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Roman

Des voleurs comme nous, Edward Anderson

Ecrit par Zoe Tisset , le Lundi, 10 Novembre 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, USA, Points

Des voleurs comme nous, traduit de l’anglais (USA) par Emmanuèle de Lesseps, septembre 2014, 240 pages, 6,60 € . Ecrivain(s): Edward Anderson Edition: Points

 

C’est l’histoire d’une cavale de trois hommes, des hors-la-loi, des mécréants, des malfaiteurs. Ils braquent des banques comme le bon citoyen va faire des courses. Ils ne sont pas méchants, juste hors système, hors tout. « Les flics m’ont jamais inquiété, dit T. Doub. C’est les mecs qu’on prenait pour des amis qui vous dépassent. Et une femme qui t’en veut. C’est ça qui te dépasse ». Bowie va pourtant s’amouracher d’une « donzelle », d’une fille à part, sauvage et tendre.

« – J’ai l’impression que toutes les femmes font ça.

– Je ne sais pas ce que font les autres femmes (…)

– Je suppose qu’une femme est un peu comme un chien, Bowie. Tu prends un bon chien, si son maître meurt, il refusera qu’un autre le nourrisse et il mordra tous ceux qui veulent le caresser, et s’il continue, il cherchera tout seul sa nourriture et souvent il mourra ».

Pas pleurer, Lydie Salvayre

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Jeudi, 06 Novembre 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Seuil

Pas pleurer, août 2014, Prix Goncourt 2014, 288 pages, 18,50 € . Ecrivain(s): Lydie Salvayre Edition: Seuil

 

Comment une histoire singulière croise « l’Histoire avec sa grande Hache » ?

Lorsque vous, lecteur inconnu, ouvrez le dernier roman de Lydie Salvayre, Pas pleurer, édité en août 2014 aux éditions du Seuil, vous devez en accepter l’originalité.

Alors, imaginez-vous au théâtre. Les trois coups sont frappés. Le rideau rouge s’écarte. Le décor est planté. Un salon. Le bruit du monde extérieur est aboli et nous sommes emportés dans un huis clos.

Une mère âgée de « quatre-vingt dix ans », à la mémoire qui flanche, est assise dans le fauteuil où elle passe ses jours, souvent près de la fenêtre. Ce jour-là, face à elle, sa fille, grande lectrice et écrivain, fervente adepte du terme juste, de la belle langue, l’écoute attentivement, pas tout à fait en silence. En effet, parfois, elle interrompt le déroulé des souvenirs maternels pour corriger certaines erreurs de langue. Mais pas à chaque fois. Ce serait fastidieux et mal venu. Alors elle laisse sa mère égrainer son récit à sa façon. Ce récit que la fille attend depuis bien longtemps.

La marque des détours, Yveline Stéphan

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Mardi, 04 Novembre 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres

La marque des détours, Éditions Infimes, 2014 . Ecrivain(s): Yveline Stéphan

 

Le roman d’Yveline Stephan La marque des détours, paru en 2014 aux éditions Infimes, est un long monologue où Léna, l’héroïne, se retourne sur son passé et entame un bilan sans concession de ce qu’elle a fait de son existence. Enfermée pendant de longs mois dans un lieu clos entouré de blancheur, elle « ne cesse d’écrire des mots retenus en elle depuis si longtemps ». Elle déroule son histoire « dans un cahier de moleskine noir » qu’elle emportera dans sa valise au moment où elle décidera de se confronter à nouveau avec l’extérieur, lorsqu’elle se sentira assez forte pour « se regarder sans terreur » dans un miroir et se retrouver « Elle, Léna. Elle, Hélène Robin ».

Nous, lecteurs, devenons partie prenante de l’exploration des dédales du monde intérieur d’une femme dont la vie serait enviée par beaucoup. Pourquoi l’héroïne nous apparait-elle comme « une femme gelée » ? C’est ce que le récit va tenter d’éclaircir. Enfant, Léna se rêvait un avenir. Adulte, elle s’est inventé un passé.

Je suis très sensible, Isabelle Minière

, le Mardi, 04 Novembre 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Serge Safran éditeur

Je suis très sensible, août 2014, 173 pages, 14,50 € . Ecrivain(s): Isabelle Minière Edition: Serge Safran éditeur

 

Tu es mon lion superbe et généreux

Grégoire n’est pas comme les autres. Il est un peu… bizarre. Isabelle Minière s’est glissée dans la peau de ce jeune adulte désarmant qui prend tout au premier degré et qui dit, naïvement, ce qu’il pense.

Grégoire n’a pas eu de père et il a été élevé par sa mère qui l’appelait mon minou. Il passait beaucoup de temps chez la voisine, une Allemande qui a perdu son fils et son mari. Grâce à elle il parle couramment allemand et ponctue ses phrases de « sehr gut ! », « ich liebe dich » ou « danke ».

Grégoire est un excellent dactylographe et il a tapé un long texte pour Agathe. Agathe est une jeune femme inconstante qui vit avec un homme. « Un jour il a disparu, je ne l’ai jamais revu. Plus tard Agathe m’a dit que c’était à cause de moi, plus je lui plaisais, plus son copain lui déplaisait ».

Rien n’étonne Grégoire. Il s’est laissé embrasser par Agathe dont il partage désormais la vie. Agathe est professeur de philo et elle aimerait bien que Grégoire trouve un travail en rapport avec ses capacités.

Clouer l’Ouest, Séverine Chevalier

Ecrit par Martine L. Petauton , le Lundi, 03 Novembre 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Editions Ecorce

Clouer l’Ouest, juin 2014, 180 pages, 10 € . Ecrivain(s): Séverine Chevalier Edition: Editions Ecorce

 

 

Ne pas passer à côté de ce livre. Voilà, c’est dit !

D’urgence, ouvrir ce petit opuscule dont la couverture moirée hésite entre un rien de forêt du Soulages juste avant l’Outre Noir, et un reflet presque aristocratique d’un métal ancien. Puis, se jeter, au rythme d’une émotion littéraire vraiment neuve, dans ce voyage au fond du Limousin noir et des états d’âme de l’homme depuis la nuit des temps…

 

« Il faut bien que les choses se soient passées d’une certaine façon. Longtemps, je ne me préoccupais pas de la scène blanche… »