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Jeunesse

Dancers, Jean-Philippe Blondel (par Sylvie Zobda)

Ecrit par Sylvie Zobda , le Vendredi, 12 Octobre 2018. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Actes Sud Junior

Dancers, août 2018, 163 pages, 13,90 € . Ecrivain(s): Jean-Philippe Blondel Edition: Actes Sud Junior

 

La danse est au cœur du nouveau récit du très productif Jean-Philippe Blondel, qui excelle une fois encore dans l’art de l’analyse des sentiments humains. Son écriture faussement légère, parfaitement maîtrisée, empathique, dévoile au fur et à mesure de l’histoire une intensité dévorante. Le roman choral implique trois narrateurs, Adrien, Anaïs et Sanjeewa, trois lycéens qui se retrouvent en cours d’option danse. Comme souvent chez l’auteur, un triangle amoureux apparaît (lire par exemple le très biographique Et rester vivant, Buchet/Chastel, 2011). Chacun a une perception particulière de la situation. Les points de vue alternent. Adrien aime Anaïs. Anaïs se rapproche de Sanjeewa. Sanjeewa hésite. Leur code commun : la danse. Suite à un événement dramatique, les deux garçons que tout oppose vont devoir s’entendre. Y arriveront-ils ?

Jean-Philippe Blondel explore à merveille le thème de l’adolescence, si présent dans son travail. Il décrit des jeunes en devenir, en proie aux questionnements :

Histoire d’un chien mapuche, Luis Sepúlveda (par Christelle d'Hérart-Brocard)

, le Mercredi, 10 Octobre 2018. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Amérique Latine, Métailié, Contes

Histoire d’un chien mapuche, octobre 2018, trad. De l’espagnol (Chili) Anne Marie Métailié, dessins Joëlle Jolivet, 98 pages, 7 € . Ecrivain(s): Luis Sepulveda Edition: Métailié

Il n’en a pas toujours été ainsi mais aujourd’hui, force est de constater que le roman représente un, sinon le genre prééminent dans le paysage littéraire. Faut-il pour autant bouder les autres genres, ceux dits mineurs, tels que la nouvelle, le conte ou encore la poésie ? C’est une question ouverte qu’il serait intéressant de poser à Luis Sepúlveda, ce conteur si talentueux qu’il serait bien capable d’attendrir les âmes les plus endurcies. Histoire d’un chien mapuche fait partie de ces contes merveilleux abolissant naturellement les frontières entre le réel et l’imaginaire sans toutefois verser dans l’écueil d’une littérature dite de jeunesse, tout à fait méritoire, certes, mais qui, comme son nom l’indique, ne serait destinée qu’à un jeune lectorat. Aussi les adultes y trouveront-ils également leur compte, et quel conte !

Le narrateur est un animal, un chien nommé Afmau. D’abord recueilli par Nawel, le jaguar, il est ensuite adopté par les Mapuches, une communauté d’hommes, avec laquelle il vit des jours heureux. Mais Wenchulaf, le chef indien de cette communauté, est tué par des hommes blancs et son clan logiquement chassé du territoire. Capturé par les assaillants, Afmau perd son nom propre et devient « le chien ».

Si j’étais une souris de Mapi et de Susumu Fujimoto, par Yasmina Mahdi

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mardi, 28 Août 2018. , dans Jeunesse, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, La rentrée littéraire

Si j’étais une souris de Mapi et de Susumu Fujimoto, Grasset Jeunesse, coll. Lecteurs en herbe, août 2018, 40 pages, 15,50 €

 

Bestiaire du zodiaque

L’appellation « illustration » a une longue histoire, et est soumise à controverse. Pour ma part, j’opterai pour un propos non partisan en plaçant la catégorie de l’illustration dans l’œuvre d’art, c’est-à-dire à l’intérieur de l’histoire de l’art et y corroborant largement. Je rappellerai que bien des plasticiens contemporains puisent dans le registre de l’enfance, l’autobiographie, et utilisent des formes épurées, à la technique de la gouache, des crayons de couleur ou du feutre. Ainsi, toute œuvre d’art plastique est sous-tendue par un propos, alimentée par une figure – la figure prise dans le sens de représentation, qui fait image. Toute production artistique est donc le fruit d’un ou de plusieurs artistes, historicisée par un contexte intellectuel, économique, moral et politique, soumise à des règles esthétiques et plastiques.

Quand on aura le temps, Cédric Bonfils

Ecrit par Marie du Crest , le Vendredi, 02 Mars 2018. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres, L'Harmattan, La rentrée littéraire, Théâtre

Quand on aura le temps, août 2017, 70 pages, 11 € . Ecrivain(s): Cédric Bonfils Edition: L'Harmattan

 

« C’est du théâtre… »

La première de couverture d’un livre se doit d’être une invitation à la lecture, une « image » du texte, comme un premier songe de lecture. L’illustration qui accompagne la pièce de Cédric Bonfils est au contraire une abomination : comment l’éditeur a-t-il pu publier en l’état ce texte doux et subtil avec une telle couverture ? Certes, l’on retrouve deux personnages adolescents assis dans l’herbe côte à côte, comme dans la scène 5, mais présentés dans d’atroces couleurs : la jeune fille au visage bruni (l’enfant du voyage), vêtue tout en rose et le garçon du village, lui comme par hasard au teint très blanc. Je passerai sous silence les connotations pitoyables de tout ceci. Il faut donc se faire violence pour tourner les pages du livre, aller vers les dédicaces nombreuses (5 dédicataires de l’intimité de l’auteur sont mentionnés) et inscrites dans l’enfance et l’amitié, en prélude au leitmotiv du voyage et à celui du temps nécessaire à la vie, semblable à une route.

The Lulu Projekt, Magali Mougel

Ecrit par Marie du Crest , le Mardi, 31 Octobre 2017. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Théâtre, Espaces 34

The Lulu Projekt, 2017, 53 pages, 13 € . Ecrivain(s): Magali Mougel Edition: Espaces 34

 

What else should I be ?

Force est de reconnaître qu’il existe depuis déjà de nombreuses années un théâtre écrit pour les adolescents, joué par eux dans le cadre d’ateliers, d’options scolaires mais aussi d’institutions dont la programmation est tournée prioritairement vers ce public « jeunesse » ; on peut citer le TGN de Lyon ou Am Stram Gram dirigé par Fabrice Melquiot à Genève. Le système actuel des subventions publiques oblige la création pour des scènes nationales ou des centres dramatiques nationaux de plusieurs spectacles destinés aux enfants par saison. Les auteurs, leurs éditeurs accompagnent ce mouvement. Suivent aussi les prix littéraires dédiés. Certains auteurs d’ailleurs en dehors de leur bibliographie générale signent de nombreuses pièces « jeunesse » comme E. Bond, dès le début des années 2000 ou Fabrice Melquiot en France.