Depuis la pandémie du Coronavirus de 2019-2020, le personnage d’Argan nous est devenu familier, avec ses craintes d’hypocondriaque concernant tous les aspects de sa santé. Heureusement, les danses et ballets qui introduisent chaque acte et cloturent la pièce, véritables petites scènes exotiques, le premier de ces intermèdes célébrant Louis XIV, contribuent à dédramatiser la thématique. La pièce a été conçue pour être jouée à la période du carnaval et relève de l’esthétique non seulement classique mais baroque, avec des divertissements costumés, chantés et dansés, qui font partie intégrante du spectacle et sont annoncés, pour les deux derniers d’entre eux, par l’un des personnages, Béralde.
La place des chants dans cette pièce est d’autant plus importante que Cléante se fait passer pour le maître de musique d’Angélique et que ceux-ci se livrent à l’acte II à un échange amoureux crypté, devant un public qui n’y voit goutte. Comme toujours, masque et travestissement, qui engendrent des procédés de double énonciation, sont infiniment plaisants pour le spectateur qui en sait davantage que les personnages dupés.