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La Une Livres

Et je dirai au monde toute la haine qu’il m’inspire, Marc Villemain

Ecrit par Marie du Crest , le Samedi, 28 Février 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman

Et je dirai au monde toute la haine qu’il m’inspire, édité chez Maren Sell éditeurs, en attente d’une réédition (disponible sur Amazon ou autre site en ligne) . Ecrivain(s): Marc Villemain

 

 

Un futur si proche

Début janvier 2015, sortit en librairie, dans un climat polémique, le roman Soumission de Michel Houellebecq. En 2006, paraissait le premier roman de Marc Villemain, Et je dirai au monde toute la haine qu’il m’inspire. Deux politiques fictions d’anticipation, imaginant chacune le devenir de la France de 2020, dans l’ombre tutélaire de J.K. Huysmans, auteur du « sombre dix-neuvième siècle » selon Damien Sachs-Korli, l’un des deux narrateurs du texte de Villemain et sujet de recherche universitaire pour le héros de Houellebecq. D’une certaine manière, le roman de Villemain est inaugural à double titre, premier geste romanesque de son auteur et première méditation sur les destinées électorales du pays. La première, celle de Houellebecq, se rassurant elle-même, et la seconde, nocturne, vécue dans l’exil, la fuite.

Une histoire à tenir debout, Régine Salvat

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Samedi, 28 Février 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Récits, Jean-Claude Lattès

Une histoire à tenir debout, 299 pages, 18,30 € . Ecrivain(s): Régine Salvat Edition: Jean-Claude Lattès

 

Une traversée des apparences

Comment parler du livre de Régine Salvat sans évoquer l’émotion violente et incompressible qui nous étreint en le lisant, sans évoquer la présence à chaque mot, de RémY, pendant notre lecture.

RémY (avec un Y !), un être doté d’une grande intelligence, sensible, magnanime et qui a su gagner tant de combats contre sa maladie, à différentes étapes, pour apprendre à lire, à écrire, quand sa maladie l’entravait, qui a refusé le plus longtemps possible le fauteuil roulant, pratiqué l’aïkido et qui a décidé tel un samouraï de suivre cette éthique exemplaire qu’il admirait : « la droiture est le pouvoir de décider une certaine ligne de conduite en accord avec la raison, sans hésiter ; mourir lorsqu’il faut mourir, combattre quand il faut combattre ; “le courage est la vertu des héros…” c’est un réel courage de vivre lorsqu’il est juste de vivre et de mourir seulement lorsqu’il est juste de mourir ». Des phrases qu’il avait soulignées dans son livre préféré. « Rémy c’était mon Gandhi, et plus encore », disait de lui son ami Loïs.

Le Cut-Up de William S. Burroughs. Histoire d’une révolution du langage, Clémentine Hougue

Ecrit par Marc Michiels (Le Mot et la Chose) , le Vendredi, 27 Février 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais, Arts

Le Cut-Up de William S. Burroughs. Histoire d’une révolution du langage, éd. Les presses du réel, Coll. L’écart absolu, octobre 2014, 416 pages, 26 € . Ecrivain(s): Clémentine Hougue

 

Clémentine Hougue propose dans son livre une généalogie du cut-up, en France, en Europe et aux Etats-Unis au 20e siècle, qui s’inscrit entre modernité, littérature, collage, peinture et radicalité. Le « cut-up » est inventé par William S. Burroughs (1914-1997) et Brion Gysin (1916-1986) à la fin des années 1950. Installé depuis 1954 à Tanger, où Burroughs rédige son opus magnum Le Festin nu, il est rejoint au printemps 1957 par Allen Ginsberg (1926-1997) et Jack Kerouac (1922-1969) qui l’aident à organiser les feuillets de son manuscrit.

Puis, il s’installe dans un petit hôtel, baptisé le « Beat Hotel » qui se trouve rue Git-le-Cœur, dans le 6e arrondissement de Paris, où transite la bohème américaine et où il crée alors un véritable laboratoire d’écriture. Il y retrouve le peintre et poète Brion Gysin qui travaille à l’époque sur des expérimentations de collages picturaux, y rencontre les poètes Henri Chopin (1922-2008), Bernard Heidsieck (1928-2014), Jean-Jacques Lebel (1936).

L’Âne mort, Chawki Amari

, le Jeudi, 26 Février 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Maghreb, Barzakh (Alger)

L’Âne mort, novembre 2014, 180 pages, 13 € . Ecrivain(s): Chawki Amari Edition: Barzakh (Alger)

 

L’insoutenable légèreté de l’âne

Le journaliste, chroniqueur et écrivain algérien Chawki Amari signe avec L’Âne mort un roman de la maturité, permettant à son talent d’humoriste souvent noir de se déployer avec un mélange de dérision et de profondeur particulièrement intéressant. En revendiquant comme source l’Ane d’Or d’Apulée, désigné comme premier écrivain algérien de l’histoire, il place d’emblée son récit sous l’égide du grotesque et de la magie, de la sensualité et de la métaphysique, de la fantaisie échevelée et de la noirceur d’une analyse souvent critique du monde. C’est en effet par strates successives que se révèlent les sens de cette histoire rocambolesque, à travers les pérégrinations de trois jeunes gens et d’un âne, d’Alger aux montagnes de la Kabylie et retour. La formation de géologue de Chawki Amari donne en effet à ce récit l’allure d’une réflexion sur les lieux et le temps, sur la surface et les profondeurs enfouies, sur la présence au monde de l’animal humain qui le peuple, son insignifiance à l’échelle des temps géologiques et sa volonté d’exister et de donner sens à ses quelques décennies à passer sur terre.

Les chemins de la rédemption, Wiley Cash

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mercredi, 25 Février 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, USA, Roman, Belfond

Les chemins de la rédemption, février 2015, traduit de l’américain par Anne-Laure Tissut, 300 pages, 21,50 € . Ecrivain(s): Wiley Cash Edition: Belfond

 

Gastonia, ville de la Caroline du Nord.

Easter et Ruby, deux sœurs âgées respectivement de douze et six ans, vivent dans un centre d’accueil suite au décès de leur mère victime d’une overdose. Le père, Wade Chesterfield, a disparu de leur vie quelques années auparavant après avoir renoncé à ses droits parentaux. Sauf que Wade Chesterfield réapparaît de nulle part, enlève ses filles et les entraîne dans sa fuite.

Brady Weller, ex-flic reconverti dans la vente de systèmes de sécurité après avoir tué accidentellement un enfant, accepte la proposition d’un juge et devient le tuteur d’Easter et de Ruby. Sauf que Brady Weller, divorcé, éprouve déjà bien des difficultés à dialoguer avec sa propre fille.

Pruitt, videur dans une boîte de nuit, se voit confier une mission par son patron : retrouver un magot qui lui a été dérobé et accessoirement éliminer celui qui s’en est emparé, à savoir Wade Chesterfield. Sauf que Pruitt a une raison personnelle d’en vouloir à Wade et de se venger.