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Pays nordiques

Souvenirs (et) Le chemin du serpent, Torgny Lindgren

Ecrit par Ivanne Rialland , le Jeudi, 16 Janvier 2014. , dans Pays nordiques, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Biographie, Roman, Récits, Actes Sud

. Ecrivain(s): Torgny Lindgren Edition: Actes Sud

Souvenirs, récit traduit du suédois par Lena Grumbach, Actes Sud, novembre 2013, 235 pages

 

Le serpent, chemin faisant

Livre arraché à Torgny Lindgren par un éditeur, comme il l’explique dans une scène burlesque au seuil de ce volume, c’est à une drôle d’expérience de lecture que nous confrontent les mémoires de l’écrivain suédois, qui ne cesse d’insister sur son indifférence à la vérité tout en égrenant des scènes de son enfance puis de sa vie d’écrivain auxquelles nous ne pouvons nous empêcher de prêter foi. D’un côté, donc, l’ouvrage paraît éclairer le lecteur français sur les mœurs et l’atmosphère du Västerbotten, province natale de l’écrivain qui est notamment le cadre du Chemin du serpent et l’une des sources de son univers et de sa langue poétique. De l’autre, l’autobiographie, qui s’affirme irriguée de fiction, pourrait bien ne proposer là qu’un trompe-l’œil, en offrant au lecteur naïf en quête de sources et de clés le tableau d’une province toute romanesque et intime.

Lettres à Poséidon, Cees Nooteboom

Ecrit par Yann Suty , le Samedi, 09 Novembre 2013. , dans Pays nordiques, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits, Actes Sud, Correspondance

Lettres à Poséidon, traduit du néerlandais par Philippe Noble, octobre 2013, 266 pages, 22 € . Ecrivain(s): Cees Nooteboom Edition: Actes Sud

 

Certains écrivent à leur femme ou à leur maîtresse. D’autres à leur père ou leur mère ou bien à des amis. Certains à un frère, à une sœur, d’autres à un mort ou à un descendant. Beaucoup de combinaisons sont possibles. Cees Nooteboom, lui, a décidé d’écrire des lettres à un dieu, et pas n’importe lequel, Poséidon, le dieu de la mer, que d’autres appellent Neptune.

L’idée lui vient alors qu’il est installé à la terrasse d’un restaurant appelé, justement, le « Poséidon », sur son lieu de vacances. Sur la serviette qu’un serveur lui apporte, il voit le nom du dieu au trident inscrit en bleu, bleu comme la mer au bord de laquelle il vit l’été. Pour lui, c’est un signe (« quelqu’un veut me dire quelque chose, et j’ai appris à obéir à ce genre de signes ») et il décide, une fois qu’il aura achevé le roman sur lequel il planche, de lui destiner des lettres. Ou plutôt, il lui dédie des « petites collections de mots » où il l’informera de sa vie. Il lui relate les petites choses qu’il lit ou qu’il voit, des événements de sa vie. Il lui fait part de ses pensées, d’images qu’il a vues à la télévision. Il s’interroge sur la vie et la mort, ou médite sur les philosophes.

En mer, Toine Heijmans (2 critiques)

Ecrit par Lionel Bedin , le Mercredi, 02 Octobre 2013. , dans Pays nordiques, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Christian Bourgois, La rentrée littéraire

En mer, traduit du néerlandais par Danielle Losman, août 2013, 15 € . Ecrivain(s): Toine Heijmans Edition: Christian Bourgois

 

 

Donald est un homme ordinaire, qui mène une existence (trop) ordinaire, et qui a déjà subi pas mal de défaites et d’humiliations. Il a passé une partie de sa vie à « faire des choses dont je sais qu’il vaudrait mieux ne pas les faire. Mais je les fais quand même », entouré de personnes – les collègues et d’autres – pour qui « l’intrépidité ne leur est plus indispensable. Ils se passent aisément d’aventure ». Un jour il se dit que « le moment d’être ambitieux m’a semblé révolu » et se demande par quoi remplacer « le bureau, les deals, les entretiens d’évaluation, ces inutiles ingrédients de la vie ». Hagar, sa femme, lui susurre que « c’est agréablement calme, tu sais, quand tu n’es pas là » ou « je voudrais tellement que tu sois un adulte. Un homme qui prend des décisions ». Alors un congé sabbatique, un voilier et quelques mois de navigation en solitaire s’imposent. Suivis de quelques jours en mer avec Maria, sa fille. Histoire de lui proposer une belle aventure, de « faire en sorte que ça vaille la peine » et de montrer à Hagar « qu’elle s’est inquiétée pour rien ».

La tristesse des anges, Jon Kalman Stefansson

Ecrit par Yann Suty , le Lundi, 22 Juillet 2013. , dans Pays nordiques, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Gallimard, La rentrée littéraire

La tristesse des anges, (Harmur Englanna) trad de l'islandais par Eric Boury, 382 pages, 21,50 € . Ecrivain(s): Jon Kalman Stefansson Edition: Gallimard

Après Entre ciel et terre, Jón Kalman Stefánsson nous embarque avec La tristesse des anges, dans un nouveau périple dans les rudes terres islandaises de la fin du XIXe siècle.

Ce deuxième roman commence quelques semaines après la mort de Bárður, le héros de son premier livre. Certains personnages sont de nouveau conviés, comme le gamin. Alors que le premier opus se passait surtout en mer, celui-ci se déroule principalement sur terre, mais surtout dans la neige.

Jens est postier et sillonne l’Islande à pied ou à cheval pour distribuer le courrier, pour un salaire qui lui permet à peine à couvrir ses frais, dans des conditions souvent extrêmes lors des interminables hivers. Au début du roman, il arrive ainsi dans une auberge, complètement collé à la selle de son cheval. Il a gelé.

Cette auberge a beau être loin de tout, un trou perdu où il ne se passe jamais rien, il est possible d’aller encore plus loin, jusqu’à « l’extrémité du monde ». C’est là que l’on envoie Jens pour une nouvelle tournée. Cependant, il ne peut mener seul cette expédition à travers les fjords, car il lui faudra traverser une mer et elle l’effraie au plus haut point, le paralyse.

Oiseau de malheur, Johanna Sinisalo

Ecrit par Martine L. Petauton , le Mercredi, 17 Juillet 2013. , dans Pays nordiques, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Actes Sud

OISEAU DE MALHEUR Editions « Actes sud » mars 2011 / 416 pages / 23 € . Ecrivain(s): Johanna Sinisalo Edition: Actes Sud

L’AUTEUR : Jeune auteur finlandais, Johanna Sinisalo, a déjà obtenu le « finlandia prize » pour « jamais avant le coucher du soleil ».

Où peut bien se trouver la cage de cet « oiseau de malheur » dans les fichiers d’Actes Sud ? Thriller ? Fantastique ? Rubrique écologie politique ? Roman d’amour ? A tour de rôle, ces genres ? ou, tous à la fois, en un mélange sucré / très salé ?
Ce qu’on entend d’abord, c’est le côté trek-book, à mi pente entre un « Petit futé » pour pieds agiles, et un « Guide du routard » à ne pas mettre dans tous les sacs…
On part en méga rando (non professionnels, s’abstenir) avec un couple (amoureux, en partant) de jeunes finlandais, s’élançant, non sur le G20 cher à nos randonneurs – moi, non compris – mais, là-bas, au bout du monde, dans une Tasmanie inconnue (juré) de tous les élèves…
Il faut plusieurs semaines pour espérer boucler l’affaire, avec un emploi du temps de psychorigide, un zeste de bagages (du genre : tout-doit-tenir-dans-le-mini-sac-à-dos-oui-ou-m----- !) ;