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Les Chroniques

Un cœur brûlé - à propos du livre de Magyd Cherfi, Ma part de Gaulois

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 19 Août 2016. , dans Les Chroniques, La Une CED, La rentrée littéraire

 

Magyd Cherfi, Ma part de Gaulois, Actes Sud, parution le 17 août 2016, 19,80 €

 

Canaille oserez-vous me mordre une autre fois

Retenez que je suis le page du Monarque

Vous roulez sous ma main comme un flot sous ma barque

Votre houle me gonfle, ô ma caille des bois

Ma caille emmitouflée, écrasée sous mes doigts.


La parade, Jean Genet

L’écriture comme expérience - à propos de Ecrit parlé de Philippe Jaffeux

Ecrit par Didier Ayres , le Jeudi, 18 Août 2016. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

à propos de Ecrit parlé de Philippe Jaffeux, Passages d’encre, mai 2016, 37 pages, 5 €

 

En détournant légèrement les propos d’Allan Kaprow qui prônait Art as experience (de Dewey), je voudrais dire quelques mots sur le dernier livre de Philippe Jaffeux, Ecrit parlé. Mais comment qualifier l’ensemble de ses remarques sur la question d’écrire – sur sa propre interrogation – en une simple chronique qui ne peut envisager au mieux que de donner des pistes de réflexion ?

Ce que je peux dire cependant, c’est que la question d’écrire est pour lui une affaire réfléchie, et qui surgit au croisement de puissances contraires : vie/mort, oral/écrit, disparition du sujet/empreinte de l’écriture, dépersonnalisation/conscience de soi. Toutes ces ambiguïtés agissent sur les propos de l’auteur en son « continent intérieur inexploré ».

Je poursuis une aventure qui s’appuie sur des risques, des décalages ou des contrepoints afin d’insuffler un mouvement et un rythme à un bricolage plus ou moins créatif.

Carnets d’un fou-XLI - Juin 2016, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Jeudi, 07 Juillet 2016. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

Bêtise humaine. « Humaine » est de trop : il n’y a que les hommes qui soient bêtes

Jules Renard, Journal, 1898

 

#. Juin. Lassitude. Il est temps de rejoindre la campagne bourguignonne. Il nous faut le silence, la paix et nos voisins lunatiques. Ce sera aux alentours du 20.

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#. Je rédige mes lectures pour La Cause Littéraire. Travail plus ou moins facile, mais plaisant dès lors que je l’ai commencé. Avec appétit, je pense aux deux ou trois écrits en cours. Là, il me faut poursuivre et terminer. Ce carnet de juin sera bref, c’est probable. À moins que l’herbe, les arbres et le vent me réservent des étonnements nouveaux. Lecteur, je te prépare en douce aux visions champêtres. Au bucolique.

Le 6/VI

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Orphée du fleuve, Luc Vidal (6 & Fin) - Au bord du monde

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 07 Juillet 2016. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

Orphée du fleuve, Luc Vidal, éditions du Petit Véhicule, 1999, trad. géorgien Anne Bouatchidzé, 197 pages, 18 €

 

6. Au bord du Monde

Ce long poème dédié à Jacqueline ouvre le jardin des mots de « l’aube de demain » encore inconnue et qui « sera mouillée par l’averse de ta nuit amoureuse ». L’amour chanté y est souffle de liberté, ouvrant les volets du bonheur sur la ville et le corps de la femme aimée (« je me sens libre et mes chiens ne mordent plus »), le poète peut sentir en lui « se libérer les otages (…), rendu au cœur libre du monde ».

Le poète chante et enchante la présence et la sensualité de la femme aimée, le corps de celle-ci ouvrant une « ville d’amour », et compare sa « beauté d’amour » à la fraîcheur vibrante et parfumée des éléments naturels,

À propos de Ainsi parlait Emily Dickinson (Arfuyen), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 06 Juillet 2016. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

Portrait de femme en artiste

à propos de Ainsi parlait Emily Dickinson, Arfuyen, 2016, trad. Paul Decottignies, 13 €

 

Ma relation avec la poésie d’Emily Dickinson est complexe et a eu recours à trois moments de trois lectures, dont la dernière est publiée ces jours-ci par les éditions Arfuyen dans sa nouvelle et belle collection « Ainsi parlait ». En effet, j’ai trouvé avec cette édition, une Dickinson très incarnée et en lutte avec ce qui me paraît le plus important, c’est-à-dire la vie, son au-delà, et la pensée. Il faut d’ailleurs savoir que la poétesse, si célèbre aujourd’hui, n’a volontairement rien publié de son vivant. Elle ressemble à cet égard, dans un tout autre registre, à Fernando Pessoa qui, grâce à son hétéronomie, si je puis dire, a su conquérir la célébrité de son œuvre après sa mort. Il est donc très important ici de voir combien l’immortalité tient une place importante pour ces 1789 poèmes, 1049 lettres et 124 fragments que nous laisse la grande poétesse américaine.