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Les Livres

Deux recueils poétiques (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 30 Septembre 2022. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Poésie

 

Si la poésie doit tout dire…, Pascal Boulanger, Les Editions du Cygne, août 2022, 50 pages, 10 €

 

« Des vagues qui haussent le col dressent la tête

Des vagues qui montent & tombent montent & tombent

Des vagues qui s’étirent en aveugle jusqu’à l’approche des côtes

Des vagues qui s’effondrent »

 

« Des mélancolies des jubilations

Des baisers qui exigent au plus intime

Des baisers à la vibration silencieuse

Des baisers au baptême des yeux »

Contes de la rue Broca, Pierre Gripari (par Olivier Verdun)

Ecrit par Olivier Verdun , le Jeudi, 29 Septembre 2022. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Grasset, Jeunesse

Contes de la rue Broca, Pierre Gripari, ill. Claude Lapointe, 25 € . Ecrivain(s): Pierre Gripari Edition: Grasset


Les Contes de la rue Broca, qu'ont réédité pour notre plus grand bonheur les Éditions Grasset-Jeunesse et qui sont superbement illustrés par Claude Lapointe, est sans conteste l’œuvre la plus célèbre du truculent Pierre Gripari. Traduite dans le monde entier, elle paraît pour la première fois en 1967 aux Éditions de la Table Ronde et passe étrangement inaperçue à cette époque. En 1982, quatre de ces contes sont adaptés pour la télévision par Patrick Le Gall et Alain Nahum.

Il s’agit d’une anthologie de treize histoires (La sorcière de la rue Mouffetard, La Fée du robinet, La patate est une star, L’idiot deviendra une star…) guidée par l’humour facétieux, la fantaisie, le sens du rythme, la magie des mots. Chaque récit a pour toile de fond la rue Broca qui est située dans le cinquième arrondissement de Paris, près des Gobelins, mais qui, note l’auteur dans la préface, n’est pas une rue comme les autres : « Tel l’univers d’Einstein, Paris, en cet endroit, présente une courbure, et passe, pour ainsi dire, au-dessus de lui-même […] la rue Broca, comme la rue Pascal, est une dépression, une rainure, une plongée dans le sub-espace à trois dimensions ».

Le Premier Rayon de Soleil, Alain Millet (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 29 Septembre 2022. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Jeunesse

Le Premier Rayon de Soleil, Alain Millet, éditions L’étagère du bas, juin 2022, 31 pages, 11 €

 

Jours de sécheresse

Le Premier Rayon de Soleil annonce l’arrivée du printemps, de la douceur, somme toute du renouveau. Ce bel album moderne, de format carré, maniable pour les petites mains, est entièrement conçu par Alain Millet, diplômé des arts Décoratifs de Paris, enseignant dans une école d’art à Aix-en-Provence. La couverture offre une scène de jeu et d’acrobatie. Les pages de garde présentent des reflets sur un mur sablé. L’image de la couverture n’est autre qu’une photographie d’une famille d’une espèce particulière, entre le loup, le renard, le chien et le lapin (à cause de leurs grandes oreilles). Les parents, Lila, Lino et leur fils Léo doivent quitter leur lieu d’origine. Un soleil brûlant a asséché la terre de leur ferme, leur rendant la vie impossible.

Ma vie de cafard (My Life as a Rat), Joyce Carol Oates (par Martine L. Petauton)

Ecrit par Martine L. Petauton , le Jeudi, 29 Septembre 2022. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, USA, Roman

Ma vie de cafard (My Life as a Rat), Joyce Carol Oates, éd. Points, octobre 2021, trad. anglais USA, Claude Seban, 456 pages, 8,30 €


« Une famille ressemble à un arbre géant. Il peut être gravement atteint, en train de mourir ou de pourrir, ses racines restent inextricablement enchevêtrées ».

Des coins un peu perdus, là-haut, au nord de l’état de New York, pas loin de Buffalo, au bord des Chutes dont le bruit roulant – et la brume constante – émaillent tout le livre. Des coins « province » avec leur way of life particulière, une société coupée entre petits blancs propres sur eux et noirs vite assimilés à la racaille. Années 70/80, pas encore la grande désindustrialisation du nord, mais déjà, une société qui se sent basculer vers du moins bien.

George Steiner, l’hôte importun, Entretien posthume et autres conversations, Nuccio Ordine (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Mercredi, 28 Septembre 2022. , dans Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Les Belles Lettres

George Steiner, l’hôte importun, Entretien posthume et autres conversations, Nuccio Ordine, Les Belles-Lettres, mai 2022, trad. italien, Luc Hersant, 116 pages, 15 € Edition: Les Belles Lettres

 

George Steiner est mort le 3 février 2020 à son domicile de Cambridge et le monde est désormais un endroit moins intéressant. Puisque les mathématiciens et les astrophysiciens postulent l’existence d’une infinité d’univers infinis dans une infinité de dimensions, il n’est pas exclu que dans l’un d’eux ou l’une d’elles, Steiner poursuive le dialogue entamé en sa prime jeunesse avec les grands créateurs du passé (il affirmait pour sa part ne pas croire à une forme de vie après la mort). Mais, dans notre monde et notre dimension, c’est hélas fini, même s’il n’est pas impossible que les années à venir apportent la publication de cours, de textes oubliés, voire d’authentiques inédits, comme dans le volume du Pr. Nuccio Ordine. La première partie est constituée d’une série de chapitres brefs, où le savant italien parcourt les grands thèmes de l’œuvre de Steiner. La seconde partie s’ouvre sur un « Entretien posthume ». L’exercice consistant à faire parler les morts se pratique couramment depuis l’Antiquité, mais il s’agit en l’occurrence de la transcription d’un entretien que Steiner a réellement donné à Nuccio Ordine en 2014 et dont le texte ne devait être divulgué qu’après son décès.