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La Une CED

À propos de Petits riens pour jours absolus, de Guy Goffette, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 06 Mars 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Une poétique des choses banales

à propos de Petits riens pour jours absolus, de Guy Goffette, Gallimard, juin 2016, 120 pages, 14 €

 

Pour un primo-lecteur de la poésie de Guy Goffette, ce dernier recueil qu’il publie chez Gallimard laisse entendre une intelligence de la chose poétique, mais sans l’ethos compliqué parfois que l’on rencontre dans la poésie contemporaine. C’est alors un voyage complice que l’on fait avec le poète, parmi ces petits riens qui font la banalité des jours. Mais le banal ne suffit pas à justifier l’existence du poème, et il faut regarder ailleurs – notamment ici vers des poètes comme Paul de Roux ou Guillaume Apollinaire – dont Guy Goffette revisite la poétique par exemple, dans un langage simple, abordable, sobre et presque enfantin.

Etty Hillesum, Une vie bouleversée ou l’itinéraire de la grâce ?, par Sophie Galabru

Ecrit par Sophie Galabru , le Jeudi, 02 Mars 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

 

Parler des écrits d’Etty Hillesum – et notamment de son journal, paru sous le titre Une vie bouleversée – est une difficile entreprise, tant nous voudrions en préserver la richesse. Produire un cheminement intellectuel, psychologique et spirituel d’une telle ampleur est un exploit. Il force l’admiration quand on sait qu’il fut accompli durant l’une des plus douloureuses périodes de l’histoire. C’est cet héroïsme dont fit preuve une jeune femme juive de vingt-sept ans, de 1941 à 1943, alors qu’elle résidait à Amsterdam et souffrait moins de l’Histoire que d’elle-même. Elle traduisait alors des œuvres de Rilke et lisait beaucoup, elle savait se faire aimer des hommes mais sans jamais s’engager envers un seul. Alors qu’Etty mène une vie tranquille mais profondément mélancolique, de plus en plus assombrie par la montée du nazisme, elle ose débuter un journal où se reflète un travail méditatif et philosophique sans précédent, la conduisant à changer ses convictions, ses sentiments et ses douleurs pour rejoindre la femme qu’elle voudrait devenir.

Carnets d’un fou – XLVII Décembre 2016, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mardi, 28 Février 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

« C’est sans doute un terrible avantage que de n’avoir rien fait. Mais il ne faut pas en abuser », Jean Giono, Bestiaire (Préface au Petit almanach de nos grands hommes)

« Ne jetez pas vos perles aux pourceaux », Matthieu, VII, 6

 

#. Fiasco. À brûle-pourpoint, en manière de « petit coucher », François Hollande annonce à la nation, ce jeudi soir 1er décembre, qu’il ne briguera pas de second mandat de président de la république. Il a donc encore cinq mois de règne à assumer. Mais où est désormais sa légitimité profonde ? Le sens, hormis celui du délai réglementaire, de son éternisation sur le trône républicain ? Comment va-t-il faire pour continuer de ne rien faire ?

Le 1er/XII

Interview Caroline Riegel : « j’étais la seule à pouvoir le faire », par Michel Tagne Foko

Ecrit par Michel Tagne Foko , le Mardi, 28 Février 2017. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

Nous recevons aujourd’hui une femme au grand cœur, humaniste et globe-trotteur, écrivain aux multiples récompenses, et aujourd’hui réalisatrice d’un premier documentaire aux multiples distinctions, appelé Semeuses de Joie. Le film a obtenu, entre autres, le Prix spécial Ushuaïa TV, Diable d’or 2016 au festival international du film alpin des Diablerets, Grand Prix du Jury au festival Retours du Monde, Grand Prix du public au festival Regards D’altitudes, Prix du public au FIFMA 2015, etc.

 

Michel Tagne Foko : Qu’est-ce qu’on ressent quand son premier documentaire reçoit de nombreux prix ?

 

Caroline Riegel : Beaucoup de joie, un peu de fierté et le sentiment d’être encouragée. Mais c’est surtout les réactions du public, les échanges lors des nombreuses conférences, les relations qui en découlent, les mots des spectateurs et la joie partagée avec les nonnes lorsqu’elles étaient en France qui ont été une incroyable récompense aux efforts et à l’énergie inimaginable déployée pour aller au bout de ce rêve un peu fou.

Lui, Son Frère Céleste, par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Lundi, 27 Février 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles

 

Deux mains fortes et vigoureuses me soulèvent par la mâchoire. Je vogue dans les cieux, au-dessus du lit du Grand Dieu. Je veux Le rencontrer, Lui parler, L’implorer, Lui demander sa bénédiction. Je traverse l’océan des nuages, confiant et heureux d’être là, dans les sphères célestes, parmi les anges de mon avenir. Une lumière vive éblouit ma vue. Sur le toit du Monde, un homme m’attend. Il me prend par la main. Il me conduit vers un endroit que lui seul connaît. Nous cheminons en silence. Je n’ai jamais été aussi heureux ! Je m’agrippe à lui ; je sers sa main, fort, très fort, si fort qu’il sursaute d’étonnement ; une surprise radieuse s’affiche sur son visage doux et resplendissant de beauté salutaire. Je veux faire un bout de chemin avec lui et redevenir Moi ! Je le connais cet homme. Je lui fais confiance. Cet être du mystère m’a donné la vie ; il me rendra le sourire ; il bercera mon envie de vivre et m’apprendra à avancer sur les chemins cahoteux de l’existence.

La lumière baisse ; l’obscurité se fait de plus en plus imposante. Cet homme illumine ma voie. Je marche sans peur, j’avance sans crainte ; tout rayonne autour de moi ! Je m’en vais suivre les poussières de fées que cet homme a parsemées sur mon chemin.