Identification

La Une CED

Ainsi parlait, Jean de Ruysbroeck (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Jeudi, 26 Janvier 2023. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Arfuyen

Ainsi parlait, Jean de Ruysbroeck, trad. et préf. Marie et jean Moncelon, éd. Arfuyen, 2022, 14€

 

Une approche de Dieu

Ainsi parlait Jean de Ruysbroeck laisse entrevoir une relation à Dieu fondée sur une expérience mystique, en tout cas telle que j’ai pu la percevoir. Approche de Dieu contemplative, intérieure et mystérieuse. Tout confine ici à la rencontre de Dieu par le croyant qui a besoin de « toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matt. IV, 4). Cela dit, il faut donner quelques éléments saillants qui justifient ici cette quête, car le chemin pour le chapelain de Sainte-Gudule est balisé. Son langage dessine les reliefs d’un paysage escarpé et montagneux, c’est-à-dire des flans abrupts, des chemins complexes, des pierres dures et surtout des découvertes spirituelles. Il y a un nombre important de termes de cette métaphore de l’élévation de l’âme : hauteurs, accroissement, croissance, fructification, agrandissement, toutes ces images concourant à dresser le portrait d’un Dieu intérieur. Si ces images de l’élévation découlent de l’imaginaire religieux du prêtre d’une simple paroisse de Bruxelles, il se trouve aussi des allusions récurrentes au feu, à l’ignition, au soleil, à la combustion des consciences, à l’embrasement de l’Esprit.

Voyage en haute Connaissance, Bertrand Vergely (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Mercredi, 25 Janvier 2023. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Voyage en haute Connaissance, Bertrand Vergely, Les éditions du Relié (Guy Trédaniel), janvier 2023, 336 pages, 18 €

 

Le sous-titre de cet essai (Philosophie de l’enseignement du Christ) en indique clairement l’objet et l’enjeu ; une interprétation spéculative (mais ardente, et joyeuse !) de la nature du Christ et du message évangélique depuis l’idée d’une Vie infinie qui s’incarne en lui, et vient nourrir exemplairement la capacité propre à l’homme, par sa raison consciente et libre, de « faire vivre la vie même qui est en lui ». Or le constat de l’auteur (p.120) est sans appel : « Nous voulons apporter une réponse aux questions que pose la vie et nous ne sommes pas vivants ! ». Or « il faut être un être humain qui est. Pour être cet être humain, il faut avoir rencontré l’être, ce qui fait être et celui qui est et qui fait être. Le Christ a cette science » (p.89). « Haute Connaissance » est donc d’abord la science de vivre de tout son être ! C’est pourquoi, l’idée de vie étant omniprésente ici, quelques mots sur son sens (d’abord bien sûr biologique), pourront aider à saisir à quel titre, selon Bertrand Vergely, une Vie divine pourrait éclairer toute vie humaine depuis celle même du Christ.

Intérieur (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 23 Janvier 2023. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

Qui surplombe l’univers éternel ?

La maison est-elle un signe comme est signe la direction des étoiles ?

Tapis rouge tapis noir

Quelques pétales de nacre

Ce dessin de la licorne au crayon 2B

Subsiste la beauté dans ce microcosme de la vision

Comme une exploration car le temps ne se produit pas.

Bumboat, Pierre Vinclair (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Mardi, 17 Janvier 2023. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Poésie, Le Castor Astral

Bumboat, Pierre Vinclair, Le Castor Astral, septembre 2022, 88 pages, 12 €

 

Il y a peu d’années, l’auteur, qui habitait alors Shanghai avec sa  femme Clémence, annonçait à son ami Ivan – le fameux poète Ivar Ch’Vavar – son probable départ pour Singapour (où le présent livre fut écrit et se tient) en un sonnet drôle et parfait – figurant dans le recueil « Sans adresse » (Lurlure, 2018) :

 

« Ivan, ne prends pas tout de suite un billet pour

Shanghai : il se pourrait que nous quittions la Chine

au début de l’été. Une grosse semaine –

quinze jours : nous saurons dans un délai très court.

Je dis, je tais, j’avance en faisant un détour,

révélant quand… mais la destination ? Devine !

Carpe diem de Robert Frost traduit par Didier Ayres

, le Lundi, 16 Janvier 2023. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

Carpe diem

La vieillesse vit deux enfants silencieux

passer, le cœur épris, au crépuscule.

Elle ignorait s’ils rentraient à la maison

ou sortaient du village

ou (comme les vêpres carillonnaient) s’ils se dirigeaient vers l’église.

Elle attendit (ils ne la connaissaient pas)

qu’ils fussent trop loin pour l’entendre

pour leur souhaiter, à tous deux, d’être heureux :

« Soyez heureux, heureux, heureux

et cueillez cet aujourd’hui avec plaisir ».