Identification

Poésie

Le Corps noir du soleil, Amina Saïd

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Samedi, 20 Juin 2015. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Rhubarbe

Le Corps noir du soleil, décembre 2014, (calligraphie Hassan Massoudy), 90 pages, 11 € . Ecrivain(s): Amina Saïd Edition: Rhubarbe

 

La vie d’Alexandre Le Grand a été si exceptionnelle qu’elle fait partie des mythes de l’Antiquité. Convaincu très jeune par sa mère qu’il était descendant des Dieux, il accomplira un parcours de conquérant unique, allant de conquêtes en conquêtes de la Grèce aux Indes. Dans ce très beau recueil, intitulé Le Corps noir du soleil, Amina Saïd nous fait revivre l’épopée d’Alexandre Le Grand, alors que celui-ci s’apprête à partir pour l’autre monde (étroite sera la tombe quand j’y serai enseveli), se rejoue alors sous nos yeux le voyage de sa vie, son parcours semé d’épreuves. La poète s’exprimant en je nous entraîne dans l’aventure et nous arpentons avec ce cavalier les innombrables paysages aux couleurs sublimées par la variété d’une nature luxuriante propre à ces pays de sable et d’ocre. Récit d’un passage de l’ombre à la lumière, mais aussi récit onirique, récit de la naissance, récit sans fin, comme le désir, le silence ou la mort, mais surtout quête initiatique afin d’aller à la rencontre de soi ou de l’autre en soi, comme pour donner un sens à l’absurde du monde, nous dit-il, en quête d’absolu donc. Cette épopée historique aux intonations lyriques de l’aventure humaine nous rappelle que la vie est brève comme une manière de rêve. Dans l’ignorance du parcours pour accéder à la lumière, le conquérant avance toujours sans peur.

Indalo, Christian Saint-Paul

Ecrit par Cathy Garcia , le Mardi, 16 Juin 2015. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Encres vives

Indalo, avril 2015, Format A4, 16 pages, 6,10 € . Ecrivain(s): Christian Saint-Paul Edition: Encres vives

 

C’est à une très belle flânerie andalouse que nous convie Christian Saint-Paul dans ce 441ème Encres Vives, placé sous le signe de l’indalo, la figure préhistorique qui est devenue le symbole de la ville et de la province d’Almeria, et qu’on pouvait déjà voir peint sur les maisons en guise de protection contre les orages et le mauvais œil. Christian Saint-Paul a le don de nous faire vivre les paysages, les lieux et leur histoire au travers de son regard de poète doublé d’un talent de conteur, et il ne fait pas que raconter ce qu’il a vu, il nous le fait voir, littéralement, c’est-à-dire ressentir aussi.

« La nuit encore/le soleil étouffant/mutile la fermentation du sommeil/Nous vivons désormais/lovés dans ce désert/où la terre n’est que/poussière montant au ciel/ »

Christian Saint-Paul a le regard d’un poète convaincu, tel Machado, de l’absolu nécessité d’être homme, en toute humilité, un homme à qui rien n’échappe, ni la beauté des lieux ni « des îlots d’immeubles/parsemés le long d’avenues/vides – sans utilité–/témoignent de la chute folle de la finance ».

Alpe du Grand Serre, Christophe Lamiot Enos

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Lundi, 08 Juin 2015. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Passage d'encres

Alpe du Grand Serre, 2015, 5 € . Ecrivain(s): Christophe Lamiot Enos Edition: Passage d'encres

 

Ce qu’on entend en lisant ce petit opus de Christophe Lamiot Enos c’est un chant, une musique d’eau qui court sur les pages et délivre « ses voix plurielles » dans la musique de mots, héritée de l’enfance, peut-être même sortie des contes, Pierre et le loup, ou d’un album du Père Castor, nous dit le poète, et qui appelle pour que « nos forêts soient musiques ».

Oiseaux, non ? plumes d’oiseaux, légèreté de l’air, envolées de plumes, tourbillons de mains fendant l’air, tourbillons de feuilles et autant de souvenirs sauvés de l’oubli volent et chantent, enchantent le langage.

Dans l’obscurité ou dans la clarté du jour, dans le silence ou dans la lumière des mots, l’avancée de la mémoire se fait en pente douce, au milieu de forêts obscures et des bruits d’eau qui dégoulinent sur les feuilles. L’eau à travers l’espace et le temps se fait flocons, cristallise l’anamnèse, au milieu des années perdues. Allonger le pas sur les chemins, prudents, parmi les piques du « hérisson », descendre à la source sans craindre le chemin épineux, non pas de ronces mais souvenirs vivants qui bougent, s’animent tel ce petit animal convoqué. L’oiseau, libre, vole, s’envole de branches en branches, transporte le message du poète, transporte la lumière, le soleil, l’avancée des nuages, au-dessus des arbres, et nous enlève au-dessus du tout « que neige porte ! »

Le grand cycle de la vie ou l’odyssée humaine, Alain Marc et Laurent Maza

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mardi, 19 Mai 2015. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Le grand cycle de la vie ou l’odyssée humaine, CD-audio & Livre-audio (Artis Facta) 8,50 € (téléchargement) . Ecrivain(s): Alain Marc et Laurent Maza

 

Des 14 poésies sonores entendues, écoutées, réécoutées via le remarquable CD-audio Le Grand cycle de la vie ou l’odyssée humaine, d’Alain MARC et Laurent MAZA (une co-production Première Impression, Artis Facta), j’ai retenu des bribes des extraits/ardemment remarquées (Oreilles Vives…).

NB : ces notes « tapuscrites » découlent directement d’une écoute personnelle, la mienne. C’est dire qu’elles ne présupposent pas de l’exactitude de la mise en page/de la mise en forme. Ces notes tapuscrites sont donc des notes auparavant retranscrites d’après écoute du CD-audio correspondant.

« La démarche de différencier le texte entendu du texte écrit est une bonne démarche » m’écrivit un jour Alain Marc. Mon souci restait de ne pas déformer pour autant le texte écrit initial, de ne pas dénaturer la démarche de l’auteur. Différencier le texte entendu du texte écrit peut avoir un avantage, peut-être : celui d’établir une marge de manœuvre spirituelle.

Mon prochain est un arbre, Francine Charron

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Samedi, 16 Mai 2015. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Mon prochain est un arbre, Ed. L’Arachnoïde, avril 2014, 64 pages, 13 € . Ecrivain(s): Francine Charron

 

Francine Charron écrit la fragilité des êtres, et des rencontres entre ces êtres.

« peur dans la peur, noir dans le noir,

tu coupes et tu retranches les bras vifs de la nuit ».

 

Pour ne pas perdre l’autre, on est prêt à tout, à « nourrir la fosse… veiller l’argile sur tes lèvres qui enfoncent… je veux bien creuser ma plaie, qu’elle te couvre… »

Entre feu des passions et soleils d’ombres, nerfs tendus entre angoisse et désir, le désespoir se creuse et fait son trou à l’intérieur, là où il avait déjà une place « mère… j’ai appris ta leçon dure ».