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Roman

La nuit, je mens, Cathy Galliègue

Ecrit par Gilles Brancati , le Mardi, 11 Avril 2017. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Albin Michel

La nuit, je mens, avril 2017, 217 pages, 16 € . Ecrivain(s): Cathy Galliègue Edition: Albin Michel

 

La nuit, je mens, est un titre d’Alain Bashung sorti en 1998, sur son album Fantaisie militaire. Quel rapport avec le livre de Cathy Galliègue ? J’ai écouté la chanson et je ne suis sûr de rien sauf peut-être ce vers : « J’ai fait l’amour, j’ai fait le mort ». Je dis bien peut-être parce que le thème n’est pas le même.

Mathilde a une sœur jumelle, Constance, celle qui a réussi ses études, a un beau métier, tandis que l’autre est dotée d’un tempérament d’artiste, veut jouer au théâtre et écrire. Ah ! Écrire ! On sent bien que le rêve de Mathilde est d’abord celui de Cathy.

Mathilde a aimé. Guillaume, un « paumé » de la vie, un pas à sa place, un qui aurait dû naître ailleurs ou jamais. Ils se sont aimés, ils se sont séparés quand le roman commence et Guillaume se suicide après avoir laissé une lettre pour Mathilde.

C’est une histoire finie… ou pas !

Hemingway, Hammett, dernière, mélodrame, Gérard Guégan

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 08 Avril 2017. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Gallimard

Hemingway, Hammett, dernière, mélodrame, mars 2017, 240 pages, 18 € . Ecrivain(s): Gérard Guégan Edition: Gallimard

 

« Avec le temps, c’est devenu un réflexe : lorsque Hemingway se prépare à affronter l’inconnu, il ne se libère de ses angoisses qu’en bâtissant une fiction dans laquelle les dès roulent en sa faveur. Il appelle ces moments-là des Ballades avec un autre soi-même ».

Deux écrivains, deux anciens compagnons de route du Parti Communiste, l’un sur tous les fronts où se vérifie l’art de la vie et du roman – l’Espagne en guerre sociale, l’Italie, les armes, les taureaux et les femmes, l’Afrique, Paris et les peintres, autant de théâtres des opérations –, l’autre signe le plus beau braquage de l’histoire du roman noir, flirte avec la nuit, l’alcool, un Faucon Maltais et Hollywood. Deux compagnons écrivains, détestés par McCarthy et sa clique, suivis de près par le FBI, deux frères d’armes qui se sont perdus de vue, fâchés, séparés par des mots, et un océan. Et puis Hemingway décide un jour de quitter son repaire dans les Rocheuses pour tenter de retrouver son vieil ami, le temps presse se dit-il, alors le vieil homme se lance dans une nouvelle aventure.

Pssica, Edyr Augusto

Ecrit par Cathy Garcia , le Jeudi, 06 Avril 2017. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue portugaise, Asphalte éditions

Pssica, février 2017, trad. Portugais (Brésil) Dinhiz Galhos, 142 pages, 15 € . Ecrivain(s): Edyr Agusto Edition: Asphalte éditions

 

Phrases courtes et sèches, style minimaliste, l’auteur entasse les dialogues à même le corps du texte, pas de tiret, ni de guillemets, ni de retour à la ligne. Il ne s’encombre pas de fioritures, nous sommes ici dans le brut du brut, à l’image de la brutalité dont il est question dans ce roman très noir. Les amateurs de belles littératures resteront sur leur faim, le sujet étant ce qu’il est, l’auteur ne cherche pas à en tirer une esthétique. Le malaise que ressent le lecteur est un moindre mal au regard de l’histoire de Jane, ex-Janalice, une collégienne de 14 ans, dont le petit ami n’a rien trouvé de mieux que faire circuler dans le collège via les réseaux sociaux une vidéo de leurs ébats, une fellation plus exactement. Humiliée, rejetée par tous, y compris ses parents, Janalice est envoyée chez une tante à Belém. Livrée à elle-même, elle se met à errer dans le centre-ville et chaque nuit se fait violer sous la menace, par le compagnon de sa tante. La blancheur de sa peau, sa beauté exceptionnelle et des formes déjà très avantageuses malgré ses 14 ans attirent rapidement la convoitise. Elle fait connaissance avec une fille qui traîne dans la rue et qui est en couple avec un vieux junkie. Profitant de sa naïveté, ces deux derniers la vendent à des trafiquants. Janalice se fait kidnapper en plein jour et en pleine rue.

Le venin du papillon, Anna Moï

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 05 Avril 2017. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Asie, Gallimard

Le venin du papillon, février 2017, 296 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): Anna Moï Edition: Gallimard

 

Dans la société post-coloniale du Vietnam du sud, alors que les armées françaises ont quitté le terrain et que s’affrontent les communistes du nord d’une part et les forces américaines installées au sud du 17e parallèle d’autre part, le destin chaotique de deux familles de la région de Saïgon est un microcosme symptomatique des bouleversements incohérents que connaît alors cette partie du monde.

D’un côté, la jeune Xuan, fille de Mae et de Ba, officier de l’armée vietnamienne.

De l’autre, la jeune Odile et son frère Julien qui vivent, livrés à eux-mêmes, leur mère ayant refait sa vie en Europe, dans la grande maison coloniale d’un père français régulièrement absent.

Les vies des trois adolescents vont se croiser dans les turbulences d’un pays en état de guerre.

Antinéa mon amour, Sophie Caratini

Ecrit par Martine L. Petauton , le Lundi, 03 Avril 2017. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Thierry Marchaisse

Antinéa mon amour, janvier 2017, 415 pages, 22 € . Ecrivain(s): Sophie Caratini Edition: Thierry Marchaisse

 

Antinéa, c’est le désert, celui du Sahara, et c’est l’amour, le grand, celui – peut-être un des plus puissants – qu’on peut porter à des lieux bien autant qu’à des gens.

Ici, c’est celui d’un militaire, Jean Du Boucher – personnage réellement historique (1910-1998) ayant vécu son odyssée dans les années Trente, mais, n’en doutons pas, c’est aussi celui de l’auteur, l’anthropologue Sophie Caratini, qui connaît son Afrique Saharienne sur le bout de la souris et sait en parler, à la hauteur de ces griots d’Afrique racontant sous les acacias  ou au bord des tentes nomades : « La démesure du désert, la vue qui porte au loin sur l’horizon circulaire, le cheminement dans les oueds que j’ai souvent parcourus, l’abreuvoir aux puits où j’ai déjà bu, les silhouettes des rochers qui m’entourent… tout cela est à moi… je m’étonne de la force de ce lien que je sens grandir saison après saison et me demande si ce ne serait pas plutôt moi qui appartiens au désert que l’inverse », dit Du Boucher.