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Jeunesse

Amour, Matt de la Peña, Loren Long (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 03 Septembre 2020. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Amour, Matt de la Peña, Loren Long, éditions D’eux, mai 2020, trad. Paule Brière, 40 pages, 16 €

 

Scènes d’espoir et d’amitié

Matt de la Peña, né en Californie, formé à l’Université du Pacifique et à l’Université d’État de San Diego, est un romancier, un nouvelliste de science-fiction, de fantasy, distingué pour le meilleur livre pour enfants (médaille Newberry 2016 et médaille Caldecott 2016). Quant à Loren Young, né dans le Missouri, diplômé en graphisme de l’Université du Kentucky, auteur-illustrateur de renom aux États-Unis, il a reçu le prestigieux Golden Kite Award en 2004 du meilleur illustrateur. De leur collaboration est né le très bel album intitulé Love/Amour. La couverture cartonnée (24,8 x 28,6 cm) offre au recto un paysage limpide admiré par un enfant et son père, et au verso, le reflet d’une silhouette enfantine dans une flaque d’eau. Loren Long a produit dix-sept magnifiques planches pleine page, remarquables par l’onctuosité de la touche acrylique, le modelé des formes et des ombres portées, l’incidence des lumières, solaires, spectrales, nocturnes, hivernales, la fluidité de la technique à l’estompe des arrière-plans. Le texte de Matt de la Peña est une ode à l’amour : l’amour filial, l’amour conjugal, l’amour compassionnel.

Tempête sur la savane, Michaël Escoffier, Manon Gauthier (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 21 Août 2020. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Tempête sur la savane, Michaël Escoffier, Manon Gauthier, éditions D’Eux, mars 2020, 30 pages, 16 €

Un éléphant bougon

Michaël Escoffier, né en 1970, vivant à Lyon, auteur français d’une cinquantaine d’albums jeunesse, et Manon Gauthier, graphiste, née à Ste-Julie et vivant à Montréal (Prix Illustration Jeunesse 2007), ont réalisé le tout récent livre pour enfants, Tempête sur la savane, que publient les éditions D’Eux. Plusieurs illustrations occupent le format entier de l’album (24,2 x 34 cm), ce qui donne une visibilité importante à la sténographie et aux figures. La couverture cartonnée, doublée, d’une dominante sable, coloration qui annonce un paysage chaud, africain ou du sud, donne à voir un éléphant grincheux, survolé par des moustiques étonnés.

Le texte très court de Michaël Escoffier est constitué de phrases aux mots écrits en coloris distincts, vocable amusant et à double-sens : tant de tou/pet, trop con/tent de rous/péter, caca/huètes, cul/otté. Cela servira à l’enfant à repérer les césures, à formuler et enrichir un vocabulaire à partir de ces coupures. Il y retrouvera une comptine, chansonnette qui n’est pas sans évoquer les paroles de un éléphant, ça trompe, ça trompe… Dans Tempête sur la savane, les jeux de langage, les contresens sont réjouissants, divertissants pour les marmousets, sur le thème un peu égrillard des sanies et des interdits en public du corps et du parler comme : caca, péter.

Hortari, Marie-Alice Harel (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 10 Juillet 2020. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Hortari, Marie-Alice Harel, éditions Cipango, octobre 2019, 48 pages, 18 €

 

Fantaisie

Marie-Alice Harel est titulaire d’un doctorat en géosciences, et depuis 2018 enseigne le dessin et l’illustration à la Edinburgh Drawing School. Elle a écrit et illustré l’album jeunesse qu’elle intitule Hortari (du latin hortor : stimuler, exhorter à), où elle relate des récits d’explorateurs oubliés au moyen d’un bestiaire fabuleux.

Un animal extraordinaire mi-écureuil mi-belette, chapeauté avec plume, ressemblant au chat du Cheshire, s’élance sur des branches fleuries. Ce bel animal orne une couverture prune, au format 21,5 x 28,5 cm. Poursuivant cette découverte, l’auteure nous entraîne dans une galaxie fantaisiste pour se plonger dans les quinze aventures réalisées par des explorateurs, utopistes et fous obstinés. Les thèmes des quêtes sont savants, empruntés à des mythes, certains de l’Inde, de la Chine, d’autres issus de la philosophie antique.

L’Archet, Hélène Gloria, Pascale Maupou Boutry (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mercredi, 01 Juillet 2020. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres

L’Archet, Hélène Gloria, Pascale Maupou Boutry, éditions Cipango, mars 2020, 40 pages, 18,50 €

 

Le musicien

Le tout récent album jeunesse L’Archet est le fruit de la collaboration d’Hélène Gloria (qui travaille également dans le laboratoire de recherche en environnement littoral de l’École Pratique des Hautes Études), et de Pascale Maupou Boutry, ayant étudié aux Bx-Arts de Toulouse, diplômée des Arts Décoratifs de Strasbourg. Le format large, 33,3 x 24,5 cm, permet de naviguer du texte à l’image pleine page. Chaque histoire est surmontée d’une frise entourant le médaillon d’une figure.

C’est d’abord par les souvenirs d’une dame russe aux cheveux blancs, l’hiver, sous la neige, que l’histoire d’un cirque va renaître. Cette dame se remémore un fait précis. La troupe avait accueilli l’arrivée d’un mystérieux violoncelliste, qui captait toute l’attention du public grâce à son brio. C’est par la voix de l’ancienne dompteuse que nous suivons les pérégrinations et les péripéties des membres du cirque, à travers leurs numéros respectifs. L’archet du violoncelliste semble magique, ce qui va provoquer la jalousie des autres musiciens, des acrobates, des clowns, et de la dompteuse de tigres.

Le secret du clan, Gilles Baum, Thierry Dedieu (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 26 Juin 2020. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Le secret du clan, Gilles Baum, Thierry Dedieu, HongFei éditions, mars 2020, 44 pages, 13,90 €

 

Le crabe-araignée

Les deux auteurs, Gilles Baum, écrivant le texte, et Thierry Dedieu, l’illustrateur, collaborant ensemble pour la dixième fois, ont créé le tout nouvel album de jeunesse, Le secret du clan. La couverture cartonnée, au format 19,5x27 cm, offre des gros plans énigmatiques qui invitent à rentrer dans le récit. L’histoire, simple, relate les vacances d’été d’une petite fille japonaise dans une île préservée – ce qui n’est pas sans rappeler l’endroit secret du Tumulte des flots de Mishima. Une lente initiation au regard, à l’observation, à l’écoute et à la patience, va permettre à la fillette d’aborder doucement le mystère d’un tatouage. Il s’agit également du retour aux sources du sacré d’un Japon ancestral et de ses valeurs spirituelles, loin de l’avidité des habitants des grandes villes.