon, Keith Scribner

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Vendredi, 05 Octobre 2012. , dans USA, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Christian Bourgois, La rentrée littéraire

L'expérience Oregon (The Oregon Experiment), septembre 2012, trad. USA Michel Marny, 526 p. 21 € . Ecrivain(s): Keith Scribner Edition: Christian Bourgois

 

A quoi tient le malaise, agaçant, qui s’installe et persiste à la lecture de ce livre ? Probablement à une question qui reste sans réponse. Quel en est l’objet ?

Un couple new-yorkais vient s’installer loin, très loin de la grande Cité : dans l’Oregon. Il est professeur d’université, spécialisé dans l’histoire des mouvements politiques, en particulier sécessionnistes. Elle, était un « nez » ! Oui un nez, une spécialiste de l’olfaction, employée avec un succès considérable dans la fabrication des parfums. Mais voilà : à la suite d’un choc à la tête elle a perdu tout sens olfactif. Elle souffre de ce que la médecine appelle « anosmie ». Elle en est fortement déprimée et la décision de l’exil rural en est une conséquence.

On se prend à penser que le sujet du roman est justement l’exil rural pour des citadins shootés au CO2.

« New-York manquait à Naomi. Elle appelait trop souvent ses vieux amis. Elle lisait les pages Arts du Times avec trop d’attention. Elle se retrouve à attendre au coin des rues du centre-ville que passe un bus dont elle pourrait humer une bouffée brûlante de gaz d’échappement. Un marteau piqueur, un klaxon, même le plus petit bouchon l’apaisaient comme une odeur de son enfance. »

Snuff, Chuck Palahniuk

Ecrit par Yann Suty , le Mercredi, 03 Octobre 2012. , dans USA, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire, Sonatine

Snuff, trad. de l’américain par Claro, 20 septembre 2012, 216 p. 16,50 € . Ecrivain(s): Chuck Palahniuk Edition: Sonatine

 

Amis de la poésie palahniukienne, bonjour !

Avec Snuff, l’espoir renaît. L’espoir après Pygmy, le précédent Palahniuk, cet ersatz de roman, une catastrophe, sans doute l’un des pires livres écrit ces dernières années. Impossible à achever même avec la meilleure volonté du monde. Comment un éditeur a osé publier cette « chose » ? Sans doute parce qu’elle était signée Chuck Palahniuk et quand on est un auteur de cette renommée, une véritable rock-star, on peut tout se permettre. Et même de faire de la daube. Et même de prendre son public par-dessus la jambe.

Mais on est prêt à lui pardonner. Car avant, il y a eu quelques sacrées pépites. Un humour très noir, des situations trash jusqu’à la nausée, un style syncopé qui peut produire des merveilles : Fight club, Survivant, Choke, Berceuse. Ou des résultats plus inégaux : A l’estomac, Peste. Ou alors la mayonnaise ne prend pas : Pygmy, Journal intime.

Blood Hollow, William Kent Krueger

Ecrit par Cathy Garcia , le Vendredi, 14 Septembre 2012. , dans USA, Les Livres, Recensions, Polars, La Une Livres, Roman, Le Cherche-Midi, La rentrée littéraire

Blood Hollow, 13 septembre 2012 trad. anglais (USA) Sophie Aslanides, 480 p. 20 € . Ecrivain(s): William Kent Krueger Edition: Le Cherche-Midi

 

Troisième volet de ce qui semble être une trilogie, après Aurora, Minnesota et Les neiges de la mort, les amateurs d’enquête policière ne pourront qu’adorer Blood Hollow, mais même ceux qui ne sont pas particulièrement attirés par le genre, auront du mal à ne pas se laisser happer par ce roman dense, riche et captivant. L’événement qui a secoué la petite et tranquille ville d’Aurora dans le Minnesota, va prendre rapidement l’allure d’un séisme. L’enquête est minutieusement menée par Corcoran « Cork » O’Connor, conjointement avec sa femme. Cork est un ex-flic de Chicago et l’ex-shérif de la petite ville. Mi-Irlandais, mi-Anishinaabeg, c’est un personnage très attachant, épris de vérité et de justice, reconverti un peu malgré lui dans la vente d’hamburgers, au bord du lac d’Iron Lake. Une sorte de retraite suite à un conflit dramatique. Sa femme Jo est l’avocate qui va prendre en charge la défense du présumé coupable. Coupable de meurtre, celui de la jeune Charlotte Kane, fille d’une des familles les plus riches de la ville. Le suspect est un ex-petit ami, Solemn Winter Moon, un Ojibwe vivant sur la réserve, déjà connu des services de la police pour diverses infractions et son impulsivité notoire. Cork et Jo O’Connor le connaissent bien et sont tous deux quasi persuadés de son innocence, malgré les preuves qui l’accablent.

Les bisons du Coeur-Brisé, Dan O'Brien

Ecrit par Lionel Bedin , le Samedi, 14 Juillet 2012. , dans USA, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Récits, Au Diable Vauvert

Les Bisons du Cœur-brisé, traduit de l’américain par Laura Derajinski, 2007 . Ecrivain(s): Dan O'Brien Edition: Au Diable Vauvert

 

Avez-vous déjà vu le pare-chocs de votre auto se refléter dans les yeux d’un bison ? Ce fut une révélation lorsque l’auteur se trouva un jour « suffisamment près pour voir le pare-chocs du pick-up se refléter dans ses sombres yeux ronds surmontés d’une touffe de poils noirs et frisés. Sa tête était aussi grosse qu’une machine à laver ». Même s’il fut alors « incapable de trouver un lien entre ce vieux bison poussiéreux » et lui, Dan O’Brien comprit que cette vision était un signe. Peu de temps après il loua un ranch. Au début il y vécu dans des conditions spartiates et difficiles. Plusieurs obstacles durent être surmontés : les éléments naturels, certes, mais aussi les problèmes de voisinages et d’autres liés à l’écosystème, complètement stérilisé par des « erreurs » antérieures. Ce sont ces questions qui donnent à ce livre plusieurs pistes de lectures et donc son intérêt et son épaisseur.

Ce récit est celui de l’Histoire, et aussi de l’histoire économique de la région. Nous sommes au pied des Black Hills, « de l’herbe qui oscille à l’infini dans le vent et un ciel qui engloutit la moitié du monde », les terres indiennes de Sitting Bull, dans les Grandes Plaines du Dakota. Ces plaines qui ont vu la « disparition » des peuples autochtones, les Indiens, en même temps qu’un autre massacre, celui des bisons.