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Les Chroniques

Montana, The Big Sky Country

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 24 Avril 2018. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED


C'est ainsi qu'on l'appelle, l'état du Montana, aux USA. Le Pays du vaste Ciel. Un superbe Blues slidé du regretté Chris Whitley a chanté ce « label ».


C'est sûrement Robert Redford qui a le plus contribué à faire connaître, dans le monde entier, cet état du Nord-Ouest des USA. D'abord en s'installant dans le pays. Et puis en mettant en scène, « Et au milieu coule une Rivière », en 1992. Film admirable, adaptation d'un roman plus beau encore de Norman McLean : « La Rivière du sixième jour » (1976, désormais intitulé comme le film).

Et pourtant, le Montana a une autre immense raison d'être un des plus illustres des états américains : c'est la « niche » de la plus grande densité d'écrivains par habitant de la planète. A un point tel que le "New York Times" il y a peu, l'a comparé au Montparnasse des années 1920. On parle de ces écrivains sous une appellation désormais célèbre : "Ecole du Montana".

Regard sémiotique sur la peinture intemporelle d’Ahmed Cherkaoui, par Mustapha Saha

Ecrit par Mustapha Saha , le Vendredi, 20 Avril 2018. , dans Les Chroniques, La Une CED

 

 

 

_____________________________________En 1967, le peintre Ahmed Cherkaoui est terrassé par une maudite infection à l’âge de trente-deux ans. Foudroyé par le feu de la création comme s’il n’est passé sur terre que pour imprimer son message. L’Ange bleu s’exécute en présage. Un demi-siècle plus tard, sa peinture trace toujours son sillage.

Les yeux ouverts Propos sur le temps présent, Jean-Pierre Siméon, par Marie du Crest

Ecrit par Marie du Crest , le Vendredi, 20 Avril 2018. , dans Les Chroniques, La Une CED

Les yeux ouverts Propos sur le temps présent, Jean-Pierre Siméon, Le Passeur éditeur, mars 2018, 300 pages, 19 €

Poétiser et persifler

Je venais d’achever la lecture desBienveillantes, longue et éprouvante, traversant l’Europe orientale en guerre, l’Europe du dérisoire imperium nazi, jusqu’à Stalingrad, sous la conduite de Max le bourreau, de Max le fou. Je faisais des haltes : tout avait sombré dans le chaos de La Shoah. Le livre était aussi une marche.

J’avais ensuite lu une pièce d’un jeune auteur de théâtre qui me consterna. Il me fallait donc reprendre des forces, et ma foi, le volume de JP Siméon m’y aida dans son art de faire court, d’aller ici et là, en suivant l’itinéraire de ses Propos de quelques pages, écrits à des moments divers (on peut regretter ici l’absence des dates des rédaction précises pour chaque texte). Avec son art de persifler, de jouer à la fausse désinvolture, ponctuant son livre de la formule réjouissante : sans rapport avec ce qui précède / Quoique », JP Siméon me ramena au simple et beau plaisir de lire. Rouerie jubilatoire encore du faux vrai sage chinois, Tao Li Fu, qui à maintes reprises clôt un propos. N’est-il pas un double de JP Siméon, auteur duLivre des petits étonnements ? En effet la maxime morale irrigue poésie et méditation philosophique.

Dustan Superstar, Raffaël Enault, par Arnaud Genon

Ecrit par Arnaud Genon , le Jeudi, 19 Avril 2018. , dans Les Chroniques, La Une CED

Dustan superstar, Raffaël Enault, Robert Laffont, février 2018, 324 pages, 21 €

 

Docteur Baranès & Mister Dustan

Guillaume Dustan fut une comète médiatico-littéraire qui traversa (trop) rapidement la fin des années 90 et le début des années 2000. On garde aujourd’hui de lui la réductrice image d’un jeune homme provocateur, séropositif, se rendant sur les plateaux télé (en des temps anciens où l’on n’attendait pas la messe annuelle du Sidaction pour parler du sida), coiffé d’une perruque blonde, pour défendre – ou plus précisément, expliquer – les pratiques de baise bareback (sans capote) qui étaient les siennes… Les journalistes ne se focalisant que sur les révélations sexuelles que contenaient ses livres, on en oubliait la littérature, la force de ses textes qui faisaient de lui, selon Thomas Clerc, universitaire et écrivain ayant entrepris la réédition de l’ensemble de ses livres chez P.O.L, « l’un des écrivains les plus forts de la littérature contemporaine, celle qui prend des risques parce qu’elle n’est pas formatée » (1).

À propos de Tous des oiseaux de Wajdi Mouawad, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 18 Avril 2018. , dans Les Chroniques, La Une CED

Tous des oiseaux de Wajdi Mouawad, éd. Leméac/Actes-Sud, mars 2018, 96 pages, 14 €

 

Identité

En quatre actes et 26 scènes, Wajdi Mouawad dresse le portrait violent d’un problème éthique et interroge le spectateur/lecteur. Avec cette question : qu’est-ce que l’identité ? Et même s’il faut taire le dénouement et le coup de théâtre qui clôt la pièce, tout confine à la plasticité en relation avec l’identité, notamment religieuse ou nationale.

Énonçons quand même deux mots de l’histoire, laquelle rejoint celles des grands mythes de notre patrimoine théâtral. Et ici, nous revisitons l’amour impossible de Roméo et Juliette, dont les familles respectives ennemies traversent des douleurs et des batailles historiques. Là, le conflit israélo-palestinien qui se calque sur l’amour de Wahida et Eitan. Donc l’amour impossible entre un Israélien et une Palestinienne, nœud gordien que ne tranche pas vraiment la pièce.