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Les Livres

Marchands de mort subite, Max Izambard (par Martine L. Petauton)

Ecrit par Martine L. Petauton , le Mardi, 26 Octobre 2021. , dans Les Livres, Les Chroniques, Polars, La Une CED

Marchands de mort subite, Max Izambard, Le Rouergue noir, octobre 2021, 350 pages, 22 €


L’Afrique de l’Est, celle des grands lacs. Carrefour entre le Rwanda d’après le génocide, les grandes savanes à fauves et à touristes, l’est du Congo et ses – très – abondantes ressources en or. Le récit a pour épicentre (ce mot du vocabulaire séismique aurait d’ailleurs pu être un sous-titre au livre) l’Ouganda, et le nombre copieux de pages ne suffit probablement pas pour dire les épaisseurs grouillantes – type sol de forêt dense – de menaces, sang, corruption, et maux – à peu près tous – qui grondent sous la touffeur équatoriale de ce petit pays ignoré de beaucoup d’entre nous. L’auteur, dont c’est le premier roman, sait de quoi, de qui il parle, étant lui-même « ancien baroudeur » d’Afrique. On le verrait bien journaliste d’investigation à l’occasion, et Pierre, le héros du roman, est probablement plus que son cousin…

Lettre d’amitié, de respect et de mise en garde aux peuples et aux nations de la Terre, Boualem Sansal (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Lundi, 25 Octobre 2021. , dans Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Maghreb, Gallimard

Lettre d’amitié, de respect et de mise en garde aux peuples et aux nations de la Terre, octobre 2021, 102 pages, 12 € . Ecrivain(s): Boualem Sansal Edition: Gallimard

 

En 2006, Boualem Sansal avait fait paraître : Poste restante : Alger, sous-titré Lettre de colère et d’espoir à mes compatriotes. À quinze ans de distance, avec cette Lettre d’amitié, de respect et de mise en garde… (chaque mot compte), son propos se fait plus ambitieux. Le constat de départ est simple : forte de sa maîtrise de la Nature (même si elle ne peut encore empêcher les catastrophes naturelles de se produire, elle sait relativement les prévoir) et des expériences désagréables, voire effrayantes, accumulées au cours des siècles et des civilisations, l’humanité, si elle le voulait, serait capable de transformer ce bas monde en paradis. Qui oserait affirmer qu’elle s’est engagée sur cette voie ? Des esprits grincheux ou lucides remarqueront que, depuis des millions d’années, les mouches se prennent dans les toiles d’araignées et qu’elles n’ont pas développé le début d’une stratégie collective leur permettant d’éviter cette mort qu’on suppose désagréable. Mais les mouches n’ont, semble-t-il, ni mémoire, ni langage leur permettant de transmettre l’expérience acquise, ni bibliothèques, ni penseurs.

Le vent la couleur, Jean Pierre Vidal (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 25 Octobre 2021. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Poésie

Le vent la couleur, Jean Pierre Vidal, éditions Le Silence qui roule, septembre 2021, 100 pages, 13 €

 

Explication du vent

Ce recueil tourne proprement dans le vent et la couleur. Mais tourne sans presque de bruit, avec un vent sans nom et une couleur sans couleur, réduits à leur essence. Nous sommes plus dans l’archétype du vent que dans le vent, dans le gris plutôt que la couleur. De ce fait nous nous tenons à la limite de l’exprimable, tant sont resserrées cette émanation et cette teinture. Du reste, ce n’est pas le vent de l’Évangile, lequel n’est pas synonyme de l’amour du Dieu car il cesse sans raison et ne connaît que le désordre.

Le vent de Jean Pierre Vidal s’explique de ce qu’il fait et explique le destin de la ventosité. La quête demeure de toute façon, elle aussi essentielle, mais qui ne se jette pas par caprice depuis les quatre points cardinaux, mais davantage comme symbole de ce qui élève et emporte.

Les Honneurs 2021 de La Cause Littéraire

, le Vendredi, 22 Octobre 2021. , dans Les Livres, Essais, La Une Livres, Poésie, Roman

Les lecteurs et rédacteurs de notre revue ont décerné leurs Honneurs de La Cause Littéraire 2021

Les deux meilleurs romans français :

Blizzard, Marie Vingtras (par Sandrine-Jeanne Ferron-Veillard)

Ecrit par Jeanne Ferron-Veillard , le Vendredi, 22 Octobre 2021. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, L'Olivier (Seuil)

Blizzard, Marie Vingtras, Éditions de l’Olivier, août 2021, 181 pages, 17 € Edition: L'Olivier (Seuil)

 

 

Tout lire, lire la moindre lettre, y associer une autre et n’en gâcher aucune. Le premier mot d’un livre. Son titre. Les numéros de pages n’apparaissent pas encore, je m’installe, il est 8 heures du matin, à l’intérieur d’une brasserie, la terrasse comme ligne d’horizon. Il fait beau, il fait froid.

L’Alaska. Le blizzard.

Une brasserie, un boulevard, une capitale. Je veux commencer tôt la lecture, être éprise, surprise et me jeter d’emblée dans ce blizzard, à cette heure où les êtres ont le dos voûté, faisant face à la ville. À l’intérieur, deux tables occupées, et au comptoir, des cafés avalés en deux coups de tête, le comptoir pour support, à la rigueur Le Parisien et ses titres. L’émotion et trois lignes de clients qui se succèdent.