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Jeunesse

Si j’étais une souris de Mapi et de Susumu Fujimoto, par Yasmina Mahdi

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mardi, 28 Août 2018. , dans Jeunesse, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, La rentrée littéraire

Si j’étais une souris de Mapi et de Susumu Fujimoto, Grasset Jeunesse, coll. Lecteurs en herbe, août 2018, 40 pages, 15,50 €

 

Bestiaire du zodiaque

L’appellation « illustration » a une longue histoire, et est soumise à controverse. Pour ma part, j’opterai pour un propos non partisan en plaçant la catégorie de l’illustration dans l’œuvre d’art, c’est-à-dire à l’intérieur de l’histoire de l’art et y corroborant largement. Je rappellerai que bien des plasticiens contemporains puisent dans le registre de l’enfance, l’autobiographie, et utilisent des formes épurées, à la technique de la gouache, des crayons de couleur ou du feutre. Ainsi, toute œuvre d’art plastique est sous-tendue par un propos, alimentée par une figure – la figure prise dans le sens de représentation, qui fait image. Toute production artistique est donc le fruit d’un ou de plusieurs artistes, historicisée par un contexte intellectuel, économique, moral et politique, soumise à des règles esthétiques et plastiques.

Quand on aura le temps, Cédric Bonfils

Ecrit par Marie du Crest , le Vendredi, 02 Mars 2018. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres, L'Harmattan, La rentrée littéraire, Théâtre

Quand on aura le temps, août 2017, 70 pages, 11 € . Ecrivain(s): Cédric Bonfils Edition: L'Harmattan

 

« C’est du théâtre… »

La première de couverture d’un livre se doit d’être une invitation à la lecture, une « image » du texte, comme un premier songe de lecture. L’illustration qui accompagne la pièce de Cédric Bonfils est au contraire une abomination : comment l’éditeur a-t-il pu publier en l’état ce texte doux et subtil avec une telle couverture ? Certes, l’on retrouve deux personnages adolescents assis dans l’herbe côte à côte, comme dans la scène 5, mais présentés dans d’atroces couleurs : la jeune fille au visage bruni (l’enfant du voyage), vêtue tout en rose et le garçon du village, lui comme par hasard au teint très blanc. Je passerai sous silence les connotations pitoyables de tout ceci. Il faut donc se faire violence pour tourner les pages du livre, aller vers les dédicaces nombreuses (5 dédicataires de l’intimité de l’auteur sont mentionnés) et inscrites dans l’enfance et l’amitié, en prélude au leitmotiv du voyage et à celui du temps nécessaire à la vie, semblable à une route.

The Lulu Projekt, Magali Mougel

Ecrit par Marie du Crest , le Mardi, 31 Octobre 2017. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Théâtre, Espaces 34

The Lulu Projekt, 2017, 53 pages, 13 € . Ecrivain(s): Magali Mougel Edition: Espaces 34

 

What else should I be ?

Force est de reconnaître qu’il existe depuis déjà de nombreuses années un théâtre écrit pour les adolescents, joué par eux dans le cadre d’ateliers, d’options scolaires mais aussi d’institutions dont la programmation est tournée prioritairement vers ce public « jeunesse » ; on peut citer le TGN de Lyon ou Am Stram Gram dirigé par Fabrice Melquiot à Genève. Le système actuel des subventions publiques oblige la création pour des scènes nationales ou des centres dramatiques nationaux de plusieurs spectacles destinés aux enfants par saison. Les auteurs, leurs éditeurs accompagnent ce mouvement. Suivent aussi les prix littéraires dédiés. Certains auteurs d’ailleurs en dehors de leur bibliographie générale signent de nombreuses pièces « jeunesse » comme E. Bond, dès le début des années 2000 ou Fabrice Melquiot en France.

Petit jardin de poésie, Robert Louis Stevenson, illustrations Ilya Green

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Vendredi, 06 Octobre 2017. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Poésie, Grasset, La rentrée littéraire

Petit jardin de poésie, Grasset-Jeunesse, août 2017, 32 pages, 19,90 € . Ecrivain(s): Robert Louis Stevenson Edition: Grasset

 

Petit jardin de poésie est un recueil de poèmes de Robert Louis Stevenson, écrivain célèbre pour son Ile au trésor, et l’Etrange cas du Dr Jekyll et M. Hyde. Les Editions Grasset-Jeunesse en proposent quelques extraits à l’attention du jeune lectorat. Un petit jardin de poésie à hauteur d’enfant, dans une collection puisant dans le patrimoine littéraire des textes adaptés aux jeunes lecteurs et qui fait dialoguer les textes d’hier avec les images d’aujourd’hui grâce à la participation d’illustrateurs contemporains.

Une merveilleuse idée que cette entrée en littérature pour les tout-petits par le biais de la poésie et d’un univers onirique et sensible. Celui-ci est une véritable ode au voyage par l’incursion dans le quotidien ordinaire de l’enfance. Toute en tendresse et délicatesse, une bien jolie collection.

L’album illustré par Ilya Green porte un très beau poème-dédicace titré « Pour Alison Cunningham, de la part de son garçon » :

Une petite chose sans importance, Chroniques lunaires d’un garçon bizarre, Catherine Fradier

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mercredi, 12 Juillet 2017. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Au Diable Vauvert

Une petite chose sans importance, Chroniques lunaires d’un garçon bizarre, 171 pages, 12 € . Ecrivain(s): Catherine Fradier Edition: Au Diable Vauvert

Il est autiste. De cet autisme que l’on nomme Asperger : celui qui épate les gens ordinaires (et fiers de l’être) qui n’y voient souvent qu’une monstruosité admirablement surprenante pour des scenarii de films ou de séries télé. Il s’appelle Sacha et suit sa mère au cœur du Congo, de la RDC, La République Démocratique du Congo, où celle-ci est médecin dans une organisation humanitaire. Sacha a quatorze ans. Il aime la précision et a compris depuis longtemps que les autres, enfants ou adultes, ne comprenaient rien, eux, à sa manière d’être.

Apprendre à vivre avec Asperger n’est pas le plus difficile. C’est avec les autres qu’il faut apprendre à vivre, et parfois les autres n’y tiennent pas vraiment.

Une chose qu’il connaît très bien, c’est la moquerie, celle que ni l’ignorance ni la peur ne suffise à expliquer. Il connaît bien aussi les décimales de pi, au-delà des cinq cents premières. Pas de meilleurs remèdes contre l’angoisse quand le monde devient trop hostile ou inquiétant que de se les réciter, mais aussi d’inventer une histoire, un conte, Conte de Pi, dont chaque mot compte de nombre de lettres correspondant aux décimales. Car un conte, pour d’autres que lui, c’est plus facile à mémoriser que des chiffres.