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Ecriture

La vie est un vaste jardin de roses, par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Mardi, 13 Mars 2018. , dans Ecriture, Nouvelles, La Une CED

 

– Hé Ô, faut pas avoir peur ! souffla-t-elle dans le creux de mes oreilles pendant que je dormais à poings fermés, après une journée de dur labeur.

L’aube des jours heureux fait son entrée dans la légende primitive. Pendant ce temps, je m’agrippe au sommeil qui m’entraîne jusqu’aux confins de mes origines lointaines. Je dors profondément !

Le tumulte des mots susurrés par la quiétude aurorale qui tremble de tendresse, à l’aube de la brume fuyante, a cessé, tandis que la vie continue à moissonner la terre belle et généreuse.

Là-bas, loin de nos aveuglements, des êtres de chair, des hommes, des femmes et des enfants, esseulés, les corps enveloppés dans le coffin de l’au-delà, offrent leur âme en libation. Au seuil de l’éternité or-rougeoyante, une salve de rires déchire la terre d’un mouvement hystérique. Etonnement rédempteur !

Ophélie, par Hans Limon (hommage à A. R.)

Ecrit par Hans Limon , le Mercredi, 07 Mars 2018. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

tu flottes comme un nymphéa sur les eaux vertes

Ophélie sacrifiée, sœur aimée de Laërte

les rois du Danemark ont noyé tes versets

de leurs nappes de sang largement déversées

 

« m’aime-t-il ? est-il fou ? que cherche-t-il au fond

de mes vierges pensées ? dans mes plus noirs tréfonds

son nom béni pénètre et m’obsède et me guette

et mon corps alourdi soupire encore : Hamlet !

Trois poèmes, par Charles Orlac

Ecrit par Charles Orlac , le Lundi, 05 Mars 2018. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

Capitale du gris

 

Il est des capitales de la couleur

Et puis Paris

Souterraine capitale du gris

Ombre pour ceux qui ne furent que l’ombre

Là-haut en surface l’hiver, le bruit

Et puis la bouche du métro

Accueillante à s’endormir

Glissante à en mourir

Faïence froide de l’oubli

……

Les travaux et les jours (extraits), par Ivanne Rialland

Ecrit par Ivanne Rialland , le Mercredi, 14 Février 2018. , dans Ecriture, La Une CED, Bonnes feuilles

 

 

La mère

Assise poliment sur le canapé de cuir, son assiette à dessert posée sur ses genoux serrés, elle tâche de briser la pâte dure de la tarte avec le côté de sa fourchette, tout en balayant du regard le cercle des parents assemblés autour de la table basse. Du fond de l’appartement parviennent les cris excités des enfants. Sans être chaleureuse, l’atmosphère est cordiale, et chacun y va de son anecdote sur sa descendance, qui s’agite là-bas, dans les chambres des fils de la maison. On sourit, amusés, complices. Les plaisanteries fusent, qui manifestent chez certains une camaraderie ancienne qu’elle contemple à légère distance.

Les enfants de Rodrigues, par Sandrine Ferron-Veillard

Ecrit par Jeanne Ferron-Veillard , le Mercredi, 07 Février 2018. , dans Ecriture, Nouvelles, La Une CED

 

Cette sensation a commencé un 13 novembre, le lendemain de mon arrivée à Rodrigues. L’île Rodrigues. Par un petit-déjeuner d’abord sur une nappe bleue cousue de rubans rouges. Du riz, des lentilles, du potiron cuisiné avec soin, les soins de mon hôte dont le prénom aurait dû déjà m’éclairer. Héloïse. Son sourire d’abord, au téléphone, depuis l’aéroport de Port-Louis, à l’île Maurice. Un premier retard, un problème technique, un problème d’appareil, un problème de pilote malade, des passagers absents, des bagages à débarquer, cinq heures de retard. Par chance pas de vents violents, ce jour-là, je me souviens avoir regardé le ciel, je crois que le ciel était clair. Ses bras ouverts à mon arrivée, elle sur le seuil de son gîte, la terrasse entre nous, moi sur mes gardes. Où déjà ?

Rodrigues.