En choisissant pour titre de son premier recueil de poèmes « La veine des étoiles phonétiques », Céline De-Saër ouvre un chemin. A la source des mots, de leur son autant que de leur sens (l’oralité est ici primordiale), qu’elle plonge dans une nuit qui serait, comme l’écrit Péguy, l’état habituel et permanent. Un chemin qui est cheminement, à la découverte, pas à pas, de ce qui pourrait être un gisement ou une pulsation, selon la double acception de la veine du titre, relevant du domaine minier comme de la circulation du sang.
Gisement d’images, d’émotions au fil des pages, alternance de lutte et d’abandon de la part de la poète : les visions s’enchaînent, le sang bat trop vite aux tempes. Car il s’est produit un événement tragique, à l’origine, ainsi qu’on peut le supposer, de l’écriture du recueil, et qui apparaît explicitement par deux fois, dans toute sa violence et la netteté de sa description.