Diamant d’un noir étincelant, Betty est un chef-d’œuvre du genre. Un chef-d’œuvre qui va compter dans la littérature noire. Donc dans la littérature tout court.
On a l’habitude avec Indridason de plonger dans un univers sombre, fatidique, marqué par la course tragique des êtres. Avec Betty, notre Islandais favori, qui abandonne pour ce livre son détective fétiche Erlendur Sveinsson, atteint des sommets, signant un polar digne de la plus belle époque, celle des Chandler, des Goodis. Et puis celle de James Cain. Betty commence bien sûr par une épigraphe de lui :
« Ceci devrait être un meurtre tellement désolant que ça n’en serait même pas un, mais seulement un banal accident de voiture qui arrive quand des hommes sont soûls et qu’il y a de l’eau-de-vie dans la voiture et tout ce qui va avec . » (James M. Cain, Le Facteur sonne toujours deux fois)
Et la citation ne s’arrête pas là. En fait, elle ne s’arrête pas du tout ! Jusqu’à la fin du livre, Indridason nous offre une merveille de « remake » du Facteur. Ce n’est pas nouveau. Ce chef-d’œuvre de la littérature noire a inspiré des centaines de livres et de films.