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Ecriture

Trois poèmes, Charles Orlac

Ecrit par Charles Orlac , le Lundi, 04 Décembre 2017. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

Enfances voix prisonnières

 

Sous le pont clapote la lumière

Mille picotements à fleur d’eau

Du verre en poudre pour les yeux

Un passage clouté sous les pieds de Dieu

 

Sous le pont se reflète une voix

Elle salue l’eau salubre du fleuve

Les miroirs envoûtés où se meuvent

Les corps et les âmes d’autrefois

 

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Ah ! Les hommes, par Sylvain Gau-Gervais

Ecrit par Sylvain Gau-Gervais , le Jeudi, 30 Novembre 2017. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

Au pied du pisse-pas-là,

buvez vos érotisantes 8.6,

et des femmes passent lasses :

vous restez, reliques d’un temps assis.

 

Votre regard passif, pour insistant

n’a pas mépris l’air du temps

que fument les femmes d’après l’histoire,

existentiel encens, gloire –

Virginie Despentes, par Hans Limon

Ecrit par Hans Limon , le Lundi, 20 Novembre 2017. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

ô tu m’as bien baisée ! putain de société !

tu m’as trahie pour une seule identité !

sur les murs digitaux de ta pornographie

j’entame tes humeurs avec mes atrophies !

 

on m’a chopée ! on m’a violée ! on m’a vidée !

King Kong sur le papier boit le suc des idées !

mais qu’importe si je t’encule ou tu m’encules !

ma chatte est chiffonnée comme du papier bulle !

2 poèmes, par Charles Orlac

Ecrit par Charles Orlac , le Lundi, 13 Novembre 2017. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

1. Andalousie

 

Les persiennes font mienne

L’ombre des siestes

Un rêve naît strié de banderilles

Avec ses gradins de collines

Son or et son arène

Un rêve de tauromachie

Avec ses flamands roses

Et ses noirs flamencos

Leurs noces de sang

Et ce long rituel

Qui fait couler le rimmel de l’été

Les rêves naissent des ailes des pigeons rôtis, par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Mercredi, 08 Novembre 2017. , dans Ecriture, Nouvelles, La Une CED

 

C’est grâce à Oustaz (1) M’Hammed El Festi (2) Effendi (3), un charlatan qui appâtait les femmes en leur promettant des remèdes miraculeux ; en leur vendant amour, réussite, succès, guérison et bien-être, que nous nous retrouvâmes, ma mère et moi, en plein été, en Egypte, dans la ville du Caire. Cette année-là, le mois d’août était particulièrement torride. La température atteignait, parfois, jusqu’à cinquante degrés. Malgré la canicule et la chaleur suffocante, tous les jours, à l’aube, la foule pullulante se jetait aveuglément dans la gueule de la vie vociférante. Lorsque le soleil parvenait à son point culminant, la belle et envoûtante Oum El Dounia (4) devenait alors un enfer sur terre.

Tumulte ! Tempêtes de sable brûlant ! Clameur ! Rumeurs ! Klaxons ! Harara (5) ! Zahma (6) ! Fawda (7) !

Nous étions au cœur de la fournaise humaine. La révolution était loin derrière nous. La misère poussait partout ; le désespoir proliférait ; la désillusion était sur toutes les langues. La ville et ses bas-fonds pouilleux, crasseux, miteux, miséreux, diffusaient une odeur âcre. C’était le temps de la remise de soi à une fatalité qui collait aux basques de ce peuple comme une sangsue. L’espoir d’une vie meilleure avait été définitivement enterré.